A ne pas confondre avec le pamplemousse, « le pomelo est né d’une hybridation naturelle entre un pamplemoussier et un oranger. Contrairement aux autres agrumes, il n’est pas originaire d’Asie mais des Antilles, où il est apparu dès la fin du XIXe siècle », expliquent les promoteurs de cette filière sur notre île.
C’est seulement dans les années soixante-dix qu’il a été implanté en Corse. Comme sa récolte commence généralement vers les mois de février-mars pour ne finir qu’au mois de juin, elle venait au bon moment pour prendre le relais des clémentines. « C’était un complément de production qui venait en décalage avec les clémentines que l’on ne peut commercialiser que sur très peu de temps. Le pomelo a une vraie commercialisation, sur quatre ou cinq mois. C’est surtout pour ça qu’on en a planté en Corse », explique Jean-Paul Mancel, Président de la structure qui gère l’IGP Pomelo de Corse. Autant dire qu’il n’existe pas de producteurs spécialisés exclusivement sur le pomelo : généralement, leurs vergers comptent d’autres agrumes.
Malheureusement, malgré ses qualités nutritives – vitamine C et B9, calcium, phosphore te autres minéraux, fibres – le fruit « connaît un intérêt en dents de scie ». Son marché est fluctuant. A l’échelle du marché français, il n’a pas vraiment de notoriété. Les ventes sont insuffisantes. A tel point que, dans les années 2010, les vergers corses sont pratiquement à l’abandon : une centaine d’hectares, tout au plus, avec une « production un peu délaissée ».
C’est seulement dans les années soixante-dix qu’il a été implanté en Corse. Comme sa récolte commence généralement vers les mois de février-mars pour ne finir qu’au mois de juin, elle venait au bon moment pour prendre le relais des clémentines. « C’était un complément de production qui venait en décalage avec les clémentines que l’on ne peut commercialiser que sur très peu de temps. Le pomelo a une vraie commercialisation, sur quatre ou cinq mois. C’est surtout pour ça qu’on en a planté en Corse », explique Jean-Paul Mancel, Président de la structure qui gère l’IGP Pomelo de Corse. Autant dire qu’il n’existe pas de producteurs spécialisés exclusivement sur le pomelo : généralement, leurs vergers comptent d’autres agrumes.
Malheureusement, malgré ses qualités nutritives – vitamine C et B9, calcium, phosphore te autres minéraux, fibres – le fruit « connaît un intérêt en dents de scie ». Son marché est fluctuant. A l’échelle du marché français, il n’a pas vraiment de notoriété. Les ventes sont insuffisantes. A tel point que, dans les années 2010, les vergers corses sont pratiquement à l’abandon : une centaine d’hectares, tout au plus, avec une « production un peu délaissée ».
La naissance de l’IGP Pomelo de Corse : la spécificité des agrumes corses
Mais l’obtention de l’IGP [Indication Géographique Protégée] Clémentine de Corse fait réfléchir les producteurs : pourquoi ne pas créer également une IGP Pomelo de Corse ? « Dans les années 2010, les producteurs ont commencé à se réunir, autour de l’APRODEC, [NdlR : Association pour la Promotion et la Défense de la Clémentine de Corse] pour travailler sur un cahier des charges. En 2012, le dossier était déposé. En 2014, c’était la reconnaissance de l’IGP Pomelo de Corse. Une IGP, c’est très important, commercialement parlant. »
Au-delà du signe de qualité lui-même, la démarche a généré une dynamique : « Au fur et à mesure, à partir de 2010, la profession a commencé à beaucoup mieux s’organiser. Nos clients ont commencé à en entendre parler. Et ça a suscité la curiosité. » De fait, le marché est stimulé et dès 2014, l’intérêt pour le produit grandit… d’autant plus que le fruit corse possède des spécificités gustatives très intéressantes. « Aujourd’hui, nous n’avons qu’une seule variété : le Star Ruby à chair rouge. Ses critères principaux sont le jus, les taux d’acidité et de sucre – qui sont bien définis dans l’IGP contrairement aux pomelos d’autres origines. C’est l’aspect gustatif. Et nous avons une particularité : le côté acidulé qui caractérise tous les agrumes produits en Corse. Également la fraicheur, c’est très important, avec un délai réduit entre la récolte et la consommation, contrairement encore aux autres provenances. » Ces critères imposés par l’IGP, définissent une qualité gustative spécifique « contrôlée et garantie par l’APRODEC qui a en charge le respect du cahier des charges. » Un cahier des charges qui impose également l’usage de bonnes pratiques en matières notamment d’eau ou d’engrais. Ce n'est sans doute pas pour rien si la moitié de la production de pomelo corse relève de l’agriculture biologique alors que celle-ci ne concerne que 12 à 15 % des clémentines.
Stabiliser la production
L’obtention de l’IGP a encouragé les producteurs. Les plantations se sont développées, avec une dizaine voire une quinzaine d’hectares supplémentaires tous les ans. D’une centaine d’hectares au total dans les années 2010, on est donc arrivé aujourd’hui à 210 hectares plantés et soixante producteurs au total.
Le marché reste néanmoins limité : en France et même en Europe, la consommation est stable, voire en baisse. « Ce n’est pas un produit à la mode, même s’il a toute sa place sur nos marchés. » Si donc les surfaces plantées ont connu une extension sur les dix dernières années, aujourd’hui, certaines organisations de producteurs commencent à décourager les nouvelles plantations. « On a atteint ce qu’on peut vendre décemment sur les quatre ou cinq mois de la production. Parce qu’on a des concurrents très agressifs, comme l’Espagne. Nous laissons planter les jeunes agriculteurs qui s’installent – ça, ça reste une priorité – mais il ne faut pas chercher plus que ça à étendre les vergers. Notre politique, c’est de stabiliser les choses. »
Cette année, la récolte s’annonce conforme à la moyenne : « Comme l’an passé, on devrait arriver à 5 000 tonnes. La vente est bonne, très régulière. On sent qu’on a notre place. On a conquis une partie des consommateurs qui aime bien ce pomelo un peu acidulé ».
Halte au gaspillage !
Ce tonnage s’entend pour les fruits qui sont expédiés, qu’ils soient consommés en Corse ou – et c’est le volume le plus important – sur le continent. Car une partie des fruits, bien que répondant aux critères gustatifs de l’IGP, ne sont pas commercialisables parce qu’ils présentent quelques imperfections sur la peau. Jusque-là, ils étaient jetés. Aujourd’hui, ils ont trouvé un nouveau débouché : « Nous avons une grande nouveauté depuis une année : deux usines de transformation sur l’île ! Elles ont la possibilité de transformer une partie de la production de pomelos en jus ou en d’autres sous-produits, comme les huiles essentielles par exemple. »
A la fin de la saison, la filière devrait réaliser un bilan de ce qui se présente comme une bonne possibilité de recycler les invendus.
Mais l’obtention de l’IGP [Indication Géographique Protégée] Clémentine de Corse fait réfléchir les producteurs : pourquoi ne pas créer également une IGP Pomelo de Corse ? « Dans les années 2010, les producteurs ont commencé à se réunir, autour de l’APRODEC, [NdlR : Association pour la Promotion et la Défense de la Clémentine de Corse] pour travailler sur un cahier des charges. En 2012, le dossier était déposé. En 2014, c’était la reconnaissance de l’IGP Pomelo de Corse. Une IGP, c’est très important, commercialement parlant. »
Au-delà du signe de qualité lui-même, la démarche a généré une dynamique : « Au fur et à mesure, à partir de 2010, la profession a commencé à beaucoup mieux s’organiser. Nos clients ont commencé à en entendre parler. Et ça a suscité la curiosité. » De fait, le marché est stimulé et dès 2014, l’intérêt pour le produit grandit… d’autant plus que le fruit corse possède des spécificités gustatives très intéressantes. « Aujourd’hui, nous n’avons qu’une seule variété : le Star Ruby à chair rouge. Ses critères principaux sont le jus, les taux d’acidité et de sucre – qui sont bien définis dans l’IGP contrairement aux pomelos d’autres origines. C’est l’aspect gustatif. Et nous avons une particularité : le côté acidulé qui caractérise tous les agrumes produits en Corse. Également la fraicheur, c’est très important, avec un délai réduit entre la récolte et la consommation, contrairement encore aux autres provenances. » Ces critères imposés par l’IGP, définissent une qualité gustative spécifique « contrôlée et garantie par l’APRODEC qui a en charge le respect du cahier des charges. » Un cahier des charges qui impose également l’usage de bonnes pratiques en matières notamment d’eau ou d’engrais. Ce n'est sans doute pas pour rien si la moitié de la production de pomelo corse relève de l’agriculture biologique alors que celle-ci ne concerne que 12 à 15 % des clémentines.
Stabiliser la production
L’obtention de l’IGP a encouragé les producteurs. Les plantations se sont développées, avec une dizaine voire une quinzaine d’hectares supplémentaires tous les ans. D’une centaine d’hectares au total dans les années 2010, on est donc arrivé aujourd’hui à 210 hectares plantés et soixante producteurs au total.
Le marché reste néanmoins limité : en France et même en Europe, la consommation est stable, voire en baisse. « Ce n’est pas un produit à la mode, même s’il a toute sa place sur nos marchés. » Si donc les surfaces plantées ont connu une extension sur les dix dernières années, aujourd’hui, certaines organisations de producteurs commencent à décourager les nouvelles plantations. « On a atteint ce qu’on peut vendre décemment sur les quatre ou cinq mois de la production. Parce qu’on a des concurrents très agressifs, comme l’Espagne. Nous laissons planter les jeunes agriculteurs qui s’installent – ça, ça reste une priorité – mais il ne faut pas chercher plus que ça à étendre les vergers. Notre politique, c’est de stabiliser les choses. »
Cette année, la récolte s’annonce conforme à la moyenne : « Comme l’an passé, on devrait arriver à 5 000 tonnes. La vente est bonne, très régulière. On sent qu’on a notre place. On a conquis une partie des consommateurs qui aime bien ce pomelo un peu acidulé ».
Halte au gaspillage !
Ce tonnage s’entend pour les fruits qui sont expédiés, qu’ils soient consommés en Corse ou – et c’est le volume le plus important – sur le continent. Car une partie des fruits, bien que répondant aux critères gustatifs de l’IGP, ne sont pas commercialisables parce qu’ils présentent quelques imperfections sur la peau. Jusque-là, ils étaient jetés. Aujourd’hui, ils ont trouvé un nouveau débouché : « Nous avons une grande nouveauté depuis une année : deux usines de transformation sur l’île ! Elles ont la possibilité de transformer une partie de la production de pomelos en jus ou en d’autres sous-produits, comme les huiles essentielles par exemple. »
A la fin de la saison, la filière devrait réaliser un bilan de ce qui se présente comme une bonne possibilité de recycler les invendus.