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Fièvre catarrhale : Les lenteurs des indemnisations dénoncées par la profession


le Vendredi 14 Mars 2014 à 16:37

L'intersyndicale agricole de Corse grogne. Motif de son courroux : l’épizootie de fièvre catarrhale ovine qui a frappé de nombreuses exploitations agricoles sur l'Île. Elle exprime sa colère dans un communiqué qui en dit long sur son état d'exaspération.



Fièvre catarrhale : Les lenteurs des indemnisations dénoncées par la profession

"L’épizootie de fièvre catarrhale ovine a durement frappé, comme chacun sait, de nombreuses exploitations agricoles, en Corse depuis Septembre 2013. Cette maladie, qui cause d’énormes ravages, chez les petits ruminants, nous est importée des pays du Maghreb et du sud de l’Italie, par le bais d’un moucheron, qui frappe les bêtes et pour lequel, aucune action préventive n’avait été diligentée par les services de l’Etat.

Il faut tout de même rappeler, que l’état a été averti de la migration de la maladie, qui décimait les troupeaux de Sardaigne lors d’un conseil de santé animal européen,(dont la France est membre) en date du 10 Avril 2013. 

Cette maladie a des conséquences désastreuses, sur les ovins, combinant perte de lait, avortement, décès, plongeant les bergers dans le désarroi le plus total, avec des conditions de vie d’une grande précarité,(blocages de comptes, dettes MSA) laissant les exploitations dans une situation financière catastrophique. 

Suite aux diverses mobilisations actées par les JA 20 et la FDSEA2B, la profession avait demandé à ce qu’un plan d’indemnisation en urgence soit débloqué et ce, en deux volets, afin que dès, le début de l’hiver, les exploitants touchés commencent à être indemnisés. Une fois de plus, nous condamnons, les lenteurs et entraves administratives, qui conduisent seulement, à ce jour, aux premiers versements sachant qu’aucun agriculteur n’a perçu, le moindre euro, en Corse-du-Sud.

Au sein de cette crise majeure, les services de l’état ont demandé aux éleveurs de vacciner les ovins, (condition majeure d’éligibilité à l’indemnisation et de préservation du cheptel), et ont étendu le dispositif aux bovins et caprins, sachant qu’aucune autorisation de mise sur le marché, n’est effective pour ces derniers et ce sur conseil, des services vétérinaires. 

Malheureusement, on se retrouve à ce jour, avec soit disant, des porteurs sains (caprins et bovins), qui subissent les mêmes conséquences à la maladie que les ovins, avec plusieurs cheptels infectés, en augmentation croissante et de plus, les troupeaux sains vaccinés, développent des problèmes sanitaires conduisant à leur disparition. 

L’incurie des services de l’Etat ont conduit les vecteurs forts de notre élevage extensif, dans une impasse sanitaire, financière et sociale, sans précédent, avec des exploitants au bord de la ruine, morale et pécuniaire, voyant ainsi, des années de dur travail de la terre, s’envoler. On ne s’y serait pas pris autrement, pour éradiquer, les bergers de 

Corse. L’intersyndicale attend, face à cette crise sans nulle ampleur, une réaction immédiate, des services de l’Etat, quant à l’indemnisation sans délai des élevages ovins et ce de manière totale et un nouveau plan d’indemnisation chiffré, précis, qui prenne en compte, les pertes subies, par les éleveurs bovins et caprins. Par ailleurs, la profession attend des réponses claires pour se prémunir de la maladie, pour renouveler les cheptels durement touchés, en deux mots, comment rester éleveur dans notre région. 

Il est parfaitement intolérable, que l’on demande aux exploitants d’attendre patiemment l’arrivée de nouveaux serotypes (possibilité 24), pendant qu’ils perdent leurs exploitations et leurs productions. 

Nous ne laisserons pas mourir nos exploitations face à l’inertie, l’incompétence et l’incompréhension des services de l’état et nous nous réservons le droit d’entamer, tout  mouvement syndical, sans préavis. 

Assez de discussions, nous exigeons des actes !"