Législatives. Dans la 1ère circonscription de Haute-Corse, 10 candidats en course pour la députation

Du Nebbiu au Cap Corse, de la Conca d’Oro au Grand Bastia, la 1^ère circonscription de Haute-Corse est la plus peuplée de l’île. 61 283 électeurs étaient ainsi recensés lors des législatives de 2022. Lors de ces élections, Michel Castellani, le député sortant, l’avait emporté avec 13 747 voix, représentant 63,1% des suffrages exprimés, contre Julien Morganti qui n’avait pour sa part pu récolter que 8032, soit 36,8%. Pour le scrutin anticipé des 30 juin et 7 juillet, ce sont cette fois 10 candidats qui ont décidé de se représenter, faisant du fauteuil de député de la 1^ère circonscription de Haute-Corse le plus disputé de l’île.

 

Michel Castellani, tout d’abord, entend briguer un nouveau mandat  pour continuer à mener à bien les actions qu’il a engagées depuis sept ans. S’il est réélu, il escompte ainsi notamment faire avancer les dossiers structurels et le processus d’autonomie. Par ailleurs, il affirme vouloir continuer à défendre les « valeurs politiques » qu’il porte : « le respect de la démocratie », « les valeurs humanistes », « la solidarité sociale », « une construction nouvelle de l’Union européenne sur des bases autres que celles mercantiles », ou encore « la défense de la Corse et de ses grands dossiers sectoriels ».

 

Face à lui, il retrouvera sans surprise Julien Morganti, conseiller municipal d'opposition à la mairie de Bastia. Candidat sans étiquette, cet habitué des élections a pour ambition d'offrir stabilité et cohérence  dans un contexte politique fragmenté. Pour ce faire, il se positionne comme « une alternative solide et cohérente pour les électeurs », et se dit « déterminé à répondre aux préoccupations locales avec des mesures concrètes et inclusives », en visant principalement l’environnement, le pouvoir d’achat et le développement économique de l’île.

 

De son côté, Nicolas Battini pourrait bien être la surprise de ces élections. Leader du jeune mouvement identitaire Mossa Palatina qui participe pour la première fois à un scrutin, il entend porter la voix d’un « autonomisme identitaire, conservateur et très libéral sur les questions économiques ».  Dans cette optique, il axe sa campagne autour de thématiques qu’il qualifie d’essentielles à l’instar de « la préservation de l'identité corse », « la nécessaire organisation de ses combats sur l'islamisme et l'immigration massive », mais aussi de la défense de « la capacité et de la liberté d'entreprendre des entrepreneurs ». 

 

Lors des législatives de 2022, Petru Antone Tomasi avait réussi à rassembler 1818 voix (soit 7,38% des suffrages exprimés). Nazione n’ayant pas souhaité participer à ce scrutin anticipé, ce vivier de voix pourrait bénéficier à un autre représentant du mouvement national. En raison de l’absence d’union entre les nationalistes, Core in Fronte a en effet décidé de présenter ses propres candidats. Sur cette circonscription, c’est Jean-Baptiste Lucciardi qui représentera le parti. Militant de 46 ans originaire de Santu Petru di Tenda, il veut porter la voix de la lutte de libération nationale et axer avant tout sa campagne autour de la question de la vie chère et du pouvoir d’achat , « face à une Corse en voie de paupérisation ». En cas d’élection, il promet notamment de demander l’instauration de commissions d’enquête sur les prix en Corse.

 

Jean-François Paoli, le vice-président de la fédération corse du Parti radical, veut pour sa part rassembler des personnalités issues aussi bien de la gauche que de la droite. Outre avoir reçu l’investiture de la majorité présidentielle, il a également le soutien du groupe d’opposition municipale Unione per Bastia, incluant Jean-Sébastien de Casalta, Jean-Martin Mondoloni, et le MCD. Il souhaite avant tout agir pour redonner du pouvoir d’achat aux Corses et reprendre le dossier de l’hôpital de Bastia. Déjà candidat en 2022, il avait recueilli 11,9% des suffrages exprimés. 

 

​Jean-Michel Marchal est pour sa part le candidat du Rassemblement National. Opposé à l'autonomie de l'île, cet ancien ingénieur dans l'industrie de l'énergie, qui a exercé des fonctions d'adjoint à la maire de secteur des 13e et 14e arrondissements de Marseille, fait du pouvoir d'achat, de la sécurité et de la santé le cœur de son programme.

 

Lors du dernier scrutin, le représentant du parti à la flamme était représenté par le jeune Alexis Fernandez avait recueilli 12,17 %. Ayant pris ses distances avec le RN depuis, il se présente cette fois sous la bannière de son nouveau parti, Rassemblement pour la Corse. Son programme met l'accent sur le pouvoir d'achat, les transports et l'autonomie de l'île.

 

Jean-Michel Lamberti est pour sa part le seul candidat de Reconquête! en Corse  pour ce scrutin. Le représentant du parti d'Éric Zemmour place l'identité, l'immigration et la lutte contre le wokisme au cœur de son programme et appelle les électeurs du Rassemblement national à rejoindre ses rangs. Déjà candidat en 2022, il avait réalisé un score de 4,7% (soit 1179 voix). 

 

Plus jeune candidat corse de ces élections, Sacha Bastelica, militant de La France Insoumise, est le représentant du Nouveau Front Populaire, alliance des partis de gauche, dans la circonscription. Étudiant en Sciences Politiques à Lyon et conseiller sortant de l'Assemblea di a Ghjuventù, il défend des positions fermes sur les enjeux sociaux, environnementaux, de santé et d'autonomie et appelle à l'unité pour contrer la montée de l'extrême droite. Lors du premier tour des élections législatives de 2022, LFI avait recueilli 6,2% des suffrages, tandis que le Parti Communiste Français avait pour sa part séduit 5,75% des votants. 

 

Enfin, Olivier Josue est le candidat de Lutte Ouvrière  de cette circonscription. Âgé de 70 ans, cet ancien commercial, veut représenter les travailleurs et leur permettre « d’exprimer leur révolte contre un société capitaliste qui, pour le profit de quelques milliardaires, ne leur permet pas de vivre décemment de leur travail ». En 2022, Lutte Ouvrière avait recueilli 112 voix, soit 0,45%.
 
 
Reste que l’ensemble de ces candidats devront aussi faire face à leur adversaire le plus farouche : l’abstention. Dans cette circonscription, lors du premier tour des élections législatives de 2022, la participation avait seulement atteint 40,9%.