Législatives. Dans la 1ère circonscription de Corse-du-Sud, 8 candidats pour un fauteuil

C’est le territoire où le niveau de vie médian est le plus élevé en Corse selon une enquête réalisée par l’Insee en 2022. La 1^ère circonscription de Corse du Sud rassemble en son sein Ajaccio (dont le VIème canton est toujours rattaché à la 2^ème circonscription de Corse-du-Sud), ainsi que 48 autres communes allant du péri-urbain de la Capa jusqu’au rural dans le Cruzini-Cirnarca, les Deux-Sevi et les Deux-Sorru. En tout, ce sont 52 447 personnes qui sont inscrites sur les listes électorales de ce territoire où, lors des dernières législatives, Laurent Marcangeli l’avait emporté avec 51,7% des suffrages (soit 12 013 voix), contre Romain Colonna qui avait pour sa part recueilli 48,24% des votes (soit 11 195 voix). Pour le scrutin anticipé des 30 juin et 7 juillet, huit candidats sont cette fois en lice dans cette circonscription.

 

À commencer par le député sortant, Laurent Marcangeli, qui brigue un nouveau mandat  en faisant campagne sous la seule bannière d’Horizons, groupe dont il a été président ces deux dernières années, et prenant ses distances avec une majorité présidentielle qui vient d’imploser en vol. Insistant sur la solennité de ces élections et la gravité des enjeux de ces élections, il affirme que ce moment «  est décisif parce que le monde est traversé par des crises qui se répercutent sur l'Europe, sur la France et sur la Corse ». Dans ce droit fil, il promet d’être « à la hauteur » des défis qui l’attendent et entend agir d’un côté sur des problématiques insulaires qu’il juge particulièrement importantes comme la santé, le désordre foncier, ou l’alimentation énergétique de la Corse, tout en articulant ses priorités autour de l’éducation, de l’autorité de l’État, ou encore la lutte contre le séparatisme religieux. 

 

Face à lui, il retrouvera son challenger principal de 2022 : Romain Colonna. Et le duel s’annonce à nouveau serré. D’ailleurs, pour le candidat de Femu a Corsica, si 2022 « était un échec d'un point de vue électoral, d'un point de vue politique ce résultat est à considérer comme une victoire et qu’il ouvrait la voie à un formidable espoir ». Romain Colonna note ainsi qu’avec ces élections législatives, pour la première fois sa « famille politique a la possibilité de remporter la circonscription et de porter un message fort à l’Assemblée nationale ». En parallèle il pointe les « différentes menaces relatives à la survie du peuple corse » auxquelles il aspire à « opposer une politique résolue, juste et forte ».

 

Du fait de l’absence d’union entre les nationalistes, Avanzemu a également décidé d’adouber son propre candidat  sur la circonscription en la personne de Jean-François Luciani, chef d’entreprise et désormais ex-président de la fédération du BTP de Corse-du-Sud, dont les thèmes de campagne sont « l’autonomie », « la place de l’économie dans cette autonomie », mais aussi « le social, les Corses n’étant épargnés par les problèmes d’ordre financier ou de retour à l’emploi ».


 

Core in Fronte a également fait le choix de se lancer dans la course de ces législatives  en présentant Emmanuelle Dominici dans cette circonscription. Militante infatigable et chef d’entreprise, cette Ajaccienne de 50 ans relève que son parti est le seul « à porter un discours véritablement issu de la lutte de libération nationale » et entend aussi tenir « un discours orienté vers le social ». 
 
En 2022, le courant indépendantiste représenté par Corsica Libera et Jean-Paul Carrolaggi avait rassemblé 12,6% des suffrages au premier tour. Le mouvement Nazione ayant cette fois décidé de faire l’impasse sur ce scrutin, ce report de voix pourrait bénéficier aux trois représentants nationalistes. Mais cette division pourrait aussi toutefois jouer en leur défaveur. D’autant plus que les derniers scrutins ont mis en exergue une percée du Rassemblement National. Lors des législatives de 2022, Nathaly Antona avait ainsi recueilli 12,6% des suffrages. Le parti à la flamme est également arrivé en tête des dernières élections européennes à Ajaccio avec 7118 voix, soit 45% des votants. 

 

Pour ces législatives, la représentante du Rassemblement National dans la circonscription  sera Ariane Quarena Natali, retraitée qui a souhaité s’engager depuis 3 ans dans la délégation locale du parti face à une « urgence palpable » : « des millions de personnes vivant dans la pauvreté et le chômage et des infrastructures essentielles en décrépitude aussi bien en Corse que sur le continent ». 


 

Le mouvement identitaire Mossa Palatina  a également décidé de tenter l’aventure en présentant Lisandru Luciani et pourrait grappiller quelques voix aux nationalistes tout autant qu’au RN. Cadre chez EDF et membre du bureau de l’association Palatinu, le jeune homme de 30 ans mène une campagne principalement axée autour de la défense de l’identité et de la sécurité.

 

La gauche sera pour sa part représentée  par Marc-Antoine Leroy qui arborera les couleurs du Nouveau Front Populaire, alliance qui rassemble en son sein le Parti Socialiste (PS), le Parti Communiste Français (PCF), Europe Écologie Les Verts et La France Insoumise (EELV) et La France Insoumise (LFI). Médiateur scolaire et militant du PCF, le jeune homme veut « porter une voix de gauche dans cette élection » avec la volonté de défendre principalement le pouvoir d’achat. Lors du scrutin de 2022, les partis de gauche avaient représenté environ 9% des voix (LFI 5,4%, PCF 2,2%, PS 1,4%).

 

Enfin, Didier Quilichini représentera pour sa part Lutte Ouvrière  « pour permettre aux électeurs d’exprimer leur révolte contre cette société capitaliste ». Lors des législatives 2022, le parti avait représenté 0,33% des suffrages exprimés sur la circonscription, soit 79 voix. 
 


Reste également une autre inconnue : l’abstention. Lors du premier tour des législatives de 2022, elle avait culminé à 53,7% dans la circonscription.