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Le tourisme menace les balbuzards pêcheurs de la réserve de Scandola


le Dimanche 23 Décembre 2018 à 07:06

Les balbuzards pêcheurs sont de rapaces peu connus sur le continent et pour cause : ces oiseaux se reproduisent peu et nichent en haut des falaises dans la réserve de Scandola en Corse. Des chercheurs ont observé une inquiétante diminution des succès des reproductions de cette espèce protégée. En cause ? Le tourisme intensif dans la région.



L’Unesco met en garde la Corse : si les conditions ne sont pas réunies pour mieux préserver les balbuzards pêcheurs du tourisme, la réserve de Scandola pourrait perdre son titre de « patrimoine mondial de l’Unesco ». Une équipe de d’ornithologues chercheurs a  en effet noté une diminution du succès reproducteur de cette espèce de rapace qui niche sur le haut des falaises de Scandola et ils pointent du doigt le tourisme.

La population de ces rares migrateurs semblait parfaitement heureuse sur ce paradis terrestre: entre 1974 et 1990, le nombre de couples était passé de deux à huit. Mais à cause du développement massif du tourisme et des va-et-vient permanents des bateaux, les oiseaux ne s’y sentent plus en sécurité. Plusieurs problèmes sont pointés du doigt par une étude parue le 17 décembre 2018 dans la revue Animal Conservation menée par des chercheurs du CNRS. Le premier, c’est le bruit produit par le ballet permanent des bateaux à 150 mètres des falaises. Le second, ce sont les poissons, nourriture principale des balbuzards qui pêchent en surface : toujours à cause des moteurs, ils fuient en eaux profondes.

Les conséquences ne sont pas difficiles à comprendre : les mâles peinent à rapporter suffisamment de proies pour nourrir les petits ; les femelles, qui devraient rester près des oisillons, quittent le nid pour observer leurs prédateurs de plus loin et les petits, dont les taux de corticostérone (hormone du stress) grimpent, grandissent moins bien et prennent moins leur envol. 

 

Reste à la Corse à mieux réguler son tourisme pour le faire devenir plus vert ce  coin de paradis que l’Unesco avait élevé au rang de patrimoine mondial pour la richesse de sa biodiversité et de ses espèces rares.