Comment êtes-vous venu à la guitare ?
- La guitare est chez nous une histoire de famille. Mon père était musicien et jouait avec les frères Vincenti qui étaient de Santa Reparata di Balagna. Mon frère et moi, on a donc baigné dans cette culture musicale et surtout la guitare.
- A quel âge avez-vous commencé à gratter ?
- Je devais avoir 5 ou 6 ans. C’était pour m’amuser. J’ai vraiment commencé à jouer à 10 ans et j’ai poursuivi quand j’étais au collège.
- Cette attirance pour le jazz ?
- Cette rencontre avec le jazz je la dois à mon père. J’ai continué dans ce style et mon frère lui a bifurqué sur la chanson.
- Vos modèles ?
- Vos modèles ?
- Quand on est autodidacte comme moi, on fonctionne par mimétisme. J’ai donc beaucoup appris en regardant des vidéos notamment celles de Biréli Lagrène. En fait j’ai découvert la jeune génération de guitaristes avant de connaitre Django. Ensuite j’ai plongé dans son univers et je n’ai cessé de l’écouter. Comme beaucoup j’ai essayé de reproduire ce qu’il faisait sans bien sûr jamais y parvenir.
- Ensuite il y a la création d’un trio puis d’un quatuor ?
- Ensuite il y a la création d’un trio puis d’un quatuor ?
- A dix-sept ans avec Arnaud Giacomoni, un jeune chanteur corse, William Brunard, contrebassiste et Bastien Ribot violoniste, deux excellents musiciens de la scène jazz et jazz manouche, on a formé le Corsican Trio/Quartet. Avec ce groupe on s’est produit sur de nombreuses scènes telles que Jazz in Marciac ou Les nuits de la guitare de Patrimonio. En 2012 j’ai été aussi en tournée avec Tchavolo Smchitt, véritable légende du style manouche. J’ai ensuite joué avec lui à chacune de ses participations aux festivals insulaires. En 2019 toujours avec William Brunard et avec Benji Winterstein on a formé un nouveau trio.
- Et aujourd’hui un CD à votre nom ?
- Oui un répertoire nouveau, entre compositions originales et standards réarrangés. Sur ce cd je suis entouré de Benji Winterstein, à la guitare rythmique, William Brunard à la contrebasse et Bastien Brison, au piano. Il est en quelque sorte l’invité de cet album et partage deux morceaux avec le trio et un duo avec moi. Il amène à notre musique une touche swing vintage qui, mariée au son de la guitare acoustique manouche, nous rappelle les sessions italiennes du maitre Django.
- Que renferme ce CD ?
- On le sort avec un an de retard en raison de la crise sanitaire. Il y a 7 compositions originales entre swing, comme Fast rag et C swing, bien dans la tradition swing manouche, méditations musicales comme Regards et Vaghjime, une ballade sentimentale, Inguernu , une valse, Valsa Corsa et Terranova, un boléro. Du coté des reprises, des standards plus inhabituels que traditionnels, comme Blues primitif d’Eddie Barclay qui avait été enregistré par Django en 1947, How about you de Burton Lane en deux versions dont l’une avec Bastien Brison qu’on retrouve aussi sur Love is here to stay de Gershwin et sur Honeysuckle rose.
- Les projets ?
- On est bien sûr en attente pour des concerts. Un est déjà prévu à Bastia à l’Alboru en octobre, concert qui était programmé en janvier 2021. Toujours en octobre on jouera à Cargese. Pour le reste on attend la confirmation des concerts qui ont été reportés.