Jean-Christophe Angelini, leader du PNC (Partitu di a nazione corsa), conseiller exécutif et président de l'ADEC.
- Pourquoi organiser une assemblée générale, 48 heures après l’officialisation de l’accord de Pè a Corsica ?
- Nous avons voulu que les choses s’articulent en fonction d’un calendrier très compliqué dû à la double proximité du mouvement constitutif de Femu et des Territoriales. En même temps, il fallait purger des débats anciens, y compris au sein du PNC. Nous avons respecté un calendrier qui ne nuit à aucune des étapes, qui a acté l’union des Nationalistes, qui permet de réaliser très vite la fusion et d’affronter les Territoriales avec de grandes chances de remporter cette élection.
- Vous avez modifié le Cunsigliu du PNC et exclu les dissidents. Par exemple, Fabienne Giovannini n’en fait plus partie ?
- Saveriu Luciani, non plus ! Paulu Santu Parigi et Mattea Casalta non plus ! Ce sont des militants et des élus qui me soutiennent depuis l’origine. Aujourd’hui, il n’y a pas eu d’opposition. La motion d’orientation générale a été votée à l’unanimité. Nous avons voulu toiletter le Cunsigliu et faire en sorte qu’à l’exception du Secrétaire national, plus aucun conseiller exécutif ou territorial ne soit membre de droit des instances. Quand le PNC a décidé de faire de ses élus des membres de droit, il en avait 2. Aujourd’hui, il en a 200. Il y a plus d’élus que de membres dans nos instances ! S’il fallait que celles-ci ne soient peuplées que d’élus, il n’y aurait plus de place pour les militants. C’est un mouvement démocratique dont il serait bon que Femu s’inspire.
- N’y-a-t-il réellement pas eu d’exclusions ?
- Non ! Il n’y en a eu aucune, mais au contraire beaucoup d’adhésions nouvelles au PNC et à Femu en termes de pré-inscriptions. Il n’y a pas de retrait, pas d’exclusion, pas de dissolution, pas de démission… Il y a simplement un parti qui vit. J’entends la voix de ceux qui, ces derniers mois, ont pu émettre des contestations. Quel parti n’en connaît pas ! Nous continuons dans la voie de la démocratie et du rassemblement le plus large.
- Où en est la création du parti Femu a Corsica ?
- Une dynamique puissante est à l’œuvre. Les centaines de militants, présents aujourd’hui, l’ont définitivement validée. Ils sont pleinement engagés dans la démarche de fusion. A compter d’aujourd’hui, sauf circonstances exceptionnelles, le PNC ne s’exprimera plus publiquement, Femu prendra naturellement le relais. Nous avons voté que l’ensemble des moyens du PNC - Arritti, Régions & Peuples solidaires, l’ALE (Alliance Libre européenne), nos finances, nos fichiers militants… - soient progressivement, mais définitivement versés au pot commun et au patrimoine du parti. L’essentiel est réglé, même si le 15 octobre demeure une date fondamentale pour l’annoncer.
- Nous avons voulu que les choses s’articulent en fonction d’un calendrier très compliqué dû à la double proximité du mouvement constitutif de Femu et des Territoriales. En même temps, il fallait purger des débats anciens, y compris au sein du PNC. Nous avons respecté un calendrier qui ne nuit à aucune des étapes, qui a acté l’union des Nationalistes, qui permet de réaliser très vite la fusion et d’affronter les Territoriales avec de grandes chances de remporter cette élection.
- Vous avez modifié le Cunsigliu du PNC et exclu les dissidents. Par exemple, Fabienne Giovannini n’en fait plus partie ?
- Saveriu Luciani, non plus ! Paulu Santu Parigi et Mattea Casalta non plus ! Ce sont des militants et des élus qui me soutiennent depuis l’origine. Aujourd’hui, il n’y a pas eu d’opposition. La motion d’orientation générale a été votée à l’unanimité. Nous avons voulu toiletter le Cunsigliu et faire en sorte qu’à l’exception du Secrétaire national, plus aucun conseiller exécutif ou territorial ne soit membre de droit des instances. Quand le PNC a décidé de faire de ses élus des membres de droit, il en avait 2. Aujourd’hui, il en a 200. Il y a plus d’élus que de membres dans nos instances ! S’il fallait que celles-ci ne soient peuplées que d’élus, il n’y aurait plus de place pour les militants. C’est un mouvement démocratique dont il serait bon que Femu s’inspire.
- N’y-a-t-il réellement pas eu d’exclusions ?
- Non ! Il n’y en a eu aucune, mais au contraire beaucoup d’adhésions nouvelles au PNC et à Femu en termes de pré-inscriptions. Il n’y a pas de retrait, pas d’exclusion, pas de dissolution, pas de démission… Il y a simplement un parti qui vit. J’entends la voix de ceux qui, ces derniers mois, ont pu émettre des contestations. Quel parti n’en connaît pas ! Nous continuons dans la voie de la démocratie et du rassemblement le plus large.
- Où en est la création du parti Femu a Corsica ?
- Une dynamique puissante est à l’œuvre. Les centaines de militants, présents aujourd’hui, l’ont définitivement validée. Ils sont pleinement engagés dans la démarche de fusion. A compter d’aujourd’hui, sauf circonstances exceptionnelles, le PNC ne s’exprimera plus publiquement, Femu prendra naturellement le relais. Nous avons voté que l’ensemble des moyens du PNC - Arritti, Régions & Peuples solidaires, l’ALE (Alliance Libre européenne), nos finances, nos fichiers militants… - soient progressivement, mais définitivement versés au pot commun et au patrimoine du parti. L’essentiel est réglé, même si le 15 octobre demeure une date fondamentale pour l’annoncer.
Pour le non cumul des présidences
- La désignation de la présidence de Femu est une pomme de discorde avec Inseme. Comment comptez-vous la régler ?
- Le PNC ne demande pas la présidence ! Il n’est pas contre le cumul Présidence de l’Exécutif/Présidence du parti/… au prétexte que ça pourrait lui échapper. Le PNC y est fermement opposé parce que ce n’est pas démocratique ! Combien même argue-t-on d’exemples ici ou là en Europe ! Nous disons qu’étant parfaitement au fait de ce qu’est la Corse dans ses comportements électoraux, politiques, et ses codes culturels, il n’est pas de bon ton de concentrer toutes les responsabilités au sein d’un même groupe, voire et à plus forte raison autour d’une même personne. Je le dis politiquement, intellectuellement, sans personnaliser.
- Pour quelles raisons ?
- Pour trois raisons fondamentales. Nous avons dit que Femu pourrait être un parti critique à l’endroit de la majorité, un lieu de débats et de propositions, et pas une chambre d’enregistrement de ce qui a été entériné ailleurs ! En cumulant les deux responsabilités, on ne peut plus exprimer de pensées critiques, il y a alignement. Ensuite, nous avons voté un non-cumul des mandats et fonctions, pas uniquement pour les présidents de l’Exécutif et de l’ADEC, mais pour tous les conseillers exécutifs et territoriaux. Il faut renouveler les cadres. Après 40 ans passés à mener une croisade contre le cumul des mandats et fonctions, devons-nous, au moment où nous arrivons aux responsabilités, faire ce que nous combattions ? La réponse est dans la question ! Nous n’avons pas le droit de le faire et nous ne le ferons pas !
- Quelle est la troisième raison ?
- Femu doit être animé et investi par des gens qui ont du temps ! Ça semble prosaïque, mais c’est très juste ! Aujourd’hui, nous sommes accaparés par nos fonctions et les responsabilités que nous devons exercer dans l’intérêt du peuple corse. Nous n’avons pas le temps matériel d’animer des partis, des démarches locales ou des offices et agences. Il faut, donc, que ceux, qui prennent des responsabilités au sein du parti, ne soient pas systématiquement ceux qui sont élus à l’Assemblée de Corse ou ailleurs. Il peut y avoir des ajustements, des exceptions à la règle, mais nous devons répartir les responsabilités, pas les concentrer. Cela me paraît tellement naturel que je ne comprends pas que l’on puisse y être opposé !
- La désignation de la présidence de Femu est une pomme de discorde avec Inseme. Comment comptez-vous la régler ?
- Le PNC ne demande pas la présidence ! Il n’est pas contre le cumul Présidence de l’Exécutif/Présidence du parti/… au prétexte que ça pourrait lui échapper. Le PNC y est fermement opposé parce que ce n’est pas démocratique ! Combien même argue-t-on d’exemples ici ou là en Europe ! Nous disons qu’étant parfaitement au fait de ce qu’est la Corse dans ses comportements électoraux, politiques, et ses codes culturels, il n’est pas de bon ton de concentrer toutes les responsabilités au sein d’un même groupe, voire et à plus forte raison autour d’une même personne. Je le dis politiquement, intellectuellement, sans personnaliser.
- Pour quelles raisons ?
- Pour trois raisons fondamentales. Nous avons dit que Femu pourrait être un parti critique à l’endroit de la majorité, un lieu de débats et de propositions, et pas une chambre d’enregistrement de ce qui a été entériné ailleurs ! En cumulant les deux responsabilités, on ne peut plus exprimer de pensées critiques, il y a alignement. Ensuite, nous avons voté un non-cumul des mandats et fonctions, pas uniquement pour les présidents de l’Exécutif et de l’ADEC, mais pour tous les conseillers exécutifs et territoriaux. Il faut renouveler les cadres. Après 40 ans passés à mener une croisade contre le cumul des mandats et fonctions, devons-nous, au moment où nous arrivons aux responsabilités, faire ce que nous combattions ? La réponse est dans la question ! Nous n’avons pas le droit de le faire et nous ne le ferons pas !
- Quelle est la troisième raison ?
- Femu doit être animé et investi par des gens qui ont du temps ! Ça semble prosaïque, mais c’est très juste ! Aujourd’hui, nous sommes accaparés par nos fonctions et les responsabilités que nous devons exercer dans l’intérêt du peuple corse. Nous n’avons pas le temps matériel d’animer des partis, des démarches locales ou des offices et agences. Il faut, donc, que ceux, qui prennent des responsabilités au sein du parti, ne soient pas systématiquement ceux qui sont élus à l’Assemblée de Corse ou ailleurs. Il peut y avoir des ajustements, des exceptions à la règle, mais nous devons répartir les responsabilités, pas les concentrer. Cela me paraît tellement naturel que je ne comprends pas que l’on puisse y être opposé !
Un mandat politique n'est pas une rente
- Dans la constitution de la liste Pè a Corsica, quel quota PNC avez-vous négocié ?
- Il n’y aura pas de quota PNC. Surtout au moment où on réalise Femu ! Il y aura vraisemblablement un quota Femu et une démarche d’ouverture élargie au plus grand nombre sur des bases politiques claires. De la même manière, il n’y aura plus à proprement parler de quota Corsica Libera, mais une vision intégrée de la liste. Nous sommes aux responsabilités, le point d’équilibre est ailleurs. Il est entre les entrants et les sortants, les territoires sur-représentés et ceux qui ne le sont pas du tout, les compétences à promouvoir et celles qui existent déjà, les Nationalistes et les ouvertures à consentir ensemble… Le curseur s’est déplacé. On ne fait plus des listes pour obtenir 12 ou 15 élus ! La majorité à l’Assemblée de Corse, ce sera 45 élus : une trentaine dans l’hémicycle et une dizaine au Conseil exécutif. La représentativité, y compris celle du PNC, n’est plus la première notion. L’important, c’est désormais d’avoir des groupes et un Conseil exécutif qui fonctionnent, avec de la compétence, de la disponibilité et du temps.
- Y aura-t-il du changement sur la liste et au sein de l’Exécutif ?
- Oui ! Il y aura du changement, mais pas à la hussarde ! D’abord, nous considérons que cette élection n’est pas gagnée. Il faudra livrer bataille ! Tous les jours, il y a des tentatives plus ou moins loyales de nous empêcher de la remporter. C’est la démocratie. Ensuite, si nous remportons l’élection, il n’est pas nécessairement utile de reconduire les uns et les autres aux mêmes postes. On doit renouveler aussi les responsables, pas uniquement les conseillers territoriaux. Enfin, la collectivité unie permettra à des dizaines de conseillers territoriaux nouvelle version d’être président d’un organisme ou de bénéficier de responsabilités directes. Des responsabilités vont sortir du champ du Conseil exécutif pour entrer dans celui de l’Assemblée délibérante.
- Lesquelles, par exemple ?
- Il y en a beaucoup. La question des SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) pourra ne pas être traitée par un conseiller exécutif. Le social pourra être traité, pour partie, par un conseiller territorial alors même qu’il représente 120 millions € cumulés sur les deux départements et que c’est, pour nous, une action stratégique. Nous avons examiné attentivement les ordonnances qui sont claires à ce sujet. L’Assemblée sera plus responsabilisée qu’elle ne l’a été à l’aune du dernier statut. Raison de plus pour dire que tout doit être repensé et remis en mouvement ! On ne doit pas considérer les mandats politiques comme des rentes ! On doit être prêt à les remettre en jeu. C’est le sens de la démocratie.
- Vous êtes désormais en 3ème position sur la liste. Pourquoi ce jeu de chaises musicales avec Jean-Guy Talamoni ?
- Il est encore trop tôt pour en parler. Ce qui compte, ce n’est pas le 1er, le 3ème ou le 5ème, mais les 63 candidats que nous présenterons aux suffrages des Corses. Dès lors que la liste complète aura été validée, j’en reparlerai avec mes amis.
- On vous prête d’autres ambitions, notamment la présidence de la Chambre des territoires. Qu’en est-il ?
- Je crois avoir fait la démonstration dans le passé que j’étais, en toute humilité, là où l’intérêt général me commandait d’être. Le résultat du 1er tour des élections de décembre 2015 me permettait d’envisager sereinement la présidence de l’Assemblée. Je ne l’ai pas voulue parce que je considérais qu’il était plus utile, pour moi et pour l’idée que j’avais du combat à mener, d’être auprès de Gilles et de mes amis au sein du Conseil exécutif. Aujourd’hui, le problème ne peut être posé par personne en particulier : ni par moi, ni par Gilles, ni par Jean-Guy. Nous avons la nécessité de rassembler toute la liste et, le moment venu, en fonction de la règle de d'Hondt et des résultats du 1er et du 2nd tours, de répartir en bonne intelligence.
- Dans la constitution de la liste Pè a Corsica, quel quota PNC avez-vous négocié ?
- Il n’y aura pas de quota PNC. Surtout au moment où on réalise Femu ! Il y aura vraisemblablement un quota Femu et une démarche d’ouverture élargie au plus grand nombre sur des bases politiques claires. De la même manière, il n’y aura plus à proprement parler de quota Corsica Libera, mais une vision intégrée de la liste. Nous sommes aux responsabilités, le point d’équilibre est ailleurs. Il est entre les entrants et les sortants, les territoires sur-représentés et ceux qui ne le sont pas du tout, les compétences à promouvoir et celles qui existent déjà, les Nationalistes et les ouvertures à consentir ensemble… Le curseur s’est déplacé. On ne fait plus des listes pour obtenir 12 ou 15 élus ! La majorité à l’Assemblée de Corse, ce sera 45 élus : une trentaine dans l’hémicycle et une dizaine au Conseil exécutif. La représentativité, y compris celle du PNC, n’est plus la première notion. L’important, c’est désormais d’avoir des groupes et un Conseil exécutif qui fonctionnent, avec de la compétence, de la disponibilité et du temps.
- Y aura-t-il du changement sur la liste et au sein de l’Exécutif ?
- Oui ! Il y aura du changement, mais pas à la hussarde ! D’abord, nous considérons que cette élection n’est pas gagnée. Il faudra livrer bataille ! Tous les jours, il y a des tentatives plus ou moins loyales de nous empêcher de la remporter. C’est la démocratie. Ensuite, si nous remportons l’élection, il n’est pas nécessairement utile de reconduire les uns et les autres aux mêmes postes. On doit renouveler aussi les responsables, pas uniquement les conseillers territoriaux. Enfin, la collectivité unie permettra à des dizaines de conseillers territoriaux nouvelle version d’être président d’un organisme ou de bénéficier de responsabilités directes. Des responsabilités vont sortir du champ du Conseil exécutif pour entrer dans celui de l’Assemblée délibérante.
- Lesquelles, par exemple ?
- Il y en a beaucoup. La question des SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) pourra ne pas être traitée par un conseiller exécutif. Le social pourra être traité, pour partie, par un conseiller territorial alors même qu’il représente 120 millions € cumulés sur les deux départements et que c’est, pour nous, une action stratégique. Nous avons examiné attentivement les ordonnances qui sont claires à ce sujet. L’Assemblée sera plus responsabilisée qu’elle ne l’a été à l’aune du dernier statut. Raison de plus pour dire que tout doit être repensé et remis en mouvement ! On ne doit pas considérer les mandats politiques comme des rentes ! On doit être prêt à les remettre en jeu. C’est le sens de la démocratie.
- Vous êtes désormais en 3ème position sur la liste. Pourquoi ce jeu de chaises musicales avec Jean-Guy Talamoni ?
- Il est encore trop tôt pour en parler. Ce qui compte, ce n’est pas le 1er, le 3ème ou le 5ème, mais les 63 candidats que nous présenterons aux suffrages des Corses. Dès lors que la liste complète aura été validée, j’en reparlerai avec mes amis.
- On vous prête d’autres ambitions, notamment la présidence de la Chambre des territoires. Qu’en est-il ?
- Je crois avoir fait la démonstration dans le passé que j’étais, en toute humilité, là où l’intérêt général me commandait d’être. Le résultat du 1er tour des élections de décembre 2015 me permettait d’envisager sereinement la présidence de l’Assemblée. Je ne l’ai pas voulue parce que je considérais qu’il était plus utile, pour moi et pour l’idée que j’avais du combat à mener, d’être auprès de Gilles et de mes amis au sein du Conseil exécutif. Aujourd’hui, le problème ne peut être posé par personne en particulier : ni par moi, ni par Gilles, ni par Jean-Guy. Nous avons la nécessité de rassembler toute la liste et, le moment venu, en fonction de la règle de d'Hondt et des résultats du 1er et du 2nd tours, de répartir en bonne intelligence.
Pas de culte du chef
- Craignez-vous un culte du chef qui ne vous soit pas favorable ?
- Non ! Le problème n’est pas qu’un culte soit favorable à qui que ce soit. Les cultes en général, notamment ceux du chef, ne le sont à personne. Le mouvement national est dans la diversité, la collégialité, la démocratie… Personne ne peut s’instituer ou s’autoproclamer chef de quoi que ce soit ! Il est important que l’on garde une culture de groupe, de communautés et de projets, pas que l’on soit inféodé à tel ou tel. Le mouvement national ne l’a jamais été. Je le connais trop pour penser qu’il pourrait le devenir un jour !
- Un statut d’autonomie à 3 ans, l’autodétermination à 5 ans. D’un point de vue de la temporalité, est-ce bien raisonnable ?
- Oui ! C’est tout-à-fait raisonnable ! L’autodétermination, ce n’est pas l’indépendance ! Comme son nom l’indique, elle est, y compris dans son acception juridique et politique, un processus qui permet à un peuple d’exprimer librement et démocratiquement ses choix fondamentaux. Y compris au plan des institutions ! Depuis l’origine, le PNC considère que la première déclinaison du droit à l’autodétermination, c’est l’autonomie de plein exercice et de plein droit, un pouvoir législatif et règlementaire, une autonomie fiscale dans les 3 ans. Ce temps est raisonnable et urgent par rapport à la réalité du peuple corse. Quand on voit, dans des domaines comme la spéculation foncière et immobilière, la dépossession, la précarité, le chômage de masse…, toutes les difficultés que nous rencontrons et qui appellent des réponses de fond, notamment une réforme de la Constitution et une évolution statutaire, on se dit même que 3 ans, c’est presque trop !
- Comment l’obtenir alors que Paris semble peu ouvert à la question et qu’en Corse s’agite le front républicain ?
- Je ne me situe pas et je ne me situerai jamais par rapport à ce que je crois possible du côté de Paris. Si les Nationalistes avaient agi ainsi, ils n’auraient jamais avancé ! Soyons réaliste donnons-nous trois ans, le temps de la mandature, pour obtenir un nouveau statut. La période, qui suit, 5 à 7 ans, doit permettre de l’exprimer. Quand on vient du mouvement national, ce propos est très modéré, très pragmatique, très pondéré et partagé par tous, y compris à l’extérieur de Pè a Corsica, puisque le Rinnovu parle d’autodétermination à l’horizon 2032. Nul besoin pour les tenants du front républicain d’agiter le chiffon rouge de l’autodétermination et de l’indépendance ! Ce n’est pas sérieux ! Nous proposons un cheminement très progressif. L’autonomie est le régime politique dans lequel vivent des dizaines de millions de Méditerranéens et d’Européens depuis des décennies et cela n’a déclenché nulle part conflit ou polémique !
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Craignez-vous un culte du chef qui ne vous soit pas favorable ?
- Non ! Le problème n’est pas qu’un culte soit favorable à qui que ce soit. Les cultes en général, notamment ceux du chef, ne le sont à personne. Le mouvement national est dans la diversité, la collégialité, la démocratie… Personne ne peut s’instituer ou s’autoproclamer chef de quoi que ce soit ! Il est important que l’on garde une culture de groupe, de communautés et de projets, pas que l’on soit inféodé à tel ou tel. Le mouvement national ne l’a jamais été. Je le connais trop pour penser qu’il pourrait le devenir un jour !
- Un statut d’autonomie à 3 ans, l’autodétermination à 5 ans. D’un point de vue de la temporalité, est-ce bien raisonnable ?
- Oui ! C’est tout-à-fait raisonnable ! L’autodétermination, ce n’est pas l’indépendance ! Comme son nom l’indique, elle est, y compris dans son acception juridique et politique, un processus qui permet à un peuple d’exprimer librement et démocratiquement ses choix fondamentaux. Y compris au plan des institutions ! Depuis l’origine, le PNC considère que la première déclinaison du droit à l’autodétermination, c’est l’autonomie de plein exercice et de plein droit, un pouvoir législatif et règlementaire, une autonomie fiscale dans les 3 ans. Ce temps est raisonnable et urgent par rapport à la réalité du peuple corse. Quand on voit, dans des domaines comme la spéculation foncière et immobilière, la dépossession, la précarité, le chômage de masse…, toutes les difficultés que nous rencontrons et qui appellent des réponses de fond, notamment une réforme de la Constitution et une évolution statutaire, on se dit même que 3 ans, c’est presque trop !
- Comment l’obtenir alors que Paris semble peu ouvert à la question et qu’en Corse s’agite le front républicain ?
- Je ne me situe pas et je ne me situerai jamais par rapport à ce que je crois possible du côté de Paris. Si les Nationalistes avaient agi ainsi, ils n’auraient jamais avancé ! Soyons réaliste donnons-nous trois ans, le temps de la mandature, pour obtenir un nouveau statut. La période, qui suit, 5 à 7 ans, doit permettre de l’exprimer. Quand on vient du mouvement national, ce propos est très modéré, très pragmatique, très pondéré et partagé par tous, y compris à l’extérieur de Pè a Corsica, puisque le Rinnovu parle d’autodétermination à l’horizon 2032. Nul besoin pour les tenants du front républicain d’agiter le chiffon rouge de l’autodétermination et de l’indépendance ! Ce n’est pas sérieux ! Nous proposons un cheminement très progressif. L’autonomie est le régime politique dans lequel vivent des dizaines de millions de Méditerranéens et d’Européens depuis des décennies et cela n’a déclenché nulle part conflit ou polémique !
Propos recueillis par Nicole MARI.