Après plus de 200 ans d’un exil forcé, la Madone de Brando est sur le point de rentrer en Corse. Lors de la session de ce jeudi, la conseillère exécutive en charge du patrimoine, Antonia Luciani, a présenté un rapport prévoyant un soutien de la Collectivité de Corse (CdC) pour faire rentrer sur l’île ce retable du XVIème siècle haut de deux mètres et représentant la Vierge et l’Enfant. Depuis un an, ce tableau d’une qualité exceptionnelle était en effet au cœur d’une affaire qui a fait couler beaucoup d’encre.
« Lors des premiers jours de 2023, la CdC avait été informée par la maison de ventes de Baecque d’une œuvre intitulée « La Vierge en trône tenant l’Enfant, entourée de quatre anges musiciens dite la Madone de Brando » détenue par les consorts Chalandon. Cette œuvre provient de l’ancien couvent San Francescu de Brando, elle fût placée après la Révolution française, en raison de la mise en vente du couvent comme bien national », rappelle Antonia Luciani en précisant que ce « bien culturel inestimable » fût acquis en 1839 par un certain Albin Chalandon, héritier d’une riche famille lyonnaise, qui l’avait alors emporté loin de son île. « Afin de rapatrier l’œuvre, nous avons alors engagé un travail important », ajoute-t-elle. En effet, la direction du patrimoine de la Collectivité de Corse a effectué des recherches dans des fonds d’archives afin de trouver des éléments d’époque qui démontraient l’illégalité de la vente en 1839. En parallèle, une démarche avait été entreprise auprès du ministère de la Culture avec pour objectif de faire annuler la vente. « L’analyse des documents d’archives par les services du ministère a confirmé la domanialité publique de la Madone de Brando et donc la nullité de la vente », précise encore la conseillère exécutive.
Cependant, après un courrier du 27 mars 2023 adressé par la mairie de Brando à la maison de Baecque afin de lui demander le retrait du retable de la vente aux enchères qui devait avoir lieu le 31 mars, celle-ci avait récusé les revendications de propriété domaniale. C’est finalement suite à deux interventions du président de l’Exécutif de Corse et du ministère de la Culture, rappelant pour le premier l’historique du dossier, l’engagement et la responsabilité de la Collectivité de Corse, mais aussi sa détermination et sa volonté, si nécessaire, d’agir en justice, et mettant en évidence pour le second l’appartenance de ce retable au domaine public, que la maison de Baecque avait été contrainte de retirer l’œuvre de la vente. Dès lors, un certain nombre d’actions ont été engagées par la CdC afin de récupérer le tableau. Un processus qui a récemment trouvé un « heureux dénouement »
La Madone bientôt exposée au Musée de la Corse
« La solution juridique qui a été trouvée consiste à reconnaitre un « différend » sur la propriété. En clair, les consorts Chalandon considèrent qu’ils sont dans leur bon droit et que le bien leur appartenait en propre, et nous, la mairie de Brando et la CdC, continuons à dire que nous défendons la thèse de la domanialité du bien. Nous avons fait en sorte de trouver un compromis pour acter un règlement amiable et définitif ce différend pour éviter d’entrer dans un contentieux long et lourd, au risque de voir le retable nous échapper », explique Antonia Luciani en déroulant : « Il a donc été décidé de procéder à une transaction financière pour un montant d’une somme forfaitaire de 350 000 euros qui correspond à peu près à la somme qui avait été identifiée par les experts lors de sa mise aux enchères ». Afin que la mairie de Brando puisse s’acquitter de cette somme, la conseillère exécutive a de facto proposé d’individualiser 280 000 euros en faveur de la commune, tandis que 70 000 euros viendront en complément par le biais de la Fondation du Patrimoine, grâce aux quelques 300 dons effectués lors d’une action de mécénat populaire pour faire rentrer la Madone en Corse. Le rapport a été adopté à l'unanimité.
« On ne peut être que satisfait de voir la Madone de Brando revenir en Corse », s'est réjouit Antonia Luciani en dévoilant :« Elle pourra bientôt être visible dans de bonnes conditions au Musée de la Corse, car si la commune de Brando en sera propriétaire, elle sera mise à disposition de la CdC pour des raisons de sécurité. Mais nous avons fait l’acquisition d’un caisson spécifique et sécurisé qui permettra de transporter l’œuvre lors de la semaine sainte en septembre dans l’une des églises de Brando ».
« Lors des premiers jours de 2023, la CdC avait été informée par la maison de ventes de Baecque d’une œuvre intitulée « La Vierge en trône tenant l’Enfant, entourée de quatre anges musiciens dite la Madone de Brando » détenue par les consorts Chalandon. Cette œuvre provient de l’ancien couvent San Francescu de Brando, elle fût placée après la Révolution française, en raison de la mise en vente du couvent comme bien national », rappelle Antonia Luciani en précisant que ce « bien culturel inestimable » fût acquis en 1839 par un certain Albin Chalandon, héritier d’une riche famille lyonnaise, qui l’avait alors emporté loin de son île. « Afin de rapatrier l’œuvre, nous avons alors engagé un travail important », ajoute-t-elle. En effet, la direction du patrimoine de la Collectivité de Corse a effectué des recherches dans des fonds d’archives afin de trouver des éléments d’époque qui démontraient l’illégalité de la vente en 1839. En parallèle, une démarche avait été entreprise auprès du ministère de la Culture avec pour objectif de faire annuler la vente. « L’analyse des documents d’archives par les services du ministère a confirmé la domanialité publique de la Madone de Brando et donc la nullité de la vente », précise encore la conseillère exécutive.
Cependant, après un courrier du 27 mars 2023 adressé par la mairie de Brando à la maison de Baecque afin de lui demander le retrait du retable de la vente aux enchères qui devait avoir lieu le 31 mars, celle-ci avait récusé les revendications de propriété domaniale. C’est finalement suite à deux interventions du président de l’Exécutif de Corse et du ministère de la Culture, rappelant pour le premier l’historique du dossier, l’engagement et la responsabilité de la Collectivité de Corse, mais aussi sa détermination et sa volonté, si nécessaire, d’agir en justice, et mettant en évidence pour le second l’appartenance de ce retable au domaine public, que la maison de Baecque avait été contrainte de retirer l’œuvre de la vente. Dès lors, un certain nombre d’actions ont été engagées par la CdC afin de récupérer le tableau. Un processus qui a récemment trouvé un « heureux dénouement »
La Madone bientôt exposée au Musée de la Corse
« La solution juridique qui a été trouvée consiste à reconnaitre un « différend » sur la propriété. En clair, les consorts Chalandon considèrent qu’ils sont dans leur bon droit et que le bien leur appartenait en propre, et nous, la mairie de Brando et la CdC, continuons à dire que nous défendons la thèse de la domanialité du bien. Nous avons fait en sorte de trouver un compromis pour acter un règlement amiable et définitif ce différend pour éviter d’entrer dans un contentieux long et lourd, au risque de voir le retable nous échapper », explique Antonia Luciani en déroulant : « Il a donc été décidé de procéder à une transaction financière pour un montant d’une somme forfaitaire de 350 000 euros qui correspond à peu près à la somme qui avait été identifiée par les experts lors de sa mise aux enchères ». Afin que la mairie de Brando puisse s’acquitter de cette somme, la conseillère exécutive a de facto proposé d’individualiser 280 000 euros en faveur de la commune, tandis que 70 000 euros viendront en complément par le biais de la Fondation du Patrimoine, grâce aux quelques 300 dons effectués lors d’une action de mécénat populaire pour faire rentrer la Madone en Corse. Le rapport a été adopté à l'unanimité.
« On ne peut être que satisfait de voir la Madone de Brando revenir en Corse », s'est réjouit Antonia Luciani en dévoilant :« Elle pourra bientôt être visible dans de bonnes conditions au Musée de la Corse, car si la commune de Brando en sera propriétaire, elle sera mise à disposition de la CdC pour des raisons de sécurité. Mais nous avons fait l’acquisition d’un caisson spécifique et sécurisé qui permettra de transporter l’œuvre lors de la semaine sainte en septembre dans l’une des églises de Brando ».