- Quel est l’objet de cette réunion à Corti ?
- C’est une réunion d’explication militante. Je la devais aux militants et aux amis qui me soutiennent et qui s’inscrivent, depuis des années, dans la stratégie majoritaire du PNC, plus généralement aussi à l’opinion. Beaucoup de contre-vérités et de rumeurs ont été diffusées ces derniers temps, il convenait de rétablir les faits. Il y a eu une sorte de blocage politique sur fond des législatives. Après que le PNC ait contribué, par sa proposition, à débloquer la situation, je tenais à rassembler mes plus proches pour préciser comment tout cela s’était déroulé. Ce n’était, donc, pas un rendez-vous statutaire, pas plus qu’un rendez-vous PNC au sens strict du terme puisqu’il y avait des militants qui n’appartiennent pas au PNC. C’était un moment d’explication qui a très bien fonctionné puisqu’en 48 heures à peine, nous avons rassemblé près de 300 personnes. Ce qui nous a surpris ! C’est d’excellent présage pour l’assemblée générale du PNC, prévue fin juin.
- On remet en cause votre stratégie, on vous accuse de blocage, notamment dans la circonscription de Corte-Balagne. Que répondez-vous ?
- Il y a plusieurs niveaux. Le premier concerne, effectivement, les législatives avec une attitude que je qualifierai globalement, sans l’imputer à quelqu’un en particulier, de déloyale, d’injuste et de malhonnête. Le PNC joue très fidèlement le jeu de l’union tant au sein de Femu a Corsica qu’avec Corsica Libera dans le cadre de la majorité territoriale. Au sujet de ces élections, nous nous sommes contentés de poser des principes : la parité homme-femme, le renouvellement des candidatures et du paysage politique, le non-cumul des fonctions exécutives, l’équilibre entre les tendances… Nous avons très vite constaté que ceux-ci n’étaient pas retenus. Nous avons, malgré tout, poursuivi les discussions pour essayer de convaincre. C’est là que l’emballement est intervenu, les rumeurs et les contre-vérités se sont déchainées. Je n’accepte pas cette situation ! On sait dans le mouvement national où peuvent conduire malheureusement ces mises à l’index et ces campagnes de calomnie. D’autant qu’elles se sont accompagnées d’un courrier interne, fort opportunément diffusé à l’extérieur.
- Ce courrier interne est-il révélateur d’une scission au sein du PNC ?
- Non ! Pas de scission puisque, pour l’instant, nous n’avons enregistré aucune démission. Tant mieux ! Il y a simplement eu une contribution interne. Elle a été conçue à un moment très délicat pour nous et a été instrumentalisée, par d’autres, pour fragiliser nos positions, la mienne en particulier. Tout ceci devenait insupportable ! Il était temps de donner ma version des faits et de rassurer les militants, y compris quand à la pérennité de la majorité territoriale et l’implication du PNC en son sein.
- Ce courrier remet en cause votre leadership. Comment réagissez-vous ?
- Au-delà de ma personne, c’est, aussi, la ligne politique qui est mise en cause. En juillet 2016, j’ai proposé une motion d’orientation générale qui a été suivie à l’unanimité par près de 700 militants, y compris par les frondeurs d’aujourd’hui. Je peux admettre le débat interne, mais je ne comprends pas la diffusion de l’information, je regrette profondément son instrumentalisation à ce moment-là. Le but était de m’affaiblir dans un moment difficile.
- Les frondeurs y sont-ils parvenus ?
- Non ! Je dirai même que tout cela m’a renforcé ! Cela m’a permis d’élaborer une sortie de crise avec l’ensemble des militants, qui a été validée, et de rassembler, en 48 heures à peine, 300 personnes à l’université pour donner mon déroulé des faits. Si j’en crois les centaines de SMS, d’appels et de mails de soutien que j’ai reçus ces derniers jours, cela a même lamentablement échoué !
- Demandez-vous l’exclusion de certains militants ?
- Pas du tout ! Sauf à trahir la pensée et l’action du parti – ce qui n’est pas le cas en l’occurrence -, je ne demanderai jamais l’exclusion de militants. Ce n’est pas du tout ma philosophie ! Mais je tiens à rappeler l’inélégance et la malhonnêteté du procédé, d’autant qu’il a été, ensuite, instrumentalisé. Il faut tirer les conséquences de tout ceci lors de l’assemblée générale. Sans conflit, sans exclusion, uniquement par le débat démocratique. Si certains considèrent que ma conduite est trop directive, que ma stratégie et ma doctrine sont inadaptées, je les invite à produire une motion et à la présenter au suffrage des militants. Comme je l’ai toujours fait dans ma vie, je me plierai au fait majoritaire. Mais vu le nombre de soutiens qui me parviennent depuis quelques jours, je n’ai que peu de doutes sur l’attitude qui sera adoptée.
- C’est une réunion d’explication militante. Je la devais aux militants et aux amis qui me soutiennent et qui s’inscrivent, depuis des années, dans la stratégie majoritaire du PNC, plus généralement aussi à l’opinion. Beaucoup de contre-vérités et de rumeurs ont été diffusées ces derniers temps, il convenait de rétablir les faits. Il y a eu une sorte de blocage politique sur fond des législatives. Après que le PNC ait contribué, par sa proposition, à débloquer la situation, je tenais à rassembler mes plus proches pour préciser comment tout cela s’était déroulé. Ce n’était, donc, pas un rendez-vous statutaire, pas plus qu’un rendez-vous PNC au sens strict du terme puisqu’il y avait des militants qui n’appartiennent pas au PNC. C’était un moment d’explication qui a très bien fonctionné puisqu’en 48 heures à peine, nous avons rassemblé près de 300 personnes. Ce qui nous a surpris ! C’est d’excellent présage pour l’assemblée générale du PNC, prévue fin juin.
- On remet en cause votre stratégie, on vous accuse de blocage, notamment dans la circonscription de Corte-Balagne. Que répondez-vous ?
- Il y a plusieurs niveaux. Le premier concerne, effectivement, les législatives avec une attitude que je qualifierai globalement, sans l’imputer à quelqu’un en particulier, de déloyale, d’injuste et de malhonnête. Le PNC joue très fidèlement le jeu de l’union tant au sein de Femu a Corsica qu’avec Corsica Libera dans le cadre de la majorité territoriale. Au sujet de ces élections, nous nous sommes contentés de poser des principes : la parité homme-femme, le renouvellement des candidatures et du paysage politique, le non-cumul des fonctions exécutives, l’équilibre entre les tendances… Nous avons très vite constaté que ceux-ci n’étaient pas retenus. Nous avons, malgré tout, poursuivi les discussions pour essayer de convaincre. C’est là que l’emballement est intervenu, les rumeurs et les contre-vérités se sont déchainées. Je n’accepte pas cette situation ! On sait dans le mouvement national où peuvent conduire malheureusement ces mises à l’index et ces campagnes de calomnie. D’autant qu’elles se sont accompagnées d’un courrier interne, fort opportunément diffusé à l’extérieur.
- Ce courrier interne est-il révélateur d’une scission au sein du PNC ?
- Non ! Pas de scission puisque, pour l’instant, nous n’avons enregistré aucune démission. Tant mieux ! Il y a simplement eu une contribution interne. Elle a été conçue à un moment très délicat pour nous et a été instrumentalisée, par d’autres, pour fragiliser nos positions, la mienne en particulier. Tout ceci devenait insupportable ! Il était temps de donner ma version des faits et de rassurer les militants, y compris quand à la pérennité de la majorité territoriale et l’implication du PNC en son sein.
- Ce courrier remet en cause votre leadership. Comment réagissez-vous ?
- Au-delà de ma personne, c’est, aussi, la ligne politique qui est mise en cause. En juillet 2016, j’ai proposé une motion d’orientation générale qui a été suivie à l’unanimité par près de 700 militants, y compris par les frondeurs d’aujourd’hui. Je peux admettre le débat interne, mais je ne comprends pas la diffusion de l’information, je regrette profondément son instrumentalisation à ce moment-là. Le but était de m’affaiblir dans un moment difficile.
- Les frondeurs y sont-ils parvenus ?
- Non ! Je dirai même que tout cela m’a renforcé ! Cela m’a permis d’élaborer une sortie de crise avec l’ensemble des militants, qui a été validée, et de rassembler, en 48 heures à peine, 300 personnes à l’université pour donner mon déroulé des faits. Si j’en crois les centaines de SMS, d’appels et de mails de soutien que j’ai reçus ces derniers jours, cela a même lamentablement échoué !
- Demandez-vous l’exclusion de certains militants ?
- Pas du tout ! Sauf à trahir la pensée et l’action du parti – ce qui n’est pas le cas en l’occurrence -, je ne demanderai jamais l’exclusion de militants. Ce n’est pas du tout ma philosophie ! Mais je tiens à rappeler l’inélégance et la malhonnêteté du procédé, d’autant qu’il a été, ensuite, instrumentalisé. Il faut tirer les conséquences de tout ceci lors de l’assemblée générale. Sans conflit, sans exclusion, uniquement par le débat démocratique. Si certains considèrent que ma conduite est trop directive, que ma stratégie et ma doctrine sont inadaptées, je les invite à produire une motion et à la présenter au suffrage des militants. Comme je l’ai toujours fait dans ma vie, je me plierai au fait majoritaire. Mais vu le nombre de soutiens qui me parviennent depuis quelques jours, je n’ai que peu de doutes sur l’attitude qui sera adoptée.
- Pour en revenir aux législatives, soutenez-vous finalement, après un long refus, la candidature de Jean-Félix Acquaviva ?
- Je soutiendrai les huit candidatures qui interviendront lors des législatives. Celle de Paul-André Colombani, celle de Michel Castellani, vraisemblablement celle de Jean-Félix Acquaviva, celle qui sera issue des discussions en cours sur la circonscription d’Aiacciu, ainsi que celles de tous leurs suppléants. Avec la même énergie ! L’implication du PNC sera active et totale. Encore une fois, je considère que des manquements graves à l’éthique militante sont intervenus ces dernières semaines, mais, fidèle à mon engagement nationaliste, je ferai campagne et m’engagerai pleinement aux côtés de l’ensemble des candidats.
- Quels sont ces manquements graves ?
- Ils sont attachés aux principes que je viens de développer. Je pense que faire obstacle à ces principes n’est pas de bon augure pour l’avenir. Je reconnais aussi le fait majoritaire, même si on n’a pas eu de procédure de désignation des candidats, juste des discussions. Je prends acte de ce qu’il se passe. Ceci étant, personne ne me fera changer d’avis ! Je garde mes convictions, je demeure activement pour le non-cumul, la parité et le renouvellement. Et, je retrouve ma liberté !
- C’est-à-dire ?
- Depuis le début de la mandature, je me suis astreint à une forme de réserve concernant les dossiers politiques qui, pour l’essentiel, relevaient du président de l’Assemblée et du président de l’Exécutif. Compte tenu de ce qu’il vient de se passer, j’en tire un certain nombre de conséquences. Dorénavant, sans porter atteinte à Femu a Corsica ou à la majorité territoriale, - j’ai toujours démontré le contraire dans ma vie - je vais m’impliquer de manière plus libre et plus autonome.
- Comprenez-vous que cette crise, à quelques semaines du 1er tour des législatives, et ce flou sur les candidats perturbent les militants et même l’opinion ?
- C’est le fait de l’absence de procédure ! Même sans structure unique, on peut définir des procédures, les respecter et les mettre en œuvre. La grande difficulté vient du fait que tout se joue dans des discussions entre appareils, jamais dans le cadre de procédures validées et mises en œuvre par les militants ! Si nous avions eu des procédures, comme je l’avais proposé, nous aurions pu, très tôt, dès le mois de mars, marquer une entrée dynamique en campagne au lieu de connaître les péripéties de ces derniers temps. Ceci étant, la capacité de résilience du mouvement national est très forte. Chacun attend la fin des présidentielles, il n’y a vraiment pas péril en la demeure ! Mais, il était temps de dénouer la crise. Je crois modestement y avoir beaucoup contribué.
- Y-a-t-il l’union de la majorité territoriale sur les quatre circonscriptions ?
- Oui ! D’ailleurs, la circonscription ajaccienne relève de Corsica Libera. Des propositions ont été faites et doivent être validées dans les 72 prochaines heures. Dès mercredi, nous serons en campagne autour de nos candidats. J’ai bon espoir que trois, voire quatre candidats soient présent au 2nd tour et que nous comptions, pour la première fois dans notre histoire, un ou plusieurs députés nationalistes.
- Je soutiendrai les huit candidatures qui interviendront lors des législatives. Celle de Paul-André Colombani, celle de Michel Castellani, vraisemblablement celle de Jean-Félix Acquaviva, celle qui sera issue des discussions en cours sur la circonscription d’Aiacciu, ainsi que celles de tous leurs suppléants. Avec la même énergie ! L’implication du PNC sera active et totale. Encore une fois, je considère que des manquements graves à l’éthique militante sont intervenus ces dernières semaines, mais, fidèle à mon engagement nationaliste, je ferai campagne et m’engagerai pleinement aux côtés de l’ensemble des candidats.
- Quels sont ces manquements graves ?
- Ils sont attachés aux principes que je viens de développer. Je pense que faire obstacle à ces principes n’est pas de bon augure pour l’avenir. Je reconnais aussi le fait majoritaire, même si on n’a pas eu de procédure de désignation des candidats, juste des discussions. Je prends acte de ce qu’il se passe. Ceci étant, personne ne me fera changer d’avis ! Je garde mes convictions, je demeure activement pour le non-cumul, la parité et le renouvellement. Et, je retrouve ma liberté !
- C’est-à-dire ?
- Depuis le début de la mandature, je me suis astreint à une forme de réserve concernant les dossiers politiques qui, pour l’essentiel, relevaient du président de l’Assemblée et du président de l’Exécutif. Compte tenu de ce qu’il vient de se passer, j’en tire un certain nombre de conséquences. Dorénavant, sans porter atteinte à Femu a Corsica ou à la majorité territoriale, - j’ai toujours démontré le contraire dans ma vie - je vais m’impliquer de manière plus libre et plus autonome.
- Comprenez-vous que cette crise, à quelques semaines du 1er tour des législatives, et ce flou sur les candidats perturbent les militants et même l’opinion ?
- C’est le fait de l’absence de procédure ! Même sans structure unique, on peut définir des procédures, les respecter et les mettre en œuvre. La grande difficulté vient du fait que tout se joue dans des discussions entre appareils, jamais dans le cadre de procédures validées et mises en œuvre par les militants ! Si nous avions eu des procédures, comme je l’avais proposé, nous aurions pu, très tôt, dès le mois de mars, marquer une entrée dynamique en campagne au lieu de connaître les péripéties de ces derniers temps. Ceci étant, la capacité de résilience du mouvement national est très forte. Chacun attend la fin des présidentielles, il n’y a vraiment pas péril en la demeure ! Mais, il était temps de dénouer la crise. Je crois modestement y avoir beaucoup contribué.
- Y-a-t-il l’union de la majorité territoriale sur les quatre circonscriptions ?
- Oui ! D’ailleurs, la circonscription ajaccienne relève de Corsica Libera. Des propositions ont été faites et doivent être validées dans les 72 prochaines heures. Dès mercredi, nous serons en campagne autour de nos candidats. J’ai bon espoir que trois, voire quatre candidats soient présent au 2nd tour et que nous comptions, pour la première fois dans notre histoire, un ou plusieurs députés nationalistes.
- Pendant la réunion, pourquoi avez-vous remis en cause la stratégie globale du mouvement national ?
- Le mouvement national doit améliorer son offre politique sur trois plans. D’abord, au plan des structures : je reste attaché à la notion de parti politique, pas d’une nébuleuse, d’une mouvance ou d’un club de supporters ! Les partis sont l’avenir de la construction politique pour peu qu’on les connecte aux enjeux du numérique, du digital, de la démocratie participative… On peut bâtir des formations politiques très structurées, très efficaces en quelques mois à peine, on l’a vu lors de ces présidentielles et même ailleurs en Europe. Tout ceci suppose une part d’organisation et de démocratie réelles.
- Dans ce cas, pourquoi la construction de Femu a Corsica patine-t-elle ? On dit que vous mettez des freins…
- Non ! Femu a Corsica ne peut pas être fondamentalement différente de la majorité territoriale, elle est donc à l’image des difficultés que nous rencontrons par ailleurs. La Corse est un petit pays, le combat politique est à taille humaine, des soubresauts s’expriment forcément, y compris sur le plan de la construction de Femu. Comme je l’ai dit de vive voix à mes principaux partenaires, je considère que le sort fait au PNC, comme le sort qui m’est fait, ne sont pas de nature à inspirer la confiance. Il faut tirer les conséquences de cette crise et remettre la construction de Femu en perspective. J’y reste favorable, mais à des conditions politiques et même humaines qui ne peuvent pas être celles de ces dernières semaines. Femu a Corsica, ça ne peut pas être une tendance qui écrase l’autre, ça ne peut être qu’une conjonction de tous !
- Quels sont les deux autres plans que vous déclinez ?
- Le second est le plan des projets. Nous sommes aux responsabilités, nous avons besoin de préciser notre vision de la société corse pour les 20 ou 30 prochaines années. Le troisième s’inscrit dans le fil historique du combat pour la nation corse. Nous devons préciser notre stratégie d’autodétermination et permettre à l’Etat d’engager un processus de dialogue. Une fois le nouveau président de la République française élu et le nouveau gouvernement installé, il n’est pas question pour le PNC de se contenter de parler de collectivité unique ou de fiscalité. A côté des dossiers techniques, nous défendons une approche politique de fond, celle d’une trajectoire d’autodétermination dans la décennie, comme c’est le cas partout en Méditerranée et en Europe.
- Le président du groupe de droite, José Rossi, appelle à un front républicain contre cette idée d’autodétermination qui l’inquiète. Qu’en dites-vous ?
- José Rossi est un politique avisé et un fin juriste. Il devrait savoir que l’autodétermination, d’un point de vue juridique, est la capacité donnée à une communauté ou un peuple de choisir son destin. Si le peuple corse choisit majoritairement et démocratiquement de donner sa préférence au statu quo, nous en prendrons acte. Si, par contre, comme je le pense et comme les sondages, les études d’opinions et les élections le montrent depuis dix ans, le peuple corse se prononce pour une forme d’autonomie dans l’Europe, nous en prendrons acte également. L’autodétermination n’est rien d’autre que donner la parole au peuple corse dans le contexte d’un référendum. Il nous revient de l’organiser. Tout simplement !
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Le mouvement national doit améliorer son offre politique sur trois plans. D’abord, au plan des structures : je reste attaché à la notion de parti politique, pas d’une nébuleuse, d’une mouvance ou d’un club de supporters ! Les partis sont l’avenir de la construction politique pour peu qu’on les connecte aux enjeux du numérique, du digital, de la démocratie participative… On peut bâtir des formations politiques très structurées, très efficaces en quelques mois à peine, on l’a vu lors de ces présidentielles et même ailleurs en Europe. Tout ceci suppose une part d’organisation et de démocratie réelles.
- Dans ce cas, pourquoi la construction de Femu a Corsica patine-t-elle ? On dit que vous mettez des freins…
- Non ! Femu a Corsica ne peut pas être fondamentalement différente de la majorité territoriale, elle est donc à l’image des difficultés que nous rencontrons par ailleurs. La Corse est un petit pays, le combat politique est à taille humaine, des soubresauts s’expriment forcément, y compris sur le plan de la construction de Femu. Comme je l’ai dit de vive voix à mes principaux partenaires, je considère que le sort fait au PNC, comme le sort qui m’est fait, ne sont pas de nature à inspirer la confiance. Il faut tirer les conséquences de cette crise et remettre la construction de Femu en perspective. J’y reste favorable, mais à des conditions politiques et même humaines qui ne peuvent pas être celles de ces dernières semaines. Femu a Corsica, ça ne peut pas être une tendance qui écrase l’autre, ça ne peut être qu’une conjonction de tous !
- Quels sont les deux autres plans que vous déclinez ?
- Le second est le plan des projets. Nous sommes aux responsabilités, nous avons besoin de préciser notre vision de la société corse pour les 20 ou 30 prochaines années. Le troisième s’inscrit dans le fil historique du combat pour la nation corse. Nous devons préciser notre stratégie d’autodétermination et permettre à l’Etat d’engager un processus de dialogue. Une fois le nouveau président de la République française élu et le nouveau gouvernement installé, il n’est pas question pour le PNC de se contenter de parler de collectivité unique ou de fiscalité. A côté des dossiers techniques, nous défendons une approche politique de fond, celle d’une trajectoire d’autodétermination dans la décennie, comme c’est le cas partout en Méditerranée et en Europe.
- Le président du groupe de droite, José Rossi, appelle à un front républicain contre cette idée d’autodétermination qui l’inquiète. Qu’en dites-vous ?
- José Rossi est un politique avisé et un fin juriste. Il devrait savoir que l’autodétermination, d’un point de vue juridique, est la capacité donnée à une communauté ou un peuple de choisir son destin. Si le peuple corse choisit majoritairement et démocratiquement de donner sa préférence au statu quo, nous en prendrons acte. Si, par contre, comme je le pense et comme les sondages, les études d’opinions et les élections le montrent depuis dix ans, le peuple corse se prononce pour une forme d’autonomie dans l’Europe, nous en prendrons acte également. L’autodétermination n’est rien d’autre que donner la parole au peuple corse dans le contexte d’un référendum. Il nous revient de l’organiser. Tout simplement !
Propos recueillis par Nicole MARI.