A tout juste 25 ans la jeune fille originaire de Côte d’Ivoire enfile les titres comme des perles. Elle a de qui tenir. Arrivée en 2001 dans la Cité du sel, son père Kpassagnon Gneto ancien joueur de l'Africa Sports d'Abidjan et des Éléphants de Côte d'Ivoire, évoluait chez les Moustiques et sa mère, handballeuse, faisait partie de l’équipe nationale de Côte d'Ivoire, elle suit sa sœur Priscilla sur les tatamis du judo club local. Mais ce sport ne l’enflamme pas. «Au bout d’un an, j’ai arrêté pour me tourner vers l’athlétisme » explique t-elle, «mais j’ai quand même voulu réessayer et cette fois ci ça a bien accroché ». Son ascension est alors extrêmement rapide. Elle intègre le pôle espoir de judo d’Ajaccio puis celui de Marseille. «Les choses sont allées vite c’est clair mais ça n’a pas été facile. Il m’a fallu quitter ma famille et Porto Vecchio tout d’abord pour intégrer en tant qu’interne le pôle de Marseille puis Paris. Cela a constitué de gros changements pour moi, souvent difficiles, mais j’ai acquis beaucoup d’expérience ».
Les titres et les trophées s’empilent : 3ème aux Jeux Méditerranéens de 2018, 3ème aux Championnats du monde juniors en 2014 et 2015, Championne d'Europe juniors en 2015, 2ème en 2014, 3ème en 2016, 1ère aux Championnats de France en 2016, 2ème en 2017, 3ème en 2013 et 2018. En 2016 elle remporte le Grand Chelem d'Abou Dhabi, obtient le bronze aux Grands Chelems de Paris et de Tbilissi. en 2019. En cette année 2021 elle a décroché une médaille d'argent au Grand Chelem de Kazan et d'argent au Grand Prix de Zagreb… Vendredi dernier à Perpignan, elle a conquis son troisième titre de championne de France, le deuxième de suite.
«Ces championnats de France n’étaient pas vraiment prévus au programme, ce n’était pas une priorité mais mon nouveau club, l’US Orléans, avait besoin d’un titre». Et la chose fut faite. Aujourd’hui Astride prépare ses prochaines échéances internationales. «Coté tournois, je fais une pause jusqu’en 2022. J’aurai quand même la Coupe d’Europe des clubs en décembre. Ensuite je participerai au tournoi de Paris en février et je pense que tout partira de là».
En ligne de mire, les JO de Paris en 2024. «Pour y participer je devrai être la meilleure sur le rang international. Je sais ce qu’il me reste à faire sachant que ma rivale a fait médaille d’argent à Tokyo ». Le sport à ce niveau est exigeant, très exigeant. Astride s’entraîne ainsi du lundi au vendredi jusqu’à 8 h par jour. Elle participe pour la 1ère fois à un nouveau concept au Pôle Santé de Lupino*, un centre d’entraînement perceptif, cognitif et moteur.
La cognition
A l’initiative de ce centre, unique en Corse, très peu répandu sur le continent français, Sébastien Dominici et Yoann Carrara. Le premier, 39 ans, est orthoptiste. Son domaine d’expertise est l’analyse et la rééducation de la vision et de l’attention visuelle.
Yoann Carrara, 39 ans aussi, est lui podologue du sport, spécialisé en posturologie. Il analyse la proprioception et la qualité de la réponse motrice. Il est également expert en préférences motrices, un axe fondamental de la prise en charge qui permet d’établir toutes les chaînes musculaires préférentielles de l’athlète, la manière dont il gère son corps dans l’espace, ses forces et ses faiblesses.
« Nous avons eu l’idée de ce concept en 2015. On a donc suivi plusieurs formations sur le continent pour aboutir à la création de ce centre à Bastia début 2020 » explique Yoann Carrara. «Les débuts n’ont pas été faciles car cela coïncidait avec le début du confinement » ajoute Sébastien Dominici. «Aujourd’hui nous proposons aux athlètes des programmes d’Entraînement Sportif Cognitif, autrement dit ESC qui ont pour objectifs l’amélioration de la concentration, l’accélération de l’analyse d’une situation et de la prise de décision, et l’optimisation de la qualité de la réponse motrice. On a aussi des intervenants spécialisés extérieurs si le besoin s’en fait sentir». Si la préparation sportive s’est longtemps articulée autour de 3 axes, tactique, technique et physique, aujourd’hui cela ne suffit plus. «Depuis quelques années, la quête de performance a également amené les préparateurs à explorer de nouveaux domaines comme la nutrition, la préparation mentale, le sommeil et surtout la cognition » souligne Yoann Carrara.
La cognition est l'ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la fonction de connaissance et mettent en jeu la mémoire, le langage, le raisonnement, l'apprentissage, l'intelligence, la résolution de problèmes, la prise de décision, la perception, l'attention… «L’entrainement et l’optimisation de la cognition permettra à l’athlète de fonctionner à des niveaux optimaux dans des environnements stressants et exigeants, lui offrant ainsi la possibilité de gagner un avantage compétitif sur ses adversaires » indique Sébastien Dominici. «La vitesse d’analyse d’une situation et la rapidité de prise de décision font ainsi la différence dans le sport de haut-niveau » complète Yoann Carrara.
Les titres et les trophées s’empilent : 3ème aux Jeux Méditerranéens de 2018, 3ème aux Championnats du monde juniors en 2014 et 2015, Championne d'Europe juniors en 2015, 2ème en 2014, 3ème en 2016, 1ère aux Championnats de France en 2016, 2ème en 2017, 3ème en 2013 et 2018. En 2016 elle remporte le Grand Chelem d'Abou Dhabi, obtient le bronze aux Grands Chelems de Paris et de Tbilissi. en 2019. En cette année 2021 elle a décroché une médaille d'argent au Grand Chelem de Kazan et d'argent au Grand Prix de Zagreb… Vendredi dernier à Perpignan, elle a conquis son troisième titre de championne de France, le deuxième de suite.
«Ces championnats de France n’étaient pas vraiment prévus au programme, ce n’était pas une priorité mais mon nouveau club, l’US Orléans, avait besoin d’un titre». Et la chose fut faite. Aujourd’hui Astride prépare ses prochaines échéances internationales. «Coté tournois, je fais une pause jusqu’en 2022. J’aurai quand même la Coupe d’Europe des clubs en décembre. Ensuite je participerai au tournoi de Paris en février et je pense que tout partira de là».
En ligne de mire, les JO de Paris en 2024. «Pour y participer je devrai être la meilleure sur le rang international. Je sais ce qu’il me reste à faire sachant que ma rivale a fait médaille d’argent à Tokyo ». Le sport à ce niveau est exigeant, très exigeant. Astride s’entraîne ainsi du lundi au vendredi jusqu’à 8 h par jour. Elle participe pour la 1ère fois à un nouveau concept au Pôle Santé de Lupino*, un centre d’entraînement perceptif, cognitif et moteur.
La cognition
A l’initiative de ce centre, unique en Corse, très peu répandu sur le continent français, Sébastien Dominici et Yoann Carrara. Le premier, 39 ans, est orthoptiste. Son domaine d’expertise est l’analyse et la rééducation de la vision et de l’attention visuelle.
Yoann Carrara, 39 ans aussi, est lui podologue du sport, spécialisé en posturologie. Il analyse la proprioception et la qualité de la réponse motrice. Il est également expert en préférences motrices, un axe fondamental de la prise en charge qui permet d’établir toutes les chaînes musculaires préférentielles de l’athlète, la manière dont il gère son corps dans l’espace, ses forces et ses faiblesses.
« Nous avons eu l’idée de ce concept en 2015. On a donc suivi plusieurs formations sur le continent pour aboutir à la création de ce centre à Bastia début 2020 » explique Yoann Carrara. «Les débuts n’ont pas été faciles car cela coïncidait avec le début du confinement » ajoute Sébastien Dominici. «Aujourd’hui nous proposons aux athlètes des programmes d’Entraînement Sportif Cognitif, autrement dit ESC qui ont pour objectifs l’amélioration de la concentration, l’accélération de l’analyse d’une situation et de la prise de décision, et l’optimisation de la qualité de la réponse motrice. On a aussi des intervenants spécialisés extérieurs si le besoin s’en fait sentir». Si la préparation sportive s’est longtemps articulée autour de 3 axes, tactique, technique et physique, aujourd’hui cela ne suffit plus. «Depuis quelques années, la quête de performance a également amené les préparateurs à explorer de nouveaux domaines comme la nutrition, la préparation mentale, le sommeil et surtout la cognition » souligne Yoann Carrara.
La cognition est l'ensemble des processus mentaux qui se rapportent à la fonction de connaissance et mettent en jeu la mémoire, le langage, le raisonnement, l'apprentissage, l'intelligence, la résolution de problèmes, la prise de décision, la perception, l'attention… «L’entrainement et l’optimisation de la cognition permettra à l’athlète de fonctionner à des niveaux optimaux dans des environnements stressants et exigeants, lui offrant ainsi la possibilité de gagner un avantage compétitif sur ses adversaires » indique Sébastien Dominici. «La vitesse d’analyse d’une situation et la rapidité de prise de décision font ainsi la différence dans le sport de haut-niveau » complète Yoann Carrara.
Comment cela fonctionne t-il ?
«Grâce à l’alliance des nouvelles technologies et des progrès neuroscientifiques, des outils innovants ont été mis au point permettant concentration, lucidité, analyse, réactivité, réflexe, coordination » nous apprend Y.Carrara. «Nous articulons notre méthode ici à Bastia autour de deux domaines d’expertise fondamentaux dans le sport : la vision et la proprioception/réponse motrice ». Ce concept n’est d’ailleurs pas réservé aux athlètes de haut niveau mais aussi aux sportifs de tout âge, tout niveau et toute discipline. «Grâce à notre équipement, nous analysons les capacités à maintenir concentration et vigilance dans différents contextes : au calme ou en situation de stress physique ou mental » commente S. Dominici «Toutes ces données nous permettent d’établir le profil précis de l’athlète, puis un programme d’entrainement cognitif individualisé. Ensuite grâce à des outils innovants, et à des protocoles d’utilisation spécifiques encadrés par nos expertises respectives, nous nous servons des entrées visuelles et proprioreceptives pour stimuler, entrainer et optimiser les différents secteurs de la performance cognitive, telles concentration, rapidité de prise de décision, résistance attentionnelle au stress physique ou mental, etc… ». La progression durant l’entrainement étant analysée, mesurée, l’athlète peut constater lui-même son évolution. « Les méthodes mises en place en séances sont ensuite transférables en situation de matchs ou de compétitions pour optimiser les performances de l’athlète » précise encore Y. Carrara.
« Ce concept ne peut que m’aider » avoue Astride Gneto, «car il n’y a pas que le sportif qui compte et cette méthode me permettra d’avoir la meilleure version de moi-même sur le tapis. La concentration ne vient pas comme ça, ce n’est pas inné. J’avoue que cet entrainement est difficile pour moi car je n’ai pas l’habitude de ce genre d’exercices. Mais ça ne pourra que m’aider dans ma carrière ».
D’autres sportifs, comme le capitaine du SCB, Christophe Vincent, s’essayent avec succès à ce nouveau concept.
*Neurostim
« Ce concept ne peut que m’aider » avoue Astride Gneto, «car il n’y a pas que le sportif qui compte et cette méthode me permettra d’avoir la meilleure version de moi-même sur le tapis. La concentration ne vient pas comme ça, ce n’est pas inné. J’avoue que cet entrainement est difficile pour moi car je n’ai pas l’habitude de ce genre d’exercices. Mais ça ne pourra que m’aider dans ma carrière ».
D’autres sportifs, comme le capitaine du SCB, Christophe Vincent, s’essayent avec succès à ce nouveau concept.
*Neurostim