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L'intelligence économique à son comité régional


Lydie Colonna le Vendredi 31 Mai 2013 à 19:39

C'est à l'occasion de la réunion d'installation du CRIET (comité régional de l'Intelligence économique territoriale) en Corse qu'Olivier Buquen, délégué interministériel à l'intelligence économique a effectué son premier déplacement sur l'Île. Après avoir rencontré les représentants des chambres consulaires, il a, avec Patrick Strzoda, préfet de Corse, expliqué ce qu'est l'Intelligence Economique, son rôle, son fonctionnement.



photo lydie colonna
photo lydie colonna
Qu’est ce que l’intelligence économique ?
Depuis 2008, les entreprises sont affectées par une crise économique mondiale sévère qui les livre à une compétition acharnée dans un contexte de mondialisation. Cette conjoncture particulièrement dégradée est toutefois porteuse d’opportunités et de nouveaux marchés. Le fondement et le ressort de la dynamique de l’économie sont l’innovation et le progrès technique. Il faut donc saisir les opportunités de développement par l’innovation en intégrant les menaces de la concurrence. La compétitivité est un facteur clé et une des conditions du succès mais aussi un élément du patrimoine qu’il faut protéger. Il est de la responsabilité de l’Etat et de la région d’aider les entreprises dans ce sens. Une politique publique d’Intelligence Economique Territoriale est donc déployée et animée par l’Etat et les régions.
L’intelligence économique est le dispositif par lequel tout acteur économique assure la maîtrise et la protection de l’information essentielle à ses activités. Ce dispositif couvre deux dimensions, l’une offensive et l’autre défensive. D’un côté, rechercher, traiter et exploiter l’information utile, de l’autre, la protéger dans un environnement concurrentiel.
L’intelligence économique consiste à collecter, analyser, diffuser et protéger l’information économique stratégique, afin de renforcer la compétitivité d’un Etat, d’une entreprise ou d’un établissement de recherche.
L’intelligence économique a un objectif  prioritaire qui est la croissance et l’emploi sur le territoire national et  un fil conducteur qui est la compétitivité. Elle s’articule autour de 3 axes. La veille stratégique qui consiste à aller chercher les informations pour mieux connaître les marchés, les produits et les concurrents. Le soutien à la compétitivité qui n’est autre que le développement des entreprises grâce à l’innovation, à l’influence (par exemple fixer des normes) et grâce au développement à l’international c'est-à-dire à l’export. La sécurité économique qui est la protection de tous les atouts qui font que nos entreprises et nos établissements  de recherche sont compétitifs.

La politique publique d’intelligence économique

La politique publique d’intelligence économique a pour finalité de contribuer à la croissance de l’économie ainsi qu’à la préservation et la création d’emploi. Depuis septembre 2009, elle est élaborée par la Délégation Interministérielle à l’Intelligence économique (D2IE), dirigée par Olivier Buquen, délégué interministériel à l’intelligence économique . Elle agit sous deux angles, soit par des actions ponctuelles telles aider une entreprise dans sa recherche d’investissement, analyser des opérations stratégiques d’une entreprise, aider une entreprise à protéger son savoir faire… soit par des projets plus généraux comme la mise en ligne d’un guide de l’intelligence économique, la rédaction de lettres d’information mensuelles (SECO) ou encore la publication d’un guide du routard de l’intelligence économique (édition hachette).
La D2IE a aussi vocation à mettre en place et organiser des actions de formation et de sensibilisation à l’intelligence économique.

L’intelligence économique en Corse

L'intelligence économique à son comité régional
Le Schéma Régional d’Intelligence Economique (SRIE) est un dispositif essentiel pour favoriser les rattrapages socio-économiques et culturels. Il s’inscrit en adéquation avec la Stratégie Régionale d’Innovation (SRI) de la corse et dans les documents structurants déjà en place ou en voie d’achèvement. Le PO-FEDER et le CPER 2007-2013 intègrent par exemple la nécessité d’améliorer la maîtrise de l’information stratégique par la centralisation des données et la mutualisation des moyens d’observation. La feuille de route de l’action économique de l’ADEC 2010-2014 prône la croissance intelligente et durable en s’appuyant sur une économie de la connaissance et de l’innovation. Le futur Observatoire Economique régional implanté au sein du GIP CORSE COMPETENCES sera en capacité de produire de l’information et de la connaissance en continu. L’Agenda 21 tend à renforcer l’interaction des services, décloisonner les compétences et créer une synergie et une culture commune. 
 En Corse, l’objectif est de lancer des plans pour aider les PME à trouver les informations nécessaires, les former à se protéger avec des actions ciblées comme des conférences… Le but est également de sensibiliser les étudiants de Corte avant la licence, un travail sur un référentiel à l’intelligence économique ayant déjà été fait.
Depuis 3 ans un important travail a été fait en amont. François Petretto, chargé de mission régionale à l’intelligence économique a bâti un plan d’actions. Olivier Buquen venu pour lancer le processus et dans les mois qui viennent la Corse va entrer dans une mise en œuvre opérationnelle. Beaucoup de partenaires sont mobilisés avec une volonté partagée sur le terrain entre l’Etat, la CTC et les chambres insulaires. Un plan d’actions va être mis en place très prochainement avec des actions identifiées et ciblées visant à former les chefs d’entreprises, à les sensibiliser à la veille, à l’influence, à la protection.
François Petretto a tenu à préciser que la Corse connaît majoritairement des entreprises agro-alimentaires, mais elles détient aussi des entreprises avec une technologie importante comme le projet Myrte ou Stella Mare qui suscitent la curiosité de bon nombre de personnalités étrangères. Mais la Corse détient surtout un savoir faire particulier et une entreprise, à partir du moment où elle a des savoirs faire a intérêt à se protéger car elle suscite forcément des convoitises. Elle doit protéger son savoir faire mais aussi sa réputation.
D’autre part les produits corses sont des produits à haute valeur ajoutée et pour les exporter il faut veiller aux pratiques du marché visé.
Le dernier aspect est l’aspect compétitivité et pour être compétitif  : il faut trouver les moyens de faire encore mieux, prendre un temps d’avance….