Jean Biancucci, conseiller territorial nationaliste, président du groupe Femu a Corsica à l’Assemblée de Corse, a été élu président d’Air Corsica, la compagnie aérienne corse.
- On vous dit passionné d’avions, présider Air Corsica était un de vos vieux rêves. Est-ce vrai ?
- Depuis 2004, et même avant, je me suis directement intéressé à la CCM (Compagnie Corse Méditerranée), devenue aujourd’hui Air Corsica. J’ai été, au titre de mon groupe à l’Assemblée de Corse, membre du Conseil d’administration du temps de Philippe Ceccaldi. J’y suis revenu en 2010 où j’ai même été candidat à la présidence. Pendant toute la dernière mandature, j’ai essayé de contribuer à la réflexion et aux propositions que pouvait faire le Conseil de surveillance. Je connais personnellement les membres du Directoire et un certain nombre de gens qui travaillent au siège d’Air Corsica. J’ai, aussi, tout au long des 12 ans que j’ai passé avec la compagnie, rencontré des pilotes, des syndicalistes… Partant de là, plus que d’autre sans doute, j’avais, à la fois, cette connaissance du terrain et cette pratique d’Air Corsica qui me permet, aujourd’hui, d’aborder les choses de manière très constructive par rapport aux personnels, à la dimension sociale, aux choix à faire…
- Dans quel état d’esprit êtes-vous, donc, après votre élection à la présidence ?
- Je suis très heureux d’avoir été élu, surtout à l’unanimité des votants, dans une entente et, au-delà des sensibilités politiques de l’Assemblée de Corse, dans une même volonté d’agir. J’espère que cet état d’esprit perdurera. Air Corsica est un outil au service de la Corse depuis plus de 25 ans. Cette entreprise s’est développée et va, sans doute, continuer à le faire, mais elle a besoin de réformes de structure, d’une adaptation aux règles du marché et d’une nouvelle stratégie à mettre en place.
- Quelles réformes structurelles envisagez-vous ?
- La compagnie a été formatée à la fin des années 80 pour un service public tel qu’il a été imaginé dans le cadre de la DCT (Dotation de continuité territoriale) et d’une DSP (Délégation de service public). Il se murmure ici et là, notamment à Bruxelles, qu’à l’horizon 2020, il y aurait des évolutions en matière de DSP. Pour l’instant, rien n’est sûr, ce sont juste des bruits de couloir. Mais, il est bien évident que le ciel a considérablement évolué. Depuis une vingtaine d’années, plus de 30 compagnies aériennes ont plongé. Il faudra nécessairement, avec beaucoup de rigueur et de détermination, faire des réajustements et assumer des choix politiques et stratégiques.
- Quels choix politiques ?
- L’Assemblée de Corse a, aujourd’hui, une majorité. Je m’inscris dans sa dimension politique, dans les choix qui sont faits en matière de rigueur budgétaire et dans la nécessité de conforter des outils tels qu’Air Corsica.
- Comment se porte, aujourd’hui, cette compagnie ?
- Elle se porte bien. C’est du notamment à une conjoncture favorable liée au prix du baril de pétrole. Mais, cela reste aléatoire et soumis, demain, à une évolution du coût du baril, à la faveur d’évènements qui peuvent se dérouler dans le monde et qui pourraient remettre en cause certains choix. Cela nécessiterait, alors, des adaptations qu’il faut, à mon sens, anticiper.
- Quelle est la première tache que vous vous êtes fixé ?
- C’est de rencontrer les personnels, mais pas uniquement la représentation syndicale même si elle a son importance. J’irai sur toutes les escales, Marseille, Nice et, bien entendu, en Corse, Ajaccio, Bastia, Figari et Calvi, rencontrer les personnels d’Air Corsica, parler avec eux et surtout les écouter. J’irai, aussi, au siège rencontrer tous les personnels à tous les niveaux, pas seulement dans les bureaux, mais aussi dans les services techniques et la maintenance. Je veux voir le maximum de gens. Lundi, j’établirai un plan de travail avec le Directoire et je débuterai immédiatement ces visites.
- Quel est le but de ces rencontres ?
- En discutant avec tout le monde, j’aurai une idée un peu plus précise des problèmes que rencontre en interne la compagnie et des souhaits qui s’exprimeront. Ce travail est absolument nécessaire. On ne peut pas décider seulement d’en haut. Il faut, à la fois, un mouvement ascendant et descendant. Prendre en compte ce que disent, critiquent et proposent les gens, et faire une synthèse ne peut être que bon pour tous. A partir de là, je pourrai contribuer, de manière un peu plus efficace, grâce à des éléments probants, aux travaux du Conseil de surveillance.
- Faut-il, donc, dans cette courte mandature, s’attendre à des changements pour Air Corsica ?
- On est dans une période qui n’est pas faite que de certitudes ! Pas plus tard qu’il y a quelques semaines, Air Méditerranée a disparu en laissant 240 employés sur le tarmac. La situation actuelle est bien plus difficile qu’elle ne l’était il y a 20 ans. Il y a, nécessairement, des réflexions à avoir, des points de vue à confronter et des décisions à prendre. Il faudra, pour cela, un vrai travail d’équipe, pas seulement au niveau du Conseil de surveillance, mais en étant à l’écoute des personnels afin d’intégrer, autant que faire se peut, leurs desiderata. Nous ferons des choix en fonction d’une prospective et d’une stratégie que le Conseil de surveillance de la compagnie va élaborer et mettre en œuvre.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Depuis 2004, et même avant, je me suis directement intéressé à la CCM (Compagnie Corse Méditerranée), devenue aujourd’hui Air Corsica. J’ai été, au titre de mon groupe à l’Assemblée de Corse, membre du Conseil d’administration du temps de Philippe Ceccaldi. J’y suis revenu en 2010 où j’ai même été candidat à la présidence. Pendant toute la dernière mandature, j’ai essayé de contribuer à la réflexion et aux propositions que pouvait faire le Conseil de surveillance. Je connais personnellement les membres du Directoire et un certain nombre de gens qui travaillent au siège d’Air Corsica. J’ai, aussi, tout au long des 12 ans que j’ai passé avec la compagnie, rencontré des pilotes, des syndicalistes… Partant de là, plus que d’autre sans doute, j’avais, à la fois, cette connaissance du terrain et cette pratique d’Air Corsica qui me permet, aujourd’hui, d’aborder les choses de manière très constructive par rapport aux personnels, à la dimension sociale, aux choix à faire…
- Dans quel état d’esprit êtes-vous, donc, après votre élection à la présidence ?
- Je suis très heureux d’avoir été élu, surtout à l’unanimité des votants, dans une entente et, au-delà des sensibilités politiques de l’Assemblée de Corse, dans une même volonté d’agir. J’espère que cet état d’esprit perdurera. Air Corsica est un outil au service de la Corse depuis plus de 25 ans. Cette entreprise s’est développée et va, sans doute, continuer à le faire, mais elle a besoin de réformes de structure, d’une adaptation aux règles du marché et d’une nouvelle stratégie à mettre en place.
- Quelles réformes structurelles envisagez-vous ?
- La compagnie a été formatée à la fin des années 80 pour un service public tel qu’il a été imaginé dans le cadre de la DCT (Dotation de continuité territoriale) et d’une DSP (Délégation de service public). Il se murmure ici et là, notamment à Bruxelles, qu’à l’horizon 2020, il y aurait des évolutions en matière de DSP. Pour l’instant, rien n’est sûr, ce sont juste des bruits de couloir. Mais, il est bien évident que le ciel a considérablement évolué. Depuis une vingtaine d’années, plus de 30 compagnies aériennes ont plongé. Il faudra nécessairement, avec beaucoup de rigueur et de détermination, faire des réajustements et assumer des choix politiques et stratégiques.
- Quels choix politiques ?
- L’Assemblée de Corse a, aujourd’hui, une majorité. Je m’inscris dans sa dimension politique, dans les choix qui sont faits en matière de rigueur budgétaire et dans la nécessité de conforter des outils tels qu’Air Corsica.
- Comment se porte, aujourd’hui, cette compagnie ?
- Elle se porte bien. C’est du notamment à une conjoncture favorable liée au prix du baril de pétrole. Mais, cela reste aléatoire et soumis, demain, à une évolution du coût du baril, à la faveur d’évènements qui peuvent se dérouler dans le monde et qui pourraient remettre en cause certains choix. Cela nécessiterait, alors, des adaptations qu’il faut, à mon sens, anticiper.
- Quelle est la première tache que vous vous êtes fixé ?
- C’est de rencontrer les personnels, mais pas uniquement la représentation syndicale même si elle a son importance. J’irai sur toutes les escales, Marseille, Nice et, bien entendu, en Corse, Ajaccio, Bastia, Figari et Calvi, rencontrer les personnels d’Air Corsica, parler avec eux et surtout les écouter. J’irai, aussi, au siège rencontrer tous les personnels à tous les niveaux, pas seulement dans les bureaux, mais aussi dans les services techniques et la maintenance. Je veux voir le maximum de gens. Lundi, j’établirai un plan de travail avec le Directoire et je débuterai immédiatement ces visites.
- Quel est le but de ces rencontres ?
- En discutant avec tout le monde, j’aurai une idée un peu plus précise des problèmes que rencontre en interne la compagnie et des souhaits qui s’exprimeront. Ce travail est absolument nécessaire. On ne peut pas décider seulement d’en haut. Il faut, à la fois, un mouvement ascendant et descendant. Prendre en compte ce que disent, critiquent et proposent les gens, et faire une synthèse ne peut être que bon pour tous. A partir de là, je pourrai contribuer, de manière un peu plus efficace, grâce à des éléments probants, aux travaux du Conseil de surveillance.
- Faut-il, donc, dans cette courte mandature, s’attendre à des changements pour Air Corsica ?
- On est dans une période qui n’est pas faite que de certitudes ! Pas plus tard qu’il y a quelques semaines, Air Méditerranée a disparu en laissant 240 employés sur le tarmac. La situation actuelle est bien plus difficile qu’elle ne l’était il y a 20 ans. Il y a, nécessairement, des réflexions à avoir, des points de vue à confronter et des décisions à prendre. Il faudra, pour cela, un vrai travail d’équipe, pas seulement au niveau du Conseil de surveillance, mais en étant à l’écoute des personnels afin d’intégrer, autant que faire se peut, leurs desiderata. Nous ferons des choix en fonction d’une prospective et d’une stratégie que le Conseil de surveillance de la compagnie va élaborer et mettre en œuvre.
Propos recueillis par Nicole MARI.