Aujourd'hui la situation a encore évoluée. À Prunelli-di-Fiumorbu, le centre d'enfouissement était barricadé ce matin, grilles fermées et voiture qui barre l'accès.
Un centaine de personnes dont les élus de l'intercommunalité se sont mobilisés pour refuser l'apport de déchets supplémentaires.
Les élus se sont en suite réunis à la mairie de Ghisonnaccia et la décision du maintien du blocage a été prise.
Une réunion avec le Syvadec devrait se tenir dans les plus brefs délais.
François Tatti appelait, ce midi sur RCFM, à une réunion avec les maires de toutes les communes de Corse, ce soir à 17h à la mairie de Ghisonnaccia.
C'est le constat aujourd'hui, mais hier lors du comité syndical, diverses solutions avaient été exposées et votées par les élus pour résoudre cette situation préoccupante, et ce d'autant que les maires de Tallone et de Prunelli di Fiumorbu, soutenus par la population et diverses associations de la Plaine orientale, refusaient déjà de recevoir les ordures venant de toute la Corse.
Ils rappellaient notamment que depuis la création du centre d'enfouissement de Tallone en 1991, chacun savait que le site arriverait un jour à saturation, une saturation accélèrée par le fait que ce site prévu initialement pour une dizaine de communes a reçu pendant 26 ans la quasi totalité des ordures de l'île, y compris celles d'Ajaccio et de Bastia. Cette fermeture, officialisée ce mardi matin par le maire de la commune en personne, pose notamment le problème récurrent de l'insuffisance du tri sélectif, puisque la Corse enfouit 80% de ses déchets -d'où la rapide saturation des sites.
Un autre site aurait dû voir le jour, Tallone 2, mais un "contentieux lié à l'urbanisme conduit a retarder la mise en œuvre du projet" a rappelé Franços Tatti, le problème d'urbanisme étant lié à la loi Littoral.
Le préfet de Haute-Corse Alain Thirion, a donc pris la décision de réquisitionner les 3 centres restants : Vico et Viggianello se partageront la Corse-du-Sud, et Prunelli-di-Fiumorbu devra assurer seul l'ensemble des ordures de Haute-Corse. Décision à laquelle le maire de la commune de Prunelli refuse de se soumettre, soutenu par la population et les associations locales qui depuis mercredi matin bloquent l'accès au site et se disent donc déterminés à continuer leur action.
De son côté, le Syvadec s'engage à garantir le caractère provisoire des sites de Vico, Viggianello et Prunelli. De nouvelles solutions devront être apportées d'ici 4 mois, cela fait partie des engagements votés mardi à Corte par les élus du Syvadec, avec une grande majorité de "pour" et 3 abstentions, aucun vote contre.
L'une des abstentions venait d'un élu balanin. Son objection portait sur le fait que le Syvadec demande au gouvernement une dérogation à la loi Littoral pour construire des infrastructures de traitement des déchets.
C'est sur ce point que le bât blesse, car pour pouvoir convaincre de l'aspect provisoire, il faut promettre une solution. Et cette solution dépend de la future décision de l'État...
Le document contenant les engagements précise que le Syvadec doit "Sécuriser juridiquement le projet de Tallone et des infrastructures de même nature sur l'ensemble du territoire. C'est l'objet du projet d'amendement soumis par les parlementaires de la Corse à l'Etat."
C'est à dire, comme le dit François Tatti : "demander au gouvernement de faire ce qu'il faut pour que la loi Littoral cesse d'être en contradiction avec les lois de protection de l'environnement, pour pouvoir construire des installations de traitement des déchets, bien entendu en dehors de la bande des 100m et en dehors des espaces proches du rivage."
Ce sont donc les engagements concernant l'urgence actuelle, à cela s'ajoute une volonté de changement de cap concernant la collecte des déchets, une compétence qui n'est pas assurée par le Syvadec.
Les élus du Syvadec, au titre de la compétence sur la collecte qu'ils exercent dans leurs territoires, se sont engagés à "une politique ambitieuse de prévention et de tri des déchets, en se fixant collectivement l'objectif de diminuer le tonnage enfoui de moitié d'ici 2020".
Le Syvadec quant à lui s'engage à "apporter son assistance et ses conseils pour cette démarche" et à "modifier sa tarification en vue de favoriser fortement les territoires qui auront pris les mesures adaptées".
Actuellement, la récolte sélective ne permet de recycler que 21% des 185 000 tonnes de déchets produits chaque année en Corse.
Le Syvadec considère l'enfouissement comme ce qui devrait être la "solution ultime et donc marginale pour le traitement des déchets" mais qui est "aujourd'hui encore un moyen beaucoup trop utilisé".
Son président a d'ailleurs cité l'exemple de la Sardaigne où le tri sélectif des ménages "dépasse désormais les 50% alors qu'en Corse il est de 6%".
Ainsi on a pu entendre François Tatti dire : "je prend l'exemple de la Sardaigne quand d'autres prennent l'exemple de la Toscane"...
Une remarque sans doute en référence au communiqué envoyé lui aussi ce mardi. Le ''Collectif contre l’incinération et Pour une saine gestion des déchets'' prend quant à lui l'exemple de : "la province de Lucca en Toscane : à Capannori, 82% de tri, 18% d’enfouissement. La Corse affiche le taux inverse… En Italie, 215 communes soit 4,5 millions d’habitants sont passées à la Strategia Rifiuti Zero, en zones rurales comme en zones denses (Milan 1,3 millions d’habitants)."
Cette "Strategia Riufiti Zero" (Zéro Déchets) consiste en quelques principes simples que l'association présente ainsi :
"- collecte et traitement séparés des biodéchets (déchets de cuisine et de jardin) qui donneront un compost d’excellente qualité
- ramassage au porte à porte alternativement de toutes les fractions triées et résiduelles
- facturation incitant au tri, pour que les ménages y trouvent un intérêt financier".
Des mesures qui auraient fait leurs preuves, toujours selon le Collectif : "Cela suppose une réorganisation mais génère des économies substantielles et la création d’emplois locaux. A Capannori les emplois sont passés de 40 à 130 et les coûts ont diminué de 2 millions d’euros par an. Les résultats se font sentir dans les 2 ans, soit moins de temps qu’il ne faut pour construire une usine de TMB. La propension à trier n’a rien à voir avec les mentalités. L’expérience montre que le système fonctionne parfaitement dès lors qu’il est bien adapté à la réalité du terrain, c’est-à-dire fonctionnel et simple d’usage pour les ménages."
Jean-Jacques Ferrara est le président de la CAPA (Communauté d'Agglomerations du Pays Ajaccien) qui est le premier contributeur du Syvadec.
Pour lui aussi : "La prévention et le tri des déchets sont les enjeux de demain, il n'y a pas d'avenir pour les déchets en Corse si l'on augmente pas le tri sélectif et le recyclage. Au niveau de la CAPA la volonté est forte. Nous avons de grands progrès à faire, nous en sommes conscients et nous allons intensifier nos actions en ce sens. Ce n'est pas une mince à faire mais c'est un impératif selon nous. Il va falloir faire plus de pédagogie au niveau du citoyen, plus d'incitation. Il y a un appel au civisme qui doit se faire."
Que ce soit à court ou à long terme la gestion des déchets est une question majeure, puisqu'elle relève de la responsabilité individuelle et collective. C'est sans doute un choix de société : trier nos poubelles pour permettre à la Corse de réduire considérablement son taux d'enfouissement, et valoriser les déchets triés, avec au passage la création de vrais emplois qualifiés, c'est à dire l'excellence écologique et économique ou bien... le lascià corre...
Un centaine de personnes dont les élus de l'intercommunalité se sont mobilisés pour refuser l'apport de déchets supplémentaires.
Les élus se sont en suite réunis à la mairie de Ghisonnaccia et la décision du maintien du blocage a été prise.
Une réunion avec le Syvadec devrait se tenir dans les plus brefs délais.
François Tatti appelait, ce midi sur RCFM, à une réunion avec les maires de toutes les communes de Corse, ce soir à 17h à la mairie de Ghisonnaccia.
C'est le constat aujourd'hui, mais hier lors du comité syndical, diverses solutions avaient été exposées et votées par les élus pour résoudre cette situation préoccupante, et ce d'autant que les maires de Tallone et de Prunelli di Fiumorbu, soutenus par la population et diverses associations de la Plaine orientale, refusaient déjà de recevoir les ordures venant de toute la Corse.
Ils rappellaient notamment que depuis la création du centre d'enfouissement de Tallone en 1991, chacun savait que le site arriverait un jour à saturation, une saturation accélèrée par le fait que ce site prévu initialement pour une dizaine de communes a reçu pendant 26 ans la quasi totalité des ordures de l'île, y compris celles d'Ajaccio et de Bastia. Cette fermeture, officialisée ce mardi matin par le maire de la commune en personne, pose notamment le problème récurrent de l'insuffisance du tri sélectif, puisque la Corse enfouit 80% de ses déchets -d'où la rapide saturation des sites.
Un autre site aurait dû voir le jour, Tallone 2, mais un "contentieux lié à l'urbanisme conduit a retarder la mise en œuvre du projet" a rappelé Franços Tatti, le problème d'urbanisme étant lié à la loi Littoral.
Le préfet de Haute-Corse Alain Thirion, a donc pris la décision de réquisitionner les 3 centres restants : Vico et Viggianello se partageront la Corse-du-Sud, et Prunelli-di-Fiumorbu devra assurer seul l'ensemble des ordures de Haute-Corse. Décision à laquelle le maire de la commune de Prunelli refuse de se soumettre, soutenu par la population et les associations locales qui depuis mercredi matin bloquent l'accès au site et se disent donc déterminés à continuer leur action.
De son côté, le Syvadec s'engage à garantir le caractère provisoire des sites de Vico, Viggianello et Prunelli. De nouvelles solutions devront être apportées d'ici 4 mois, cela fait partie des engagements votés mardi à Corte par les élus du Syvadec, avec une grande majorité de "pour" et 3 abstentions, aucun vote contre.
L'une des abstentions venait d'un élu balanin. Son objection portait sur le fait que le Syvadec demande au gouvernement une dérogation à la loi Littoral pour construire des infrastructures de traitement des déchets.
C'est sur ce point que le bât blesse, car pour pouvoir convaincre de l'aspect provisoire, il faut promettre une solution. Et cette solution dépend de la future décision de l'État...
Le document contenant les engagements précise que le Syvadec doit "Sécuriser juridiquement le projet de Tallone et des infrastructures de même nature sur l'ensemble du territoire. C'est l'objet du projet d'amendement soumis par les parlementaires de la Corse à l'Etat."
C'est à dire, comme le dit François Tatti : "demander au gouvernement de faire ce qu'il faut pour que la loi Littoral cesse d'être en contradiction avec les lois de protection de l'environnement, pour pouvoir construire des installations de traitement des déchets, bien entendu en dehors de la bande des 100m et en dehors des espaces proches du rivage."
Ce sont donc les engagements concernant l'urgence actuelle, à cela s'ajoute une volonté de changement de cap concernant la collecte des déchets, une compétence qui n'est pas assurée par le Syvadec.
Les élus du Syvadec, au titre de la compétence sur la collecte qu'ils exercent dans leurs territoires, se sont engagés à "une politique ambitieuse de prévention et de tri des déchets, en se fixant collectivement l'objectif de diminuer le tonnage enfoui de moitié d'ici 2020".
Le Syvadec quant à lui s'engage à "apporter son assistance et ses conseils pour cette démarche" et à "modifier sa tarification en vue de favoriser fortement les territoires qui auront pris les mesures adaptées".
Actuellement, la récolte sélective ne permet de recycler que 21% des 185 000 tonnes de déchets produits chaque année en Corse.
Le Syvadec considère l'enfouissement comme ce qui devrait être la "solution ultime et donc marginale pour le traitement des déchets" mais qui est "aujourd'hui encore un moyen beaucoup trop utilisé".
Son président a d'ailleurs cité l'exemple de la Sardaigne où le tri sélectif des ménages "dépasse désormais les 50% alors qu'en Corse il est de 6%".
Ainsi on a pu entendre François Tatti dire : "je prend l'exemple de la Sardaigne quand d'autres prennent l'exemple de la Toscane"...
Une remarque sans doute en référence au communiqué envoyé lui aussi ce mardi. Le ''Collectif contre l’incinération et Pour une saine gestion des déchets'' prend quant à lui l'exemple de : "la province de Lucca en Toscane : à Capannori, 82% de tri, 18% d’enfouissement. La Corse affiche le taux inverse… En Italie, 215 communes soit 4,5 millions d’habitants sont passées à la Strategia Rifiuti Zero, en zones rurales comme en zones denses (Milan 1,3 millions d’habitants)."
Cette "Strategia Riufiti Zero" (Zéro Déchets) consiste en quelques principes simples que l'association présente ainsi :
"- collecte et traitement séparés des biodéchets (déchets de cuisine et de jardin) qui donneront un compost d’excellente qualité
- ramassage au porte à porte alternativement de toutes les fractions triées et résiduelles
- facturation incitant au tri, pour que les ménages y trouvent un intérêt financier".
Des mesures qui auraient fait leurs preuves, toujours selon le Collectif : "Cela suppose une réorganisation mais génère des économies substantielles et la création d’emplois locaux. A Capannori les emplois sont passés de 40 à 130 et les coûts ont diminué de 2 millions d’euros par an. Les résultats se font sentir dans les 2 ans, soit moins de temps qu’il ne faut pour construire une usine de TMB. La propension à trier n’a rien à voir avec les mentalités. L’expérience montre que le système fonctionne parfaitement dès lors qu’il est bien adapté à la réalité du terrain, c’est-à-dire fonctionnel et simple d’usage pour les ménages."
Jean-Jacques Ferrara est le président de la CAPA (Communauté d'Agglomerations du Pays Ajaccien) qui est le premier contributeur du Syvadec.
Pour lui aussi : "La prévention et le tri des déchets sont les enjeux de demain, il n'y a pas d'avenir pour les déchets en Corse si l'on augmente pas le tri sélectif et le recyclage. Au niveau de la CAPA la volonté est forte. Nous avons de grands progrès à faire, nous en sommes conscients et nous allons intensifier nos actions en ce sens. Ce n'est pas une mince à faire mais c'est un impératif selon nous. Il va falloir faire plus de pédagogie au niveau du citoyen, plus d'incitation. Il y a un appel au civisme qui doit se faire."
Que ce soit à court ou à long terme la gestion des déchets est une question majeure, puisqu'elle relève de la responsabilité individuelle et collective. C'est sans doute un choix de société : trier nos poubelles pour permettre à la Corse de réduire considérablement son taux d'enfouissement, et valoriser les déchets triés, avec au passage la création de vrais emplois qualifiés, c'est à dire l'excellence écologique et économique ou bien... le lascià corre...