
Photo 8 avril 2013. AFP PHOTO / STR
Le tribunal correctionnel de Marseille examine toute cette semaine le concours de trois hommes d'affaires à ce clan "exerçant une emprise mafieuse sur la Corse-du-Sud" selon l'accusation. Depuis fin février, 24 prévenus comparaissent dans ce procès du réseau de blanchiment du "Petit Bar". "Connu comme le loup blanc" à Courchevel où il possède des restaurants, François-Xavier Susini, 62 ans, renoue en mars 2019 avec Mickaël Ettori, considéré comme un des membres les plus influents du "Petit Bar".
Quinze ans après voir coupé les ponts, les retrouvailles des deux hommes dans la station huppée, le 5 mars 2019, pourraient bien marquer, selon le tribunal, "les prémices de la participation du +Petit Bar+ aux opérations immobilières". Le lendemain de ce premier déplacement – un temps prévu en hélicoptère - les enquêteurs entendent sur la sonorisation de son appartement parisien Mickaël Ettori envisager de mettre "leurs deux forces en puissance".
François-Xavier Susini est en passe de réaliser deux opérations d'importance: la surélévation du toit d'un garage d'une vaste copropriété pour y construire des logements destinés à l'hébergement de salariés saisonniers et la construction d'un chalet hyperluxueux de 800 m2.
Se défendant d'être aux abois, François-Xavier Susini va néanmoins s'associer à Jean-Pierre Valentini, un Corse vivant entre Dubaï et la Suisse après avoir construit une fortune colossale dans le trading du pétrole en Afrique. Jouant l'intermédiaire entre les deux investisseurs, Antony Perrino, le plus gros promoteur immobilier corse, se défend à la barre du tribunal d'avoir été "une porte d'entrée" pour le placement de fonds du "Petit Bar" à Courchevel. "On a quand même l'impression que vous voulez vous dissimuler, utiliser Jean-Pierre Valentini comme un paravent qui apparaîtrait officiellement alors que vous êtes à la manœuvre", relève la présidente du tribunal Patricia Krummenacker.
"Cheval de Troie"
Dépeint par l'accusation comme "le cheval de Troie du Petit Bar dans le monde de l'économie réelle", Antony Perrino conteste avoir mis sa surface financière à la disposition de ces amis affiliés à la bande criminelle, notamment "le plus attachant" d'entre eux, Mickaël Ettori. Si les trois prévenus contestent avoir parlé affaires avec ce dernier, son ombre se dessine derrière chaque étape des opérations. Sur une note manuscrite saisie à son domicile et portant sur le montage financier, Jean-Pierre Valentini avait gribouillé "Ciccio 300.000". Ciccio, nom d'un des personnages du film "Le parrain", était le surnom donné à Mickaël Ettori. Dans une sonorisation du 7 juillet 2019, on entend celui-ci expliquer: "Maintenant, c'est Valentini qui fait tout, qui fait tout le machin". Un des assesseurs observe que "c'est pile la veille" du premier virement de 1,2 million parti du compte de Singapour de Jean-Pierre Valentini vers le compte professionnel de l'avocat de François-Xavier Susini en règlement d'un prêt obligataire.
Le tribunal a tenté de pister les 3.280.000 euros investis au total par le richissime homme d'affaires dans les projets de Courchevel. Pour permettre ce virement de 1,2 million, le tribunal s'interroge sur l'alimentation de ce compte singapourien par deux versements, l'un de quatre millions de dollars, l'autre de 1,2 million de dollars. "Cet argent-là peut-il venir du Petit Bar et vous, seriez-vous un prête-nom ?", questionne la présidente alors que les avocats de M. Valentini attestent qu'il s'agit de règlements versés à leur client par des sociétés pétrolières en rémunération de ses conseils. "Ces documents peuvent donner une apparence de réalité", insiste la présidente tout en précisant que les commissions rogatoires lancées en Asie par les juges d'instruction n'ont pas abouti.
"C'est la réalité", oppose Jean-Pierre Valentini, un prévenu pour lequel le tribunal aura à trancher entre un investisseur conscient d'œuvrer pour le "Petit Bar" ou bien piégé par des amitiés.
Le procès doit se poursuivre jusqu'au 16 mai.
Quinze ans après voir coupé les ponts, les retrouvailles des deux hommes dans la station huppée, le 5 mars 2019, pourraient bien marquer, selon le tribunal, "les prémices de la participation du +Petit Bar+ aux opérations immobilières". Le lendemain de ce premier déplacement – un temps prévu en hélicoptère - les enquêteurs entendent sur la sonorisation de son appartement parisien Mickaël Ettori envisager de mettre "leurs deux forces en puissance".
François-Xavier Susini est en passe de réaliser deux opérations d'importance: la surélévation du toit d'un garage d'une vaste copropriété pour y construire des logements destinés à l'hébergement de salariés saisonniers et la construction d'un chalet hyperluxueux de 800 m2.
Se défendant d'être aux abois, François-Xavier Susini va néanmoins s'associer à Jean-Pierre Valentini, un Corse vivant entre Dubaï et la Suisse après avoir construit une fortune colossale dans le trading du pétrole en Afrique. Jouant l'intermédiaire entre les deux investisseurs, Antony Perrino, le plus gros promoteur immobilier corse, se défend à la barre du tribunal d'avoir été "une porte d'entrée" pour le placement de fonds du "Petit Bar" à Courchevel. "On a quand même l'impression que vous voulez vous dissimuler, utiliser Jean-Pierre Valentini comme un paravent qui apparaîtrait officiellement alors que vous êtes à la manœuvre", relève la présidente du tribunal Patricia Krummenacker.
"Cheval de Troie"
Dépeint par l'accusation comme "le cheval de Troie du Petit Bar dans le monde de l'économie réelle", Antony Perrino conteste avoir mis sa surface financière à la disposition de ces amis affiliés à la bande criminelle, notamment "le plus attachant" d'entre eux, Mickaël Ettori. Si les trois prévenus contestent avoir parlé affaires avec ce dernier, son ombre se dessine derrière chaque étape des opérations. Sur une note manuscrite saisie à son domicile et portant sur le montage financier, Jean-Pierre Valentini avait gribouillé "Ciccio 300.000". Ciccio, nom d'un des personnages du film "Le parrain", était le surnom donné à Mickaël Ettori. Dans une sonorisation du 7 juillet 2019, on entend celui-ci expliquer: "Maintenant, c'est Valentini qui fait tout, qui fait tout le machin". Un des assesseurs observe que "c'est pile la veille" du premier virement de 1,2 million parti du compte de Singapour de Jean-Pierre Valentini vers le compte professionnel de l'avocat de François-Xavier Susini en règlement d'un prêt obligataire.
Le tribunal a tenté de pister les 3.280.000 euros investis au total par le richissime homme d'affaires dans les projets de Courchevel. Pour permettre ce virement de 1,2 million, le tribunal s'interroge sur l'alimentation de ce compte singapourien par deux versements, l'un de quatre millions de dollars, l'autre de 1,2 million de dollars. "Cet argent-là peut-il venir du Petit Bar et vous, seriez-vous un prête-nom ?", questionne la présidente alors que les avocats de M. Valentini attestent qu'il s'agit de règlements versés à leur client par des sociétés pétrolières en rémunération de ses conseils. "Ces documents peuvent donner une apparence de réalité", insiste la présidente tout en précisant que les commissions rogatoires lancées en Asie par les juges d'instruction n'ont pas abouti.
"C'est la réalité", oppose Jean-Pierre Valentini, un prévenu pour lequel le tribunal aura à trancher entre un investisseur conscient d'œuvrer pour le "Petit Bar" ou bien piégé par des amitiés.
Le procès doit se poursuivre jusqu'au 16 mai.