Le ciel était gris ce samedi, la pluie ne cessait de s'abattre sur la Balagne comme pour dire qu'en ce jour de détresse, les larmes coulaient sur tous les visages au moment d'accompagner dans son dernier voyage Antoine Francisci, lâchement assassiné au détour d'un virage, sur une route peu fréquentée, ce lundi 13 mai, sur la commune de Pietralba.
Ce jour là, la vie d'Antò a basculé face à un fusil de chasse tenu par une main meurtrière.
Qu'a t-il donc fait pour qu'on lui arrache la vie aussi sauvagement?
La vérité, on l'a saura peut-être un jour, c'est en tout cas ce que tout le monde souhaite au plus profond de lui même, mais ce qui est certain, c'est que rien, non rien ne justifie un tel geste qui prive une maman, une grand-mère, un frère, une soeur et combien d'autres personnes encore, de l'amour de ce jeune homme au caractère jovial, respectueux et aimant.
Bien avant l'heure de la levée du corps, malgré un temps très maussade, tous ses amis, ses proches, jeunes et anciens étaient là, à la levée du corps, qui a eu lieu au domicile de l'Ile-Rousse, au Clos des Oliviers, pour soutenir toute sa famille dans cette difficile épreuve.
Un peu en avance sur l'horaire, le convoi funèbre est ensuite arrivé sur la place de l'église à Santa Reparata di Balagne, le village d'Anto, où une foule immense l'attendait, alors qu'à l'intérieur de l'église, il n'y avait plus une seule place depuis très longtemps.
Comme pour crier la colère, de toute une population, de la haut, c'est un véritable déluge qui s'est abattu.
Très digne, la famille pénétrait dans l'église alors que les amis d'Antoine étaient là pour porter à bout de bras le cercueil de celui qu'ils pleurent aujourd'hui, alors que la pluie redoublait encore.
Sur le parvis, mais aussi à l'intérieur, ses amis de la Jeunesse sportive de Monticellu, son club de football étaient là le visage embué, ne pouvant cacher leur émotion et leur tristesse.
Un peu plus tard, au cimetière, ils apposeront une plaque avec une simple inscription: " Ùn ci scurderemu mai di tè. I t'amichi di a J.S Munticellu"
Demain, dimanche, lors de leur dernier match de la saison, les joueurs et dirigeants pénétreront sur le terrain avec une banderole sur laquelle on pourra lire : " Antò sempre à fianc'à noi" .
Lors de l'absoute, l'émotion était à son comble lorsque Magali Colombani, sa soeur de coeur ,prenait la parole pour lui rendre un ultime hommage.
La voix chargée de sanglots elle décrivait le personnage merveilleux qu'était Antò depuis l'enfance et de l'amour fraternel qu'ils se portaient l'un à l'autre. Elle décrivait aussi le personnage, l'ami sincère et dévoué qu'il était pour tous,
Dans l'église, nul ne pouvait retenir ses larmes face à ces éloges qui décrivaient le vrai Antò, celui que tout le monde aimait, celui que l'on connaissait, celui qui renvoyait une image qui n'a rien à voir avec celle d'un voyou.
Son visage juvénile, son regard, son sourire, sa gentillesse revenaient sans cesse. Il était présent, dans les esprits de chacun, mais comment se résoudre à savoir qu'il ne serait plus là pour communiquer sa joie de vivre, son amour.
Les confrères de Monticellu et de Santa Reparata di Balagne rehaussaient de leur présence cette cérémonie d'absoute en interprétant des chants religieux.
Le père Marcin Monca, curé du Bassin de vie de l'Ile-Rousse rappelait combien il était insupportable de voir partir un enfant, mais que l'amour et la fraternité entre tous devaient être plus fort que tout.
Des mots de réconfort et de paix qui résonnaient dans l'église comme un message sur lequel il convient de méditer.
L'inhumation devait suivre au cimetière communal.
Antò repose désormais aux côtés de son papa André, ancien pilote automobile qui a trouvé la mort en décembre 2011 alors qu'il participait au Rallye Automobile de Balagne.
Un drame qui a beaucoup marqué Antò et toute sa famille.
De la haut, ils veilleront sur les leurs mais se raconteront aussi cette passion du sport automobile qu'ils partageaient.
En cette douloureuse circonstance, la rédaction de Corsenetinfos, présente à sa maman Sophie, à sa grand-mère Luce, à son frère José , à sa soeur Chjara-Stella, à Marie, l'amour de sa vie, Lysie et toutes les personnes que ce deuil afflige, ses sincères condoléances.