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"Journée justice morte" : Les barreaux et les magistrats de Corse s'associent


le Jeudi 29 Mars 2018 à 19:48

Au mois de Février dernier les avocats des barreaux de Bastia et d'Ajaccio, les magistrats et les professionnels de la justice avaient protesté contre la "loi de programmation pour la justice" en se rassemblant sur les marches des palais de justice. Ce vendredi le conseil national des barreaux, de la conférence des bâtonniers et I’Intersyndicale de la Justice organisent pour ce vendredi 30 mars une « Journée Justice Morte ». Il n'y aura aucune audience, aucun client ne sera reçu, seule la défense pénale d'urgence sera assurée. Les bâtonniers Stéphane Nesaet Gilles Antomarchi expliquent pourquoi les barreaux corses participeront à cette journée 'justice morte"



Au mois de Février dernier les avocats des barreaux de Bastia et d'Ajaccio, les magistrats et les professionnels de la justice avaient protesté contre la "loi de programmation pour la justice"
Au mois de Février dernier les avocats des barreaux de Bastia et d'Ajaccio, les magistrats et les professionnels de la justice avaient protesté contre la "loi de programmation pour la justice"
"Dans Ie cadre du projet do loi de programmation pour la justice. la profession d‘Avocat dénonce un manque do concertation, une déjudiciarisation sans précédent. ta création do déserts judiciaires. une justice deshumanisée et privée." souligne Stéphane Nesa en précisant que cette mobilisation s'effectuera en "coordination avec les magistrats et les greffiers".
Cela se traduira par une cessation de toute activité judiciaire et juridique ainsi que par une manifestation qui à Ajaccio se déroulera à 11 heures sur les marches du palais de justice.
Le Barreau d’Ajaccio participera également aux journées de grève perlée  prévues les 4, 5, 10, 11, 16, 17 et 26 Avril prochains.
" Lors de ces autres journées de mobilisation le renvoi de toutes les affaires  dans le secteur assisté, comme libre, sera sollicité : aucune désignation ne sera effectuée et aucune consultation ne sera tenue par les avocats dans le cadre du CDAD (Conseil départemental d'accès au droit)" précisait encore Stéphane Nesa.


De son côté Gilles Antomarchi, bâtonnier du barreau de Bastia, rappelait "que les avocats du Barreau de Bastia ont décidé de participer au mouvement national de gréve préconisé par le Conseil National des Barreaux et la Conférence des Bâtonniers, organes représentatifs de la profession et l’intersyndicale de la Justice.
En effet, le gouvernement envisage d'imposer par ordonnance, c'est-a-dire sans débat démocratique parlementaire et sans la moindre consultation préalable des professions judiciaires, une « loi de programmation pour la justice » qui constitue une atteinte inacceptable aux droits des justiciables.
II convient d'informer Ie citoyen, que sous le prétexte annoncé de rendre une justice plus rapide, les objectifs réellement poursuivis sont essentiellement budgétaires."

 

Dès lors pour le bâtonnier "les avocats du Barreau de Bastia ne sauraient admettre sans réagir qu’il soit porté atteinte :
- aux droits des victimes qui verront leur faculté de se constituer partie civile considérablement réduite.
- aux droits des justiciables concernés par une procédure criminelle dont il est annoncé une simplification, dont la teneur est inconnue à ce jour et qui ne pourra être réalisée qu’au prix d’atteintes aux libertés, aux droits de la défense et aux droits des victimes.
- au droit d'accès au juge civil pour un certain nombre de litiges considérés a tort comme mineurs.
Nous rappelons avec force notre attachement au maintien de la territorialité, seule garantie d'une justice humaine et protectrice de nos concitoyens.
Nous n'accepterons pas une déjudiciarisation massive, quelle qu'en soit la forme ni même une privatisation de la justice manifestement programmée.
En conclusion, nous affirmons que pour garantir l'efficacité d'une justice équitable, il suffit d’augmenter les moyens affectés aux juridictions tant en personnel qu'en matériel plut6t que de simplifier les procédures au détriment des droits fondamentaux du justiciable.
"