"Aujourd’hui, je saisis la chance qui m’a été donnée de pouvoir me tenir ici, de retour en Corse, une année après l’accident sur le GR20, pour adresser quelques mots à cette occasion. Ces quelques mots n’ont bien sûr pas la prétention de représenter l’ensemble des victimes et de leurs proches touchés par cet accident. Pour chacun des destins marqués par la tragédie du Cirque de la Solitude, on compte autant de chemins de vie si différents et singuliers. Français, Belges, jeune retraité, étudiant confirmé, kiné, père, grand-père, fils, petit-fils, compagnon, sœur, …
Ces destins singuliers, les voilà malgré tout réunis, le temps de quelques jours en ce début juin 2015, au fil des sentiers, étapes et refuges de cet extraordinaire GR20. Réunis par le même amour de la nature et de la montagne. Cette montagne, à la fois si majestueuse ici en Corse, entre ciel et mer, et en même temps si forte et imposante, qu’elle en a décidé de ramener à elle la vie de sept de ses passionnés, Maxime, Arthur, Céline, Didier, Jean, Bernard, Thibaut. Le hasard qui a fait croiser leurs chemins de vie pour quelques instants le long de ce GR a finalement scellé ceux-ci à jamais.
Compagnons d’un jour ou de toujours, la mémoire de chacun d’eux reste bien vivace en moi, depuis un an déjà. Si j’ai souhaité prendre la parole en ce jour anniversaire, c’est aussi pour saisir l’opportunité qui m’est donnée de remercier du fond du cœur tous ceux et celles qui ici en Corse, m’ont permis, ainsi qu’à Pascal et Benoît, de ressortir finalement indemnes de ce drame, et qui ont œuvré à ce que la détresse de chacun, victime ou proche, puisse être apaisée autant que possible. Le peloton du PGHM, le personnel soignant du Centre hospitalier de Bastia, les autorités de l’île, et tous les autres, croisés avant et après l’accident. J’aimerais conclure avec un court texte de mon ami poète Pierre Warrant, dont les mots sur la montagne et les destins qu’elle façonne résonnent toujours avec justesse, en particulier ici et en ce jour.
Cho La – 5365 m
Ces destins singuliers, les voilà malgré tout réunis, le temps de quelques jours en ce début juin 2015, au fil des sentiers, étapes et refuges de cet extraordinaire GR20. Réunis par le même amour de la nature et de la montagne. Cette montagne, à la fois si majestueuse ici en Corse, entre ciel et mer, et en même temps si forte et imposante, qu’elle en a décidé de ramener à elle la vie de sept de ses passionnés, Maxime, Arthur, Céline, Didier, Jean, Bernard, Thibaut. Le hasard qui a fait croiser leurs chemins de vie pour quelques instants le long de ce GR a finalement scellé ceux-ci à jamais.
Compagnons d’un jour ou de toujours, la mémoire de chacun d’eux reste bien vivace en moi, depuis un an déjà. Si j’ai souhaité prendre la parole en ce jour anniversaire, c’est aussi pour saisir l’opportunité qui m’est donnée de remercier du fond du cœur tous ceux et celles qui ici en Corse, m’ont permis, ainsi qu’à Pascal et Benoît, de ressortir finalement indemnes de ce drame, et qui ont œuvré à ce que la détresse de chacun, victime ou proche, puisse être apaisée autant que possible. Le peloton du PGHM, le personnel soignant du Centre hospitalier de Bastia, les autorités de l’île, et tous les autres, croisés avant et après l’accident. J’aimerais conclure avec un court texte de mon ami poète Pierre Warrant, dont les mots sur la montagne et les destins qu’elle façonne résonnent toujours avec justesse, en particulier ici et en ce jour.
Cho La – 5365 m
Quand le souffle était fort
et que nous marchions
près du ciel sans changer
ni l’allure ni la voix
quand les yeux comme des torches
endossaient la lumière
polissant nos rayures
en appui sur l’amour
quand les cœurs se cognaient
aux rires et aux pleurs
restés dans la vallée
de ce qu’on ne pouvait dire
aurions-nous choisi d’être ici
pour prononcer ces mots de peu
qui nous lavaient nous élevaient
surpris que nous étions de n’avoir su
plus tôt ?"