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Législatives 2024. Lisandru Luciani (Mossa Palatina) : « Les Corses sont en danger »


Patrice Paquier Lorenzi le Lundi 17 Juin 2024 à 18:28

C’est le plus jeune candidat de la 1ère circonscription de Corse-du-Sud. Lisandru Luciani, le représentant de Mossa Palatina, a officiellement lancé sa campagne pour les élections législatives ce lundi à Ajaccio, en présence de Thomas Selvini, son suppléant, et d’une cinquantaine de sympathisants du récent parti créé par Nicolas Battini. Enfant d’Ajaccio, le jeune homme de 30 ans mènera une campagne principalement axée autour de la défense de l’identité et de la sécurité. Il explique ses motivations à CNI.



Lisandru Luciani (Mossa Palatina) s'est officiellement déclaré candidat dans la 1re circonscription de Corse du Sud.
Lisandru Luciani (Mossa Palatina) s'est officiellement déclaré candidat dans la 1re circonscription de Corse du Sud.
- Pourquoi avez-vous rejoint la démarche de Palatinu ?
Je suis un membre du bureau depuis la création de l’association. Je m’occupe au sein de Palatinu, de la branche concernant la diaspora, qui est un élément important de notre démarche globale. J’ai rejoint Palatinu car nous étions devant une impasse politique où il était impossible pour moi de me retrouver dans la démarchée portée notamment par la majorité territoriale et globalement par l’ensemble du mouvement national.
 
 - Qu’est-ce qui vous a motivé à vous présenter dans cette 1ère circonscription de Corse-du-Sud ?
- Ajaccio, c’est ma ville, j’y ai vécu toute mon enfance mais je connais aussi très bien le rural, car j’ai des attaches à Quenza et à Francardu et je sais les difficultés qui peuvent être également rencontrés là-bas. Ce choix de la 1ère circonscription s’est donc effectué tout naturellement.
 
- Au vu des critiques que Nicolas Battini et vous-même avez formulé, votre adversaire dans principal cette circonscription, c’est Romain Colonna ?
- On ne peut pas dire que Romain Colonna est notre unique adversaire. En revanche, c’est vrai qu’il est l’incarnation de la majorité territoriale qui est au pouvoir, aujourd’hui, depuis plus de 10 ans et dont la politique est un échec.

- Que reprochez-vous à la majorité territoriale ?
- Premièrement, elle refuse d’intégrer un certain nombre d’évolutions importantes dans la société corse, française et plus généralement dans le cadre européen. Deuxièmement, il y a une dérive wokiste du mouvement nationaliste et notamment de la majorité territoriale. Quand elle s’est présentée, en 2015 pour une liste dite nationaliste, je ne crois pas que les gens avaient en tête ce type d’engagement. Aujourd’hui, nous arrivons à une rupture idéologique, qui va se manifester concrètement dans les urnes entre une mouvance, majoritaire à l’Assemblée, qui est pour nous un mouvement autonomiste de gauche, non assumé. Et nous, qui sommes là pour mener campagne pour poser les thématiques qui ont été niés par les partis et l’ensemble des courants politiques en Corse.
 
- Comment jugez-vous le bilan de Laurent Marcangeli, le député sortant et candidat à sa propre succession ?
- Je crois que Laurent Marcangeli connait bien sa circonscription, il a été maire d’Ajaccio, pendant très longtemps. Mais ce qui est fondamental, c’est que le député sortant est allié à Emmanuel Macron, et est à ce titre responsable de la politique qui a été menée par le gouvernement, qu’il a soutenu.
 
- Il y aura en tout sept candidats dans cette 1ère circonscription de Corse du Sud, comment faire entendre votre voix auprès des électeurs ?
 
- Aujourd’hui, certes il peut y avoir certains mouvements parmi lesquels nous pouvons retrouver certaines thématiques comme l’immigration, l’islamisme ou le wokisme. Mais nous sommes les seuls nationalistes à porter l’ensemble de ces thématiques. C’est bien une démarche originale que nous souhaitons implanter sur Ajaccio et sur l’ensemble de la Corse.
 
- Que répondez-vous à ceux qui vous présentent comme les représentants locaux du mouvement « Reconquête » d’Eric Zemmour et Marion Maréchal ?
- Il y a des proximités intellectuelles et politiques avec Reconquête, qui sont complètement assumées et n’ont jamais été cachées. Pour autant, notre démarche est complètement corse et notre agenda est complètement corse. Il n’y a aucun arrangement politique ou stratégique avec le parti Reconquête.

- Quelles sont les thématiques de votre programme que vous défendez ?
 - Nous allons mettre le doigt sur des problèmes qui ont été niés jusqu’à présent. On va pouvoir dire que oui les Corses sont en danger. Il y a un péril migratoire qui touche toute l’Europe et nous sommes doublement touchés en Corse entre l’immigration arabo-musulmane et une autre plus hexagonale. C’est une tenaille et c’est la réalité. On va parler de sécurité, car il y a des problèmes dans la toute la Corse. J’ai été profondément marqué par les évènements des Jardins de l’Empereur en 2015. C’est cela la réalité de la Corse, ce n’est pas un fantasme. Le point central de notre combat, c’est l’identité, l’autonomie et la prospérité.
 
 
- Comment poursuivrez-vous le travail parlementaire pour le statut d’autonomie ?
Je poursuivrai le travail entamé dans le cadre du processus. Dans la configuration où se dégagerait une majorité de droite à l’Assemblée nationale, nous serons les mieux placés pour négocier avec cette nouvelle majorité. Il faudra continuer le travail de pédagogie, que nous avons déjà initié, pour démontrer l’intérêt d’un statut d’autonomie, pour préserver l’identité des Corses et développer notre économie. Ce sujet est entendu par nombre d’élus et d’électeurs de droite qui souhaitent eux aussi préserver leur identité face à l’immigration et à la mondialisation. Nous serons les seuls interlocuteurs crédibles, la majorité territoriale et Gilles Simeoni s’étant totalement discrédités. Ils n’ont plus d’interlocuteurs au gouvernement, ils n’ont jamais expliqué clairement aux Corses leur projet et enfin, ils soutiennent officieusement l’extrême gauche mélenchoniste qui n’a pas présenté publiquement de candidats contre les députés sortants.

- Quelles mesures porterez-vous en faveur du pouvoir d’achat des Corses ?
- Il faut donner la possibilité aux Corses de vivre de leur travail. Je suis donc favorable à une baisse massive des taxes salariales et patronales afin d’augmenter les salaires et faire en sorte que les Corses puissent enfin profiter du fruit de leur labeur. Il est urgent d'arrêter cette politique fiscale confiscatoire. Je suis également favorable à une politique active de soutien aux entrepreneurs et à la création d’entreprises pour nous éloigner des dérives socialisantes de la majorité territoriale et du président Macron.

- Quelles dispositions imaginez-vous pour favoriser l’accès au logement ?
- L’accès aux logements doit être donné en priorité aux familles corses. Il n’est aujourd’hui plus acceptable que des communes de notre île fassent le jeu du communautarisme électoral en favorisant les étrangers, quels qu’ils soient, au détriment des Corses. Je suis également favorable à la suppression des droits de succession pour que les Corses puissent transmettre naturellement leur patrimoine et investir leur argent dans la rénovation de ces biens, particulièrement dans les zones rurales.

- Quelles seront les actions que vous porterez pour permettre un meilleur accès aux soins de santé pour les Corses ? Poursuivrez-vous le travail entamé pour la création d’un CHU sur l’île ?
- Je suis favorable à tout ce qui permet d’améliorer la santé des Corses et faire en sorte qu’ils puissent se soigner avec les meilleurs traitements chez nous. Si le CHU est bien évidemment un élément majeur, cela ne doit pas nous faire occulter d’autres points. Remplacer et améliorer les infrastructures existantes, soutenir la formation et l’installation des médecins corses, qu’ils soient jeunes, plus âgés ou en diaspora, et développer une politique d’aide à la mobilité pour que les personnes qui ne peuvent se soigner ici, par absence de compétence ou d’expertise, puissent le faire avec leur famille sur le continent.

- Les questions environnementales sont pour le moment les grandes absentes de ces élections législatives. Quelles sont les mesures en faveur de la protection de l’environnement que vous pourriez proposer ?
- Quand on défend l’identité, on défend sa terre. Je suis pour une politique de préservation de notre incroyable patrimoine naturel en cohérence avec notre histoire et l’activité humaine. Je suis opposé à l’écologie punitive telle qu’elle est portée par la gauche. La terre est notre plus bel héritage à condition que des hommes puissent y vivre. Il est donc absolument nécessaire de sortir de cette vision sclérosante pour que l’on puisse notamment se mettre à reconstruire dans nos villages. Au niveau national, je soutiens la relance du nucléaire, qui est historiquement une réussite industrielle et permet de produire une énergie totalement décarbonée.

-  Dans quel groupe siégerez-vous si vous êtes élu ?
- Aujourd’hui, la question ne se pose pas. Je suis candidat Mossa Palatina avec l’ambition de faire le score le plus élevé possible et d’imposer nos thématiques dans le débat public avec une unique conviction : que le peuple corse survive.