Journée de Solidarité du monde Combattant organisée par l’ONAC

Si l’investissement de l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre dans le domaine mémoriel est connu et apprécié du grand public, son activité en matière sociale et solidaire l’est moins.
Pourtant, la devise «Mémoire et Solidarité» de cette Institution, qui aujourd’hui et plus que jamais garde tout son sens, révèle toute l’importance d’une solidarité au cœur même de sa mission.

C’est donc sous l’impulsion de Rose-Marie Antoine, directrice générale de l’ONAC, qu’une journée dédiée est mise en œuvre dans tous les services départementaux pour mieux faire connaître les actions conduites localement dans ce domaine. Journée qui est également un moment d’échanges et d’information entre les différents acteurs institutionnels qui participent à la mise en œuvre des actions de solidarité dans le département afin d’améliorer l’efficacité de l’aide sociale au profit des ressortissants de l’ONAC les plus fragiles en associant dispositifs spécifiques et dispositifs de droit commun.

Jacques Vergellati, directeur départemental de l’ONAC de la Corse-du-Sud, a orchestré cette journée de la Solidarité le mardi 8 juillet à la maison du Combattant, structure gérée par l’Association départementale des anciens combattants ADAC-Maginot n° 160 dont le président Mathieu Casanova avait mis la salle d’honneur à disposition et où se sont retrouvés près de 80 personnes. Pour cette première la volonté du directeur était de réunir les membres de la Commission solidarité du Conseil départemental pour les anciens combattants et la mémoire de la Nation avec l’ensemble des présidents d’associations patriotiques du département, de la région d’Ajaccio à celles plus éloignées du rural, de l’extrême-Sud à Cargèse en passant par l’Alta-Rocca. A noter la présence des représentants de l’autorité militaire, car les soldats servant en opérations extérieures sont particulièrement concernés par les actions solidaires de l’ONAC, et de Napoléon de Peretti, maire de Levie, bien placé pour savoir qu’en montagne l’isolement et l’éloignement sont souvent des facteurs aggravant les difficultés. Tous ont donc répondu «présent» et n’ont pas hésité à faire parfois plus de 3 heures de route afin d’être à l’avenir encore plus efficace dans la constitution des dossiers de demande d’aide sociale qu’ils transmettent au service départemental de l’ONAC.

Les acteurs majeurs de la collectivité départementale et des services de l’Etat en matière d’actions sociales ont également répondu favorablement à cette invitation.

Pour le Conseil général de la Corse-du-Sud, ont apporté leur précieuse contribution, Lisa Torrachi, directrice territoriale chef du pôle Handicap et dépendance qui était accompagnée de ses collaborateurs, Delphine Romei, chef du service aide et dispositifs aux personnes âgées, Rosie Ferri-Pisani, coordonnatrice du Centre local d’information et de coordination (CLIC), Marie-Thérèse Nicoli, pilote de la Mission pour l’autonomie et l’intégration des services d’aide et de soins aux personnes âgées (MAIA) et Charles Colonna d’Istria, responsable Famille d’accueil et habitat. Sans oublier le directeur territorial chef du pôle Missions sociales et développement social local (DSL), François Marcaggi, représentant le président du Conseil général lors des réunions de la Commission solidarité du service départemental de l’ONAC.

Pour les services de l’Etat, sont intervenus, Charlotte Breton, inspectrice de l’action sanitaire et sociale à la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations et Jean-Nicolas Antoniotti, instructeur à l’agence nationale pour l’habitat (ANAH) à la direction départementale des territoires et de la mer. 

Après le café et les canistrelli offerts aux participants par Marc de Gentile, secrétaire général de l’ADAC, Jacques Vergellati présentait les intervenants puis précisait le rôle et les compétences de son service en matière d’actions solidaires. En 2013 c’est près de 160 000€ qui ont été attribués à 187 bénéficiaires en difficulté financière. Ecoute et assistance administrative, prêts sociaux, secours ponctuels, aides pour le règlement d’un loyer, de charges locatives ou de facture d’énergie, participation au financement d’appareillage, de soins mal remboursés, de frais d’hospitalisation ou de frais d’obsèques. Participation aux actions concourant au maintien à domicile, participation aux frais d’aide ménagère, adaptation de l’habitation ou attribution sous conditions de l’allocation différentielle permettant d’assurer un revenu de 932€ par mois au conjoint survivant, le panel des interventions sociale de l’Office au profit de ce public si particulier est très large.

Mais si l’ONAC est le premier opérateur social du monde combattant ses administrés bénéficient, également et au même titre que tout citoyen, des dispositifs de droit commun. D’où l’intérêt de créer une véritable synergie des acteurs sociaux du département qui passe par l’information et l’échange dont cette journée est le catalyseur.

Pendant plus de deux heures les interventions très concrètes et précises des directeurs territoriaux et des chefs de service de la direction générale des Solidarités et de la Santé du Conseil général puis celles des représentants des services de l’Etat ont permis à l’assistance d’approfondir leurs connaissances mais le plus souvent de découvrir le champ de l’action solidaire au niveau local. Tous les sujets ont été abordés, aides financières et maintien à domicile des personnes âgées ou dépendantes, compétence et rôle du Conseil général en matière de dispositifs sociaux, rôle de la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH), fonctionnement du  Centre local d’information et de coordination, mission MAIA, intermédiation locative, agencement de l’habitat, droits des personnes handicapées ou nouveau dispositif d’accueil d’une personne âgée par les particuliers…

En comité plus restreint, l’après-midi était consacré à des ateliers pratiques dirigés par Philippe Carta, responsable de l’action sociale au service départemental de l’Office, pour aider les présidents d’associations à constituer en amont des dossiers de demande d’interventions financières les plus complets possible. Même si le fait de passer par une association n’est aucunement obligatoire, quand cela est le cas, leur avis sur la situation personnelle de l’intéressé en difficulté, couverte par une exigence de confidentialité, doit être circonstancié afin que l’instruction administrative permette à la Commission solidarité départementale de l’ONAC de prendre ses décisions en toute connaissance de cause et de façon juste et utile.

A 17 heures cette belle et enrichissante journée de la Solidarité du monde combattant s’est achèvée. Elle aura permis de nouer des contacts, de mieux se connaître et de mieux appréhender les prérogatives de chacun au plus grand bénéfice du monde combattant. Car dans une société en perpétuelle évolution où la cellule familiale, peut-être en Corse moins qu’ailleurs, n’assure pas toujours son rôle protecteur, l’attention portée par l’Etat et les collectivités aux plus fragiles est essentielle.

Comme l’a dit le directeur lors de son intervention, la devise «Mémoire et Solidarité» de l’ONAC conserve bien tout son sens.