Roccu Garoby, membre du PNC Ghjuventu et du PNC (Partitu di a Nazione Corsa), président de l’Alliance libre européenne (ALE) Jeunes, conseiller politique au Parlement européen pour le groupe des Ecologistes et des Nationalistes.
- Le PNC, comme les autres mouvements nationalistes, appellent à l’internationalisation de la question corse. Que va-t-il faire aujourd’hui ?
- Il y a deux choses. D’une part, notre histoire politique, que ce soit avec l’UPC (Unione di u populu corsu) et Max Simeoni, alors député européen, ou, ensuite, avec le PNC et François Alfonsi, député européen lors de la précédente mandature et candidat lors de la campagne électorale 2014. D’autre part, l’actualité avec François Alfonsi, président de l’Alliance libre européenne qui réunit les Nationalistes en Europe, et moi-même, président de la branche Jeunes à Bruxelles où nous essayons de porter le message des peuples et des nations sans Etat qui sont, aujourd’hui, minorés par les capitales. Evidemment, nous parlons du peuple corse et nous essayons de voir ce qui se fait ailleurs, sans vouloir copier-coller, mais en apprenant, par exemple, des processus en Catalogne et en Ecosse.
- Justement, que vous inspirent les résultats des élections législatives en Ecosse ?
- En Ecosse et en Catalogne, deux éléments fondamentaux peuvent être mis en parallèle avec la Corse. Le premier est que, dans ces territoires, la question de l’identité nationale, de la langue, de la culture et de la terre s’exprime dans un cadre démocratique. En Ecosse, le SNP (Scottish national party) existe depuis 80 ans, mais, depuis 20 ans, gagne des élections. Le processus en Catalogne a, toujours, été démocratique. Partout où la violence s’est arrêtée, le processus démocratique prend le dessus, comme au Pays basque et, je le souhaite, en Corse, aujourd’hui. Le deuxième élément est, à un moment donné, l’union de toutes les forces nationalistes.
- En quoi l’union de toutes les forces nationalistes est-elle fondamentale ?
- En Ecosse, il n’y a qu’un seul parti nationaliste. Il est arrivé à un point tel qu’aujourd’hui, il est majoritaire dans l’électorat et a récupéré pratiquement tous les sièges lors de la dernière élection législative. En Catalogne, il y a deux familles nationalistes, une de Centre droit, l’autre plus progressiste. Pendant longtemps, comme elles n’ont pas travaillé ensemble, le mouvement catalan était à l’arrêt. Aujourd’hui, elles veulent construire, ensemble, la Catalogne de demain et disent que, même si elles ne sont pas d’accord sur des questions d’ordre économique, elles en débattront dans une Catalogne indépendante. Depuis que les Nationalistes de droite et de gauche travaillent ensemble en Catalogne, le processus d’indépendance est à la porte du succès.
- Est-ce, selon vous, ce qu’il faut faire en Corse ?
- Tout à fait ! Il faut réaliser l’union des forces nationales pour dire que l’intérêt du peuple est supérieur aux ego personnels et aux projets socioéconomiques qui viendront après. L’intérêt supérieur du peuple est de se battre contre la capitale qui refuse de reconnaître le fait majoritaire.
- Comment une telle union peut-elle influencer la position des capitales qui, en Ecosse et en Catalogne, comme, aujourd’hui, en Corse, ont dit « Non » à tout ?
- En 1978, il y a eu, en Ecosse, un référendum pour créer un parlement écossais. Les Ecossais ont dit « Oui », Londres a dit « Non » ! Comme aujourd’hui l’Etat français dit « Non » lorsque l’Assemblée de Corse vote « Oui » à la coofficialité, au statut de résident, etc. Il a fallu plusieurs élections et une pression telle des Nationalistes écossais pour que Londres soit obligée d’accepter un Parlement écossais. C’est le même processus que l’on doit porter en Corse !
- Pourtant la démonstration de force de la Catalogne n’a fait que crisper davantage Madrid qui a resserré sa poigne. Pourquoi n’a-t-elle pas eu l’effet escompté ?
- C’est normal que Madrid se crispe de voir la Catalogne devenir indépendante ! Comme Londres se crispe quand il y a des votes en Ecosse ou Paris se crispe quand il y a des votes à Aiacciu ! La question est celle de la démocratie. Il y a, aujourd’hui, un fait majoritaire. La majorité des Catalans veulent une Catalogne libre et indépendante. Le référendum de novembre dernier n’a été, ni autorisé, ni reconnu par Madrid parce que le gouvernement craignait que le « Oui » gagne. Ce qui s’est passé ! Une nouvelle élection législative aura lieu le 27 septembre pour élire le Parlement catalan. Les partis nationalistes ont décidé que, si au sortir de ces élections, une majorité s’affirmait en leur faveur, la Catalogne ferait son chemin, seule. Madrid sait très bien que la Catalogne veut appliquer un droit fondamental qui est le droit des peuples à s’autodéterminer.
- Comment interprétez-vous la forte percée, voir la victoire, du parti des Indignés aux dernières élections municipales à Barcelone, comme à Madrid ?
- Concernant les élections municipales espagnoles, la France s’est beaucoup focalisée sur la victoire de l’Extrême gauche et du parti des Indignés, Podemos. Il est vrai que la poussée de ces partis est forte dans les deux grandes villes, Madrid et Barcelone. Mais si on regarde de plus près, on voit que les partis nationalistes représentent près de 47% des voix en Catalogne alors qu’ils ne représentaient que 40% aux précédentes élections, il y a cinq ans. Ils n’ont jamais été aussi nombreux en termes d’élus, de maires et de voix ! Il n’y a jamais eu autant de communes catalanes gouvernées par un maire indépendantiste ! Donc, ce sont bien les partis pro-indépendance qui ont progressé. Le vrai progrès est là, pas dans l’épiphénomène de Barcelone ou de Madrid, même s’il ne faut pas le négliger.
- Quelle est la position des Indignés vis-à-vis de l’autodétermination ?
- Elle n’est pas très claire. C’est une question que les partis nationalistes essaient de leur poser. Certains Indignés sont pour le droit à l’autodétermination, d’autres non. C’est pour cela que cette élection municipale est une première étape vers le scrutin-clé du 27 septembre. Si une majorité pro-indépendance se dessine, les Catalans décideront de leur destin, seuls, de façon libre. L’ALE et sa section Jeunes disent aux Catalans : « Choisissez parmi les deux partis nationalistes, de centre droit ou de centre gauche, celui qui vous convient le plus. Vous avez la chance, le 27 septembre, de faire en sorte que le référendum, auquel vous avez participé l’an dernier, devienne véritablement concret et contraignant, c’est-à-dire qu’il définisse la Catalogne libre et indépendante de demain ».
- Comprenez-vous le phénomène des Indignés ?
- L’ALE Jeunes est sensible à la question des Indignés, mais leur message est aussi porté par des partis indépendantistes, notamment ERC (Esquerra Republicana de Catalunya) Jeunes qui porte, en plus, le destin de la construction d’une Catalogne libre et indépendante.
- Que va-t-il se passer en Ecosse, maintenant que le SNP a raflé la mise aux Législatives ?
- Sur 59 députés élus en Ecosse pour le Parlement britannique, 56 sont Nationalistes. Cela signifie que Londres ne peut plus mener de politique en Ecosse sans tenir compte des Nationalistes écossais. Avant ce dernier scrutin, il n’y avait que six députés SNP sur 59. Lorsque Londres souhaitait mener une politique en Ecosse, elle demandait leurs avis aux partis traditionnels. Mais ces branches écossaises de la droite et de la gauche écoutaient, d’abord, les souhaits de Londres et pas ceux du peuple écossais. Aujourd’hui, Londres est obligée d’écouter le peuple écossais qui a demandé, à travers le SNP, à être représenté.
- Comment l’Ecosse est-elle passée, en quelques mois, d’un « Non » à l’indépendance à 56 députés nationalistes ?
- Il s’est passé deux choses simples. La première est un mensonge de Londres qui avait promis plus d’autonomie. En six mois, il n’y a rien eu ! Les Ecossais, qui avaient hésité à voter « Oui » et ont finalement voté « Non » parce qu’ils ont cru à cette promesse, ont été trompés ! Donc, ils ont préféré, pour les Législatives, voter directement pour le parti qui défend l’Ecosse. Le 2ème élément est que la campagne du SNP, qui été une campagne positive, tournée vers l’audace, la jeunesse et les plus fragiles de la société, a convaincu. Ce sont, clairement les plus fragiles et les plus jeunes qui ont voté pour le SNP devenu le parti de l’espoir. L’avenir de l’Ecosse est dans les mains de ceux qui veulent construire une nouvelle Ecosse, alors que les leaders des partis de droite et de gauche ont simplement voulu défendre leurs intérêts, notamment celui de devenir ministre à Londres. C’est la même chose en Corse !
- C’est-à-dire ?
- On voit bien que tel leader de la droite ou de la gauche n’attend qu’une chose, devenir ministre à Paris, et, en attendant, mener une liste aux Territoriales. Non ! Ce n’est pas ce qu’il faut pour la Corse ! Nous, Nationalistes, ne sommes pas dépendants des lobbies de l’argent et du pouvoir ! Nous voulons simplement défendre l’intérêt du peuple corse. Les seuls, qui ont de l’influence sur les Nationalistes, sont les électeurs corses. C’est en cela que nous sommes différents des partis traditionnels ! Que nous soyons de la mouvance autonomiste ou indépendantiste, nous devons, tous, nous retrouver pour créer la Corse de demain.
- Croyez-vous à l’union de toutes les forces nationalistes pour les prochaines territoriales ?
- Le PNC est très clair là-dessus ! La Corse a besoin de deux offres politiques nationalistes, comme c’est le cas en Catalogne et au Pays basque. Ce n’est pas un problème en soi ! Mais si on veut que la question corse s’impose à Paris, comme la question catalane s’impose à Barcelone, comme la question basque s’impose à San Sebastian, les forces nationalistes doivent travailler ensemble ! Elles doivent se retrouver au 2ème ou au 3ème tour du scrutin et, si c’est nécessaire, s’ouvrir vers d’autres forces politiques qui sont prêtes à travailler avec nous. Ce qui nous sépare en tant que Nationalistes est infiniment plus petit que ce qui nous relie ! Nous avons en commun tous nos combats : celui de la langue, de la terre, de la culture… Nous devons nous unir sinon nous serons, éternellement, mis en minorité par les partis traditionnels qui, eux, écoutent Paris, le bruit de l’argent, le bruit des couloirs dans les ministères et s’y plient…
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Il y a deux choses. D’une part, notre histoire politique, que ce soit avec l’UPC (Unione di u populu corsu) et Max Simeoni, alors député européen, ou, ensuite, avec le PNC et François Alfonsi, député européen lors de la précédente mandature et candidat lors de la campagne électorale 2014. D’autre part, l’actualité avec François Alfonsi, président de l’Alliance libre européenne qui réunit les Nationalistes en Europe, et moi-même, président de la branche Jeunes à Bruxelles où nous essayons de porter le message des peuples et des nations sans Etat qui sont, aujourd’hui, minorés par les capitales. Evidemment, nous parlons du peuple corse et nous essayons de voir ce qui se fait ailleurs, sans vouloir copier-coller, mais en apprenant, par exemple, des processus en Catalogne et en Ecosse.
- Justement, que vous inspirent les résultats des élections législatives en Ecosse ?
- En Ecosse et en Catalogne, deux éléments fondamentaux peuvent être mis en parallèle avec la Corse. Le premier est que, dans ces territoires, la question de l’identité nationale, de la langue, de la culture et de la terre s’exprime dans un cadre démocratique. En Ecosse, le SNP (Scottish national party) existe depuis 80 ans, mais, depuis 20 ans, gagne des élections. Le processus en Catalogne a, toujours, été démocratique. Partout où la violence s’est arrêtée, le processus démocratique prend le dessus, comme au Pays basque et, je le souhaite, en Corse, aujourd’hui. Le deuxième élément est, à un moment donné, l’union de toutes les forces nationalistes.
- En quoi l’union de toutes les forces nationalistes est-elle fondamentale ?
- En Ecosse, il n’y a qu’un seul parti nationaliste. Il est arrivé à un point tel qu’aujourd’hui, il est majoritaire dans l’électorat et a récupéré pratiquement tous les sièges lors de la dernière élection législative. En Catalogne, il y a deux familles nationalistes, une de Centre droit, l’autre plus progressiste. Pendant longtemps, comme elles n’ont pas travaillé ensemble, le mouvement catalan était à l’arrêt. Aujourd’hui, elles veulent construire, ensemble, la Catalogne de demain et disent que, même si elles ne sont pas d’accord sur des questions d’ordre économique, elles en débattront dans une Catalogne indépendante. Depuis que les Nationalistes de droite et de gauche travaillent ensemble en Catalogne, le processus d’indépendance est à la porte du succès.
- Est-ce, selon vous, ce qu’il faut faire en Corse ?
- Tout à fait ! Il faut réaliser l’union des forces nationales pour dire que l’intérêt du peuple est supérieur aux ego personnels et aux projets socioéconomiques qui viendront après. L’intérêt supérieur du peuple est de se battre contre la capitale qui refuse de reconnaître le fait majoritaire.
- Comment une telle union peut-elle influencer la position des capitales qui, en Ecosse et en Catalogne, comme, aujourd’hui, en Corse, ont dit « Non » à tout ?
- En 1978, il y a eu, en Ecosse, un référendum pour créer un parlement écossais. Les Ecossais ont dit « Oui », Londres a dit « Non » ! Comme aujourd’hui l’Etat français dit « Non » lorsque l’Assemblée de Corse vote « Oui » à la coofficialité, au statut de résident, etc. Il a fallu plusieurs élections et une pression telle des Nationalistes écossais pour que Londres soit obligée d’accepter un Parlement écossais. C’est le même processus que l’on doit porter en Corse !
- Pourtant la démonstration de force de la Catalogne n’a fait que crisper davantage Madrid qui a resserré sa poigne. Pourquoi n’a-t-elle pas eu l’effet escompté ?
- C’est normal que Madrid se crispe de voir la Catalogne devenir indépendante ! Comme Londres se crispe quand il y a des votes en Ecosse ou Paris se crispe quand il y a des votes à Aiacciu ! La question est celle de la démocratie. Il y a, aujourd’hui, un fait majoritaire. La majorité des Catalans veulent une Catalogne libre et indépendante. Le référendum de novembre dernier n’a été, ni autorisé, ni reconnu par Madrid parce que le gouvernement craignait que le « Oui » gagne. Ce qui s’est passé ! Une nouvelle élection législative aura lieu le 27 septembre pour élire le Parlement catalan. Les partis nationalistes ont décidé que, si au sortir de ces élections, une majorité s’affirmait en leur faveur, la Catalogne ferait son chemin, seule. Madrid sait très bien que la Catalogne veut appliquer un droit fondamental qui est le droit des peuples à s’autodéterminer.
- Comment interprétez-vous la forte percée, voir la victoire, du parti des Indignés aux dernières élections municipales à Barcelone, comme à Madrid ?
- Concernant les élections municipales espagnoles, la France s’est beaucoup focalisée sur la victoire de l’Extrême gauche et du parti des Indignés, Podemos. Il est vrai que la poussée de ces partis est forte dans les deux grandes villes, Madrid et Barcelone. Mais si on regarde de plus près, on voit que les partis nationalistes représentent près de 47% des voix en Catalogne alors qu’ils ne représentaient que 40% aux précédentes élections, il y a cinq ans. Ils n’ont jamais été aussi nombreux en termes d’élus, de maires et de voix ! Il n’y a jamais eu autant de communes catalanes gouvernées par un maire indépendantiste ! Donc, ce sont bien les partis pro-indépendance qui ont progressé. Le vrai progrès est là, pas dans l’épiphénomène de Barcelone ou de Madrid, même s’il ne faut pas le négliger.
- Quelle est la position des Indignés vis-à-vis de l’autodétermination ?
- Elle n’est pas très claire. C’est une question que les partis nationalistes essaient de leur poser. Certains Indignés sont pour le droit à l’autodétermination, d’autres non. C’est pour cela que cette élection municipale est une première étape vers le scrutin-clé du 27 septembre. Si une majorité pro-indépendance se dessine, les Catalans décideront de leur destin, seuls, de façon libre. L’ALE et sa section Jeunes disent aux Catalans : « Choisissez parmi les deux partis nationalistes, de centre droit ou de centre gauche, celui qui vous convient le plus. Vous avez la chance, le 27 septembre, de faire en sorte que le référendum, auquel vous avez participé l’an dernier, devienne véritablement concret et contraignant, c’est-à-dire qu’il définisse la Catalogne libre et indépendante de demain ».
- Comprenez-vous le phénomène des Indignés ?
- L’ALE Jeunes est sensible à la question des Indignés, mais leur message est aussi porté par des partis indépendantistes, notamment ERC (Esquerra Republicana de Catalunya) Jeunes qui porte, en plus, le destin de la construction d’une Catalogne libre et indépendante.
- Que va-t-il se passer en Ecosse, maintenant que le SNP a raflé la mise aux Législatives ?
- Sur 59 députés élus en Ecosse pour le Parlement britannique, 56 sont Nationalistes. Cela signifie que Londres ne peut plus mener de politique en Ecosse sans tenir compte des Nationalistes écossais. Avant ce dernier scrutin, il n’y avait que six députés SNP sur 59. Lorsque Londres souhaitait mener une politique en Ecosse, elle demandait leurs avis aux partis traditionnels. Mais ces branches écossaises de la droite et de la gauche écoutaient, d’abord, les souhaits de Londres et pas ceux du peuple écossais. Aujourd’hui, Londres est obligée d’écouter le peuple écossais qui a demandé, à travers le SNP, à être représenté.
- Comment l’Ecosse est-elle passée, en quelques mois, d’un « Non » à l’indépendance à 56 députés nationalistes ?
- Il s’est passé deux choses simples. La première est un mensonge de Londres qui avait promis plus d’autonomie. En six mois, il n’y a rien eu ! Les Ecossais, qui avaient hésité à voter « Oui » et ont finalement voté « Non » parce qu’ils ont cru à cette promesse, ont été trompés ! Donc, ils ont préféré, pour les Législatives, voter directement pour le parti qui défend l’Ecosse. Le 2ème élément est que la campagne du SNP, qui été une campagne positive, tournée vers l’audace, la jeunesse et les plus fragiles de la société, a convaincu. Ce sont, clairement les plus fragiles et les plus jeunes qui ont voté pour le SNP devenu le parti de l’espoir. L’avenir de l’Ecosse est dans les mains de ceux qui veulent construire une nouvelle Ecosse, alors que les leaders des partis de droite et de gauche ont simplement voulu défendre leurs intérêts, notamment celui de devenir ministre à Londres. C’est la même chose en Corse !
- C’est-à-dire ?
- On voit bien que tel leader de la droite ou de la gauche n’attend qu’une chose, devenir ministre à Paris, et, en attendant, mener une liste aux Territoriales. Non ! Ce n’est pas ce qu’il faut pour la Corse ! Nous, Nationalistes, ne sommes pas dépendants des lobbies de l’argent et du pouvoir ! Nous voulons simplement défendre l’intérêt du peuple corse. Les seuls, qui ont de l’influence sur les Nationalistes, sont les électeurs corses. C’est en cela que nous sommes différents des partis traditionnels ! Que nous soyons de la mouvance autonomiste ou indépendantiste, nous devons, tous, nous retrouver pour créer la Corse de demain.
- Croyez-vous à l’union de toutes les forces nationalistes pour les prochaines territoriales ?
- Le PNC est très clair là-dessus ! La Corse a besoin de deux offres politiques nationalistes, comme c’est le cas en Catalogne et au Pays basque. Ce n’est pas un problème en soi ! Mais si on veut que la question corse s’impose à Paris, comme la question catalane s’impose à Barcelone, comme la question basque s’impose à San Sebastian, les forces nationalistes doivent travailler ensemble ! Elles doivent se retrouver au 2ème ou au 3ème tour du scrutin et, si c’est nécessaire, s’ouvrir vers d’autres forces politiques qui sont prêtes à travailler avec nous. Ce qui nous sépare en tant que Nationalistes est infiniment plus petit que ce qui nous relie ! Nous avons en commun tous nos combats : celui de la langue, de la terre, de la culture… Nous devons nous unir sinon nous serons, éternellement, mis en minorité par les partis traditionnels qui, eux, écoutent Paris, le bruit de l’argent, le bruit des couloirs dans les ministères et s’y plient…
Propos recueillis par Nicole MARI.