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Interpellation d'un de ses militants : Le coup de colère de Corsica Libera


le Samedi 20 Juillet 2013 à 23:37

Conférence de presse samedi matin à Bastia de Corsica Libera qui entendait protester contre l'interpellation de l'un de ses militants dans le cadre de l'enquête sur la fusillade de Silvarecciu qui a fait deux morts et deux blessés. Pour Jean-Philippe Antolini, porte-parole du mouvement, agir de la sorte avec cet homme c'était lui mettre une cible dans le dos, quand bien même aurait-il été relâché sans qu'aucune charge n'ait retenue contre lui.



(Photo Uribombu.cm)
(Photo Uribombu.cm)
Dans le texte lu devant les journalistes Jean-Philippe Antonini a fait passer toute la col§re de Corsica Libera.
"Il y a quelques mois, les ministres français de l’Intérieur et de la Justice se sont déplacés en Corse pour annoncer qu’après 40 ans de lutte répressive consacrée uniquement aux nationalistes (et même parfois en jouant le jeu du milieu contre le mouvement national selon les propos de Manuel Valls lors d’une interview accordée à Corse Matin), l’Etat français allait enfin s’attaquer au grand banditisme en Corse.
Les événements survenus depuis prouvent que le gouvernement mis en place par François Hollande suit exactement la même ligne directrice que tous ses prédécesseurs : toutes les forces répressives présentes sur notre territoire sont consacrées à la lutte contre les nationalistes. Depuis quelques mois, la répression contre le mouvement national s’accentue.
On nous parle d’Etat de droit pour justifier les très lourdes condamnations de nos militants pour port d’arme, alors que ceux qui ont essayé de les tuer courent toujours et ne sont même pas recherchés, et les manipulations succèdent aux manœuvres visant à mettre en danger nos militants.
Cette semaine, un de nos militant a été mis en garde-à-vue dans une affaire de droit commun dans laquelle il n’avait rien à voir. D’ailleurs, il a été relâché au bout de 24 heures, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre lui, et sans que rien de compromettant n’ait été découvert chez lui. Cette façon de procéder est gravissime car elle désigne notre militant à la vindicte populaire comme ayant possiblement des responsabilités dans cette affaire. C’est une manière de jeter l’opprobre sur lui et surtout de lui accrocher une cible dans le dos ! Voici le travail actuel de la police en Corse, mettre des cibles dans le dos de nos militants, tout en s’assurant qu’ils ne pourront pas se défendre en cas de problème …
L’Etat français cible uniquement le mouvement national, pour le salir, le mettre en cause et si possible le faire entrer dans la logique d’affrontement entre bandes mafieuses que connait la Corse. Les nationalistes corses n’ont pourtant pas choisi une logique de guerre, mais recherchent au contraire une solution politique au problème corse.
Nous n’accepterons pas que nos militants soient mis en danger pour servir les intérêts de l’Etat français qui veut faire sortir le mouvement national du jeu politique à un moment où il occupe une place centrale.
Cette attitude de l’Etat français est en totale contradiction avec la réalité du terrain en Corse. Depuis de nombreux mois, l’Assemblée de Corse travaille sur un projet de nouveau statut pour la Corse qui reprend une grande partie de nos revendications.

D’ailleurs, tous les groupes politiques représentés à l’Assemblée de Corse sont venus l’année dernière aux Ghjurnate internaziunale de Corti pour débattre de ce nouveau statut en cours d’élaboration. A un moment où le mouvement national se retrouve au centre du jeu politique, prêt à prendre des initiatives majeures, il serait temps que l’Etat français tienne compte de la situation réelle et change sa politique répressive antinationaliste et accepte les décisions à venir de l’Assemblée de Corse. Les différents groupes politiques présents à l’Assemblée de Corse et au-delà Corse entière espèrent qu’une solution politique viendra mettre fin à la crise qui dure depuis trop longtemps."