Nadine Nivaggioni, le personnel de l'AFPA de Corte et l'intersyndicale STC-FO-Sud.
- Que signifie cette coupe budgétaire annoncée par la CTC ?
- La CTC, notre principal financeur, annonce une coupe de 30% du budget de l’AFPA pour l’année en cours. Ce budget annuel d’environ 9 millions € finance la formation professionnelle, les rémunérations des stagiaires et des publics spécifiques (travailleurs handicapés..) et les investissements. Notre première phase de formation, qui se déroule de janvier à juillet, engage 70% de l’enveloppe. Les 30% restants devaient financer la deuxième phase qui va de septembre à décembre. Sans budget, on ne peut plus accueillir de stagiaire. A partir de septembre, les centres seront vides. La paye des personnels est garantie, mais les personnels seront payés à ne rien faire, à l’exception de la formation professionnelle en entreprise qui représente 10% de nos activités.
- Cette coupe est-elle ponctuelle ou sera-t-elle pérenne ?
- Pour l’instant, nous n’en savons rien ! La Corse, en vertu de son statut particulier, est la seule région qui subventionne les AFPA. Chaque année, le président de l’Exécutif établit, en collaboration avec la direction de l’AFPA, le programme de formation et la subvention publique pour le réaliser. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons toujours obtenu celle-ci dans sa totalité. La CTC a, d’ailleurs, toujours, beaucoup investi dans les équipements pour la formation. Nous nous doutions bien qu’en ces temps de réduction budgétaire, il y aurait une petite réduction. Nous pouvons le comprendre et nous étions prêts à faire de gros efforts. Mais, en nous ôtant 30%, on nous coupe les jambes ! En plus, on apprend la nouvelle en mai !
- Que pèse l’AFPA dans la formation professionnelle en Corse ?
- Elle représente 90 emplois et 2000 personnes formées par an. 978 postes de travail sont ouverts tous les jours à des demandeurs d’emplois qui ont besoin d’apprendre un métier et n’ont pas d’autre solution professionnelle. L’AFPA répond à un besoin de qualification dans une région sous-qualifiée, fortement touchée par le chômage, qui n’arrive, déjà, pas à traiter toutes les demandes du public ! Dans cette situation, elle ne pourra pas assurer la formation des 600 stagiaires prévus de septembre à décembre. Elle ne formera, cette année, que 1300 stagiaires. Cette réduction budgétaire est une incohérence politique !
- Pourquoi ?
- D’un côté, la CTC élabore un PADDUC (Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse) qui dit que la formation est un problème transverse lié au développement économique. De l’autre, elle réduit les budgets de formation comme peau de chagrin. C’est une incohérence ! D’un côté, elle investit dans des équipements et des équipes de formation performants. De l’autre, il n’y a plus de public pour en bénéficier. C’est encore une incohérence ! D’un côté, la CTC met en place une Commission Violence qui agit pour donner aux jeunes un autre état d’esprit. De l’autre, elle ne répond pas aux problèmes du chômage et du manque de qualification professionnelle. C’est une nouvelle incohérence politique !
- Quel a été le but de l’action engagée par le personnel de l’agence de Corte et les syndicats lors de l’élection du président du Parc régional ?
- Les 25 personnels de l’AFPA de Corte et l’intersyndicale ont décidé de profiter de ce vote qui a réuni, dans nos locaux, un parterre de nombreux élus, à la fois locaux, départementaux et territoriaux, pour les informer. Ce personnel complètement rajeuni, composé de formateurs et d’administratifs, vit, pour la plupart, dans des villages de l’intérieur, à Saint-Pierre de Venaco, Belgodère, Omessa, Calacuccia, Sermano, Francardo… Aujourd’hui, l’AFPA subit une baisse d’activité. Demain, elle sera, certainement, confrontée à un problème d’emploi et à un risque de chômage sur des territoires déjà en difficulté. Il faut poser, également, la problématique de l’intérieur.
- Qu’avez-vous demandé aux élus ?
- Nous avons demandé leur soutien et un rendez-vous avec le président de l’Exécutif et le président de la CTC pour une réunion de travail. Nous voulons regarder, ensemble, comment obtenir, si ce n’est la totalité, du moins une enveloppe plus importante. C’est indispensable ! Il faut, aussi, que les élus se penchent sur la problématique générale de la formation. L’université a été touchée, les centres d’apprentissages (CFA) sont aussi touchés… La coupe sombre ne se cantonne pas à l’AFPA !
- Quelle a été la réaction des élus ?
- La réaction officielle la plus immédiate a été celle du groupe Femu a Corsica qui nous apporte son soutien et est prêt à nous accompagner auprès de l’Exécutif pour travailler sur cette situation et, plus généralement, sur le problème de la formation. Nous attendons le soutien d’autres groupes politiques qui ne vont pas manquer de réagir.
Propos recueillis par Nicole MARI
- La CTC, notre principal financeur, annonce une coupe de 30% du budget de l’AFPA pour l’année en cours. Ce budget annuel d’environ 9 millions € finance la formation professionnelle, les rémunérations des stagiaires et des publics spécifiques (travailleurs handicapés..) et les investissements. Notre première phase de formation, qui se déroule de janvier à juillet, engage 70% de l’enveloppe. Les 30% restants devaient financer la deuxième phase qui va de septembre à décembre. Sans budget, on ne peut plus accueillir de stagiaire. A partir de septembre, les centres seront vides. La paye des personnels est garantie, mais les personnels seront payés à ne rien faire, à l’exception de la formation professionnelle en entreprise qui représente 10% de nos activités.
- Cette coupe est-elle ponctuelle ou sera-t-elle pérenne ?
- Pour l’instant, nous n’en savons rien ! La Corse, en vertu de son statut particulier, est la seule région qui subventionne les AFPA. Chaque année, le président de l’Exécutif établit, en collaboration avec la direction de l’AFPA, le programme de formation et la subvention publique pour le réaliser. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons toujours obtenu celle-ci dans sa totalité. La CTC a, d’ailleurs, toujours, beaucoup investi dans les équipements pour la formation. Nous nous doutions bien qu’en ces temps de réduction budgétaire, il y aurait une petite réduction. Nous pouvons le comprendre et nous étions prêts à faire de gros efforts. Mais, en nous ôtant 30%, on nous coupe les jambes ! En plus, on apprend la nouvelle en mai !
- Que pèse l’AFPA dans la formation professionnelle en Corse ?
- Elle représente 90 emplois et 2000 personnes formées par an. 978 postes de travail sont ouverts tous les jours à des demandeurs d’emplois qui ont besoin d’apprendre un métier et n’ont pas d’autre solution professionnelle. L’AFPA répond à un besoin de qualification dans une région sous-qualifiée, fortement touchée par le chômage, qui n’arrive, déjà, pas à traiter toutes les demandes du public ! Dans cette situation, elle ne pourra pas assurer la formation des 600 stagiaires prévus de septembre à décembre. Elle ne formera, cette année, que 1300 stagiaires. Cette réduction budgétaire est une incohérence politique !
- Pourquoi ?
- D’un côté, la CTC élabore un PADDUC (Plan d’aménagement et de développement durable de la Corse) qui dit que la formation est un problème transverse lié au développement économique. De l’autre, elle réduit les budgets de formation comme peau de chagrin. C’est une incohérence ! D’un côté, elle investit dans des équipements et des équipes de formation performants. De l’autre, il n’y a plus de public pour en bénéficier. C’est encore une incohérence ! D’un côté, la CTC met en place une Commission Violence qui agit pour donner aux jeunes un autre état d’esprit. De l’autre, elle ne répond pas aux problèmes du chômage et du manque de qualification professionnelle. C’est une nouvelle incohérence politique !
- Quel a été le but de l’action engagée par le personnel de l’agence de Corte et les syndicats lors de l’élection du président du Parc régional ?
- Les 25 personnels de l’AFPA de Corte et l’intersyndicale ont décidé de profiter de ce vote qui a réuni, dans nos locaux, un parterre de nombreux élus, à la fois locaux, départementaux et territoriaux, pour les informer. Ce personnel complètement rajeuni, composé de formateurs et d’administratifs, vit, pour la plupart, dans des villages de l’intérieur, à Saint-Pierre de Venaco, Belgodère, Omessa, Calacuccia, Sermano, Francardo… Aujourd’hui, l’AFPA subit une baisse d’activité. Demain, elle sera, certainement, confrontée à un problème d’emploi et à un risque de chômage sur des territoires déjà en difficulté. Il faut poser, également, la problématique de l’intérieur.
- Qu’avez-vous demandé aux élus ?
- Nous avons demandé leur soutien et un rendez-vous avec le président de l’Exécutif et le président de la CTC pour une réunion de travail. Nous voulons regarder, ensemble, comment obtenir, si ce n’est la totalité, du moins une enveloppe plus importante. C’est indispensable ! Il faut, aussi, que les élus se penchent sur la problématique générale de la formation. L’université a été touchée, les centres d’apprentissages (CFA) sont aussi touchés… La coupe sombre ne se cantonne pas à l’AFPA !
- Quelle a été la réaction des élus ?
- La réaction officielle la plus immédiate a été celle du groupe Femu a Corsica qui nous apporte son soutien et est prêt à nous accompagner auprès de l’Exécutif pour travailler sur cette situation et, plus généralement, sur le problème de la formation. Nous attendons le soutien d’autres groupes politiques qui ne vont pas manquer de réagir.
Propos recueillis par Nicole MARI