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Grève à la Poste d’Ajaccio : Sept employés grévistes au Tribunal, délibéré le 17 juillet


le Samedi 12 Juillet 2014 à 18:25

Après de nombreuses discussions et autres médiations devant le préfet et autant d’échecs entre les salariés grévistes du centre de tri du Vittulo et la direction de la Poste, le dernier acte de cette véritable bataille postale se joue désormais sur la scène judiciaire. Sept employés grévistes ont en effet été présentés devant le Tribunal de Grande Instance d’Ajaccio vendredi, pour « entrave au droit du travail ». Si la direction de la Poste réclame de la Justice la prononciation d’une interdiction de gêner l’activité de l’entreprise, les salariés grévistes, eux, désirent que la Poste soit déboutée de sa demande. Le délibéré devrait être rendu le jeudi 17 juillet prochain.



(Photo d'illustration : Yannis-Christophe Garcia)
(Photo d'illustration : Yannis-Christophe Garcia)
Après plus de 50 jours de grève, des discussions et autres médiations à n’en plus finir devant la Préfet, qui ne se sont soldées que part des échecs jusqu’à ce jour, c’est désormais devant la Justice que va avoir lieu le dernier acte de cette véritable bataille postale, qui se joue au détriment des clients, entre les salariés grévistes du centre de tri du Vittulo et la direction de la Poste.

La direction de la Poste réclame une décision d’interdiction de gêner l’activité de l’entreprise…
De fait, sept employés grévistes ont été présentés devant le TGI d’Ajaccio vendredi, pour « entrave au droit du travail ».
Et, sans surprise, les requêtes sont littéralement opposées entre les deux parties.
La direction de la Poste dénonce une « entrave au droit du travail » de la part des grévistes et réclame de fait que la Justice prononce une interdiction de gêner l’activité de l’entreprise.
Et ce, sous peine d’une astreinte financière de 1000 € par jour de blocage.

Les salariés grévistes eux, souhaitent que la Poste soit déboutée de sa demande…
Du côté des salariés grévistes, on réclame que la Poste soit déboutée de sa demande et que les personnes assignées devant le Tribunal soient indemnisées à hauteur d’une somme de 1500 €.
Uniquement pour que la Justice « permette à ces facteurs qui agissent de façon pacifique et qui ont bien peu d’armes, en l’occurrence simplement le droit de grève, de mettre un terme à leur activité jusqu’à obtenir satisfaction et j’espère qu’on leur permettra de le faire dans la sérénité », explique Jean-Bernard Poli, délégué CGT La Poste.
Le délibéré devrait être rendu le jeudi 17 juillet prochain.

Un épilogue judiciaire synonyme d’échecs sans cesse répétés dans les tentatives de négociation
Cet épilogue judiciaire qui devrait intervenir en milieu de semaine prochaine, sera la conséquence d’une somme d’échecs sans cesse réitérés dans les multiples tentatives de négociation entre les salariés grévistes et la direction de la Poste.
Mais également la suite logique aux tensions qui n’ont cessé de croitre depuis le début du conflit il y a 50 jours.

Extension du blocage du Vittulo à Campo Dell’Oro
D’abord concentrés sur le seul site du Vittulo, les blocages ont fini par s’étendre au fil des semaines (et des échecs des discussions) au centre de tri de Campo Dell’Oro, où les salariés ont débrayé quelques heures en signe de soutien à leurs collègues du Vittulo.
Devant cette situation, qui au-delà d’Ajaccio, a généré un blocage dans l’acheminement des plis et colis sur l’ensemble de la Corse-du-Sud jeudi dernier, les forces de l’ordre ont effectué vendredi matin très tôt, une tentative de déblocage du centre de Campo Dell’oro (occupé par les salariés du Vittulo).
Une intervention aux aurores (3h du matin) volontairement discrète, qui se sera finalement soldée par un semi-échec.
L’entrée principale étant bloquée par les grévistes, les 15 fonctionnaires de la Direction Départementale de la Sécurité Publique, ont alors tenté de faire passer les camions de la Poste par une sortie dérobée, empruntant les pistes de l’aéroport Napoléon Bonaparte.

Échec des forces de l’ordre dans la tentative de déblocage du centre de Campo Dell’Oro vendredi
Mais sans doute faute de préparation suffisante et d’autorisation spécifique pour cela, et avec une réactivité immédiate des grévistes en sus, l’affaire a tourné court pour les forces de l’ordre.
En effet, seul deux camions ont pu se dégager et partir vers l’ensemble du département pour leurs livraisons. Les autres véhicules ont été déchargés au départ des policiers en milieu de matinée.  
Il ne reste donc plus aux Ajacciens que de conserver la patience encore quelques jours et d’espérer que la décision judiciaire qui sera rendue permettra enfin un déblocage du conflit, qui paralyse la distribution du courrier et autres colis depuis trop longtemps maintenant.

Yannis-Christophe GARCIA

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