Au premier rang de ces principes : le droit à un procès équitable et à une justice impartiale. Or ce droit fondamental a été, depuis le premier jour des incidents ayant entouré le match Reims-Bastia le 13 février dernier et tout au long des évènements qui en ont découlé, singulièrement malmené : prise de position du Parquet de Reims en faveur de la version policière dès les heures ayant suivi la grave blessure de Maxime Beux, lenteur incompréhensible de la procédure d'instruction concernant ces faits ayant entraîné une infirmité permanente, multiplication des procédures coercitives à l'encontre des supporters revendiquant la qualité de témoins de violences policières, refus partiel ou total, dénoncés par plusieurs avocats, d'effectuer des actes d'instruction manifestement utiles à la manifestation de la vérité, comme par exemple le versement de la totalité des bandes de vidéo-surveillance...
La justice ne doit pas seulement être objectivement impartiale. Elle doit aussi donner à voir qu'elle est impartiale. C'est loin d'être le cas, et cette façon de procéder ne peut qu'alimenter un sentiment de défiance et de colère, particulièrement chez de nombreux jeunes. Il est plus que temps de désamorcer cette spirale infernale. 2
J'espère que l'audience de demain et son issue contribueront à ramener l'apaisement, et commenceront à faire triompher la justice et la vérité revendiquées par le collectif qui s'est créé au lendemain des incidents du match Reims-Bastia. Une justice et une vérité qui sont dues à Maxime Beux, victime de lésions irréversibles, et à tous les protagonistes de l'ensemble de ces faits. J'espère aussi, et bien évidemment, que les deux jeunes supporters incarcérés retrouveront, à la veille de Noël, leurs familles. Il est plus que temps que cette page douloureuse se tourne et que le football, à Bastia et ailleurs, reste ce qu'il doit être : une fête et un moment de partage et de respect."