Août 1967 ! La plage de Barbicaja, sur la route des Sanguinaires, est noire de monde. Le plein été tire à sa fin. Le dernier tournoi de volley de la saison bat son plein sur la plage ensoleillée et la foule assiste à de fantastiques échanges entre des équipes venues de tous les horizons, renforcées par des joueurs de haut niveau.
Le spectacle est à son comble et la discipline, lancée deux décennies auparavant par des profs de gym de la cité Impériale, parmi lesquels Tony Bozzi, Jean Tricaud, Albert Rodier et quelques autres, commence à prendre son envol.
Dans l’une des équipes, Antoine Exiga, qui prêche la bonne parole pour fédérer et créer un club digne de ce nom, semble à même de réussir son pari, tellement le volley a envahi les plages et les terrains de sport.
Les jeunes affluent vers le gymnase, les clubs explosent et les premiers championnats donnent quelques résultats satisfaisants qui boostent les dirigeants.
Antoine s’accroche ferme et ne lâche rien. Il impose une discipline et se bat comme un beau diable pour imposer ce sport de salle qui fait de plus en plus d’émules.
Des années de galère
Il va s’en dire que les équipes formées dans les quelques années qui suivirent - féminines comprises - soulevèrent l’enthousiasme certes, mais sans briller particulièrement sur les différents terrains régionaux. Mais la discipline avance et Antoine Exiga, joueur-Entraîneur- passionné, tisse sa toile et réussit des prodiges avec ses équipes.
Les années passent et les tentatives, souvent couronnées de succès, permettent au volley insulaire d’acquérir l’expérience qui lui permet d’aller au-delà du niveau régional.
L’incontournable Antoine Exiga ne démord pas, bien au contraire, d’autant que son équipe prend du galon au fil des années et des championnats. Parallèlement, Jean-François « jef » le fils du président, progresse à grands pas et commence à intéresser les équipes de haut niveau.
A la direction générale du club omnisports, on prend la chose au sérieux et les aides arrivent au fur et à mesure que les équipes progressent et se font une belle place dans les championnats.
Antoine Exiga continue d’oser et cette fois, envisage d’aller plus haut, de « toucher » la nationale. Cela prendra certes quelques années, mais en s’accrochant avec détermination et des jeunes qui percent à tous les niveaux, voilà le GFCA rejoindre l’élite. Les premiers pas sont difficiles, mais l’expérience aidant, le club « rouge et bleu » gagne du terrain, joue un peu les « ascenseurs » mais s’en tire avec les honneurs.
De son côté, le « petit » Jef marche très haut sur la pyramide des valeurs et est très vite embauché dans le plus grand club de l’époque Cannes. On connaît la suite et sa superbe carrière qui l’a conduit en Italie et en équipe de France et dimanche à Ajaccio en leader avec l’équipe de Tours…
Antoine, quant à lui, a largement gagné son pari, celui de rivaliser avec les meilleures équipes du championnat et cela, depuis plusieurs années.
Le match de dimanche soir, on l’attendait avec impatience bien sûr, et plus de 2 000 personnes également, lesquels avaient pris d’assaut le Palatinu. Quelle folle ambiance.
Une sacré rencontre, un duel de grands qui honore notre région et nous réconcilie avec le sport de haut niveau.
Voilà en tout cas le travail d’Antoine qui porte ses fruits, car le bonhomme s’est battu bien souvent à armes inégales pour atteindre son but. Une belle réussite qui force le respect.