L’état médical des trois victimes n’inspire plus d’inquiétude
On ne sait toutefois pas encore si cette arme appartient au tireur qui a ouvert le feu sur les trois victimes attablées à la terrasse du restaurant Kiosque Sushi au moment des faits.
Ou plutôt si ce pistolet pourrait appartenir à l’une des trois victimes qui s’en serait servi afin de riposter. L’état médical précis des trois victimes des tirs n’inspirait, vendredi, plus d’inquiétude particulière. Les agresseurs, à savoir le tireur et le pilote du deux-roues qui l’accompagnait, sont toujours activement recherchés par les services de police.
L’agresseur pénètre dans l’établissement de Frédéric Salini par une rue adjacente et ouvre le feu sur lui, au milieu de la terrasse et des nombreux clients
Concernant le modus operandi de l’agression, celui-ci semble peu à peu s’éclaircir, sans toutefois inspirer de certitudes fondamentales aux enquêteurs de la Police Judiciaire.
Peu après 19 heures jeudi, le patron du restaurant Kiosque Sushi, Frédéric Salini, 34 ans est attablé à la terrasse de son restaurant. Soudain, un individu casqué, qui avait pénétré à l’intérieur de l’établissement par une entrée adjacente à l’établissement (rue des Glacis), se présente devant le patron et ouvre le feu à plusieurs reprises sur lui.
S’en suit un mouvement de panique parmi les clients, présents en nombre à cette heure d’assez grande fréquentation à cette période de l'année. Frédéric Salini est touché au thorax.
Il parvient toutefois à s’échapper et se réfugie dans un établissement voisin, où il est pris en charge par le patron du restaurant.
Un employé de l’établissement et un client blessés aux jambes au cours de la fusillade
Au cours de la fusillade, Kevin Carta, 27 ans, employé au Kiosque Sushi a également été touché aux jambes. A l’instar de Vincent Erard, 22 ans, à priori simple consommateur, qui se trouvait en terrasse au moment de l’attaque. L’agresseur parvient à s’échapper et rejoint sur la place des Palmiers, son complice qui l’attendait sur un deux-roues.
Les deux individus démarrent en trombe et prennent la fuite vers la sortie de la ville, en longeant le port de commerce. Un deux-roues sera retrouvé en flammes quelques instants plus tard du côté du golfe de Lava, sans que l’on sache si le véhicule détruit par les flammes et celui qui a permis aux tireurs de prendre la fuite, ont un lien.
Une enquête qui s’annonce difficile…
La suite est connue : l’important dispositif de secours dépêché sur les lieux a soigné les trois victimes sur place, avant de les transporter vers l’hôpital d’Ajaccio, afin de recevoir les soins que nécessitait leur état. Les enquêteurs, le Parquet et le Préfet étaient à pied d’œuvre dès jeudi soir pour tenter de trouver des indices et apporter des éclaircissements dans ce début d’enquête qui s’annonce difficile.
D’autant que plusieurs questions se posent. L’une des victimes des tirs était elle armée et a-t-elle riposté ? L’une des trois se sentait-elle menacée ? Y a-t-il un lien, même vague, avec le milieu du grand banditisme qui pourrait laisser augurer une nouvelle tentative de règlement de comptes ? Ou s’agit-il plus simplement d’un différend d’ordre privé ou commercial qui aurait mal tourné ? C’est à toutes ces questions que les enquêteurs devront tenter d’apporter, dans les jours et mois à venir, un début de réponse.
Yannis-Christophe GARCIA
Simon Renucci : " Il convient de dépasser le stade de l’émotion et de la condamnation formelle"
« Une nouvelle fois, une fois de trop, les armes ont parlé en Corse.
Et au lendemain de la fusillade qui a éclaté en plein cœur de notre ville, place Foch, la colère se mêle au désarroi.
Comment pourrait-il en être autrement, à l’heure où les Ajacciens sont sous le choc, conscients que le drame a été évité de justesse. Conscients, comme l’ensemble de la population insulaire, que la banalisation du mal déchire notre terre depuis maintenant plusieurs décennies.
Désormais, il convient de dépasser le stade de l’émotion et de la condamnation formelle.
Si la sécurité des biens et des personnes est une prérogative régalienne qui incombe à l’Etat, nous devons, en corollaire, mobiliser toutes nos énergies dans une démarche citoyenne. Ne pas sombrer dans le fatalisme, voilà l’enjeu. La politique du « vivre ensemble » implique de redoubler d’efforts. La ville apporte sa contribution en développant le lien social. Chacun sait que la lutte contre la violence a dépassé le fait divers pour devenir fait de société. Dès lors, elle est devenue l’affaire de tous. »