Dimanche dernier le maire de San Giuliano, était arrivé en deuxième position avec 12 698 votes mais il a bénéficié pleinement du désistement de Sylvie Jouart, la candidate du Rassemblement national, qui s’est retirée en sa faveur alors qu’elle était arrivée troisième avec 11 275 voix. Le nouveau député gagne ainsi 9358 voix entre les deux tours, obtenant une avance de 4022 voix sur le député sortant. Malgré une belle remontée avec 7738 voix supplémentaires, soit un total de 20 436 voix, Jean-Félix Acquaviva ne parvient pas à contrer François-Xavier Ceccoli. Pour autant, Jean-Félix Acquaviva n’est pas amer de cette défaite, soulignant que sa base s'est renforcée : « Nous engrangeons 20 436 voix, soit 4 000 de plus qu’en 2022, et c’est sensiblement le même nombre de voix qu’en 2017. La seule donnée qui change, c’est le taux de participation qui n’est pas le même », analyse-t-il.
Nouvelle population de votants
Jean-Felix Acquaviva explique sa défaite par plusieurs raisons, notamment par « la stratégie de l’union de certaines forces politiques qui ont territorialisé les élections pour atteindre Gilles Simeoni à travers moi ». Il évoque également la nouvelle composition électorale inédite sur l’île, influencée par la récente immigration « En tant que nationalistes corses, nous avons toujours parlé de la spéculation foncière immobilière, du taux de croissance des résidences secondaires mais aussi du taux de croissance de la résidentialisation et de la nouvelle démographie qui venait du continent pour s’installer en Corse grâce à l’achat d’appartements et de villas. Cette population qui s’est installée depuis peu a voté RN dans cette élection alors qu’elle ne votait pas auparavant. Leurs votes s’ajoutent à ceux des Corses qui votaient déjà pour le Rassemblement national par esprit de contestation ». Ainsi, pour l’ancien député du groupe LIOT (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires), les suffrages exprimés par les nouveaux arrivants ont été à même de peser dans la balance, installant ainsi « le débat franco-français de Bardella contre LFI dans l’île au détriment du débat sur la langue, le peuple corse à construire son autonomie », regrette Jean-Félix Acquaviva.
Bien que les portes du Palais Bourbon se ferment pour lui, Jean-Félix Acquaviva espère que les autres élus nationalistes, Michel Castellani et Paul-André Colombani, continueront de porter la voix insulaire au sein du groupe LIOT. « En ce qui me concerne, je resterai à ma place de militant et d’élu à l’Assemblée de Corse, souligne Jean-Félix Acquaviva. Maintenant que je ne suis plus député à Paris, j’aurai davantage de temps à investir sur les problématiques de notre territoire ».