C’est un tremblement de terre qui a secoué la 2ème circonscription de Corse-du-Sud ce dimanche soir. Comme dans les trois autres circonscriptions de l’île, le Rassemblement National (RN) y termine la course en tête à l’issue du premier tour des élections législatives. Son candidat, François Filoni, le délégué régional du parti de Marine Le Pen, rassemble 13 620 voix soit 35,1% des votes exprimés, et devance ainsi le député sortant et candidat du Partitu di a Nazione Corsa (PNC), Paul-André Colombani, qui n’enregistre pour sa part que 10 266 voix, soit 26,4% des votes- gagnant toutefois au passage près de 1000 voix par rapport au scrutin de 2022-. Lors de ces dernières législatives, la circonscription avait d’ailleurs déjà enregistré une percée du RN qui avait créé la surprise en arrivant sur la troisième marche du podium. François Filoni, déjà candidat, avait récolté 3787 lors de ce scrutin. En deux ans, il cumule donc plus de 10 000 voix supplémentaires. Un raz de marée qui suit la tendance nationale. Le récent succès du parti à la flamme aux élections européennes lui permet en effet de surfer sur déferlante qui touche également sur la Corse et en particulier cette circonscription. Un fait inédit lors d’une élection locale en Corse.
Dans le VIème canton d’Ajaccio qui compte en son sein les quartiers populaires des Cannes, Salines et Vazzio, le délégué du RN fait carton plein avec 47,3% des voix, loin devant Paul-André Colombani qui peine à rassembler 16,8% des scrutins. François Filoni séduit aussi à l’intérieur des terres, et notamment à Sartène où il cumule 464 voix (33,2%) contre 262 pour Paul-André Colombani (18,7%). Le candidat du RN affiche également un score notable du côté de Cauro avec 47,8 % des suffrages exprimés, contre 18,4% pour Paul-André Colombani. La fièvre du RN touche d'autre part les communes du littoral à l’instar de Coti-Chiavari où le parti enregistre 42,8% des voix (contre 17,8% pour Paul-André Colombani), ou de Pianottoli-Caldarello où il finit avec 44,3% (contre 28,3% pour le candidat du PNC). Enfin, le RN gagne aussi deux grandes communes de la circonscription à commencer par Propriano avec 38,5%, suivie par Valérie Bozzi qui se place en deuxième position avec 25,9%. Paul-André Colombani n'y récupère que 14,8% des voix. Fief de Jean-Charles Orsucci, proche de la majorité présidentielle, Bonifacio bascule également et François Filoni y rassemble 36,1% des scrutins contre 24,6% pour Paul-André Colombani. Un tsunami historique, qui, selon François Filoni, vient récompenser le travail « entrepris depuis trois ans » par la délégation régionale du RN et « le fait d'aller à la rencontre des gens, et de leur expliquer nos propositions sur l'eau, le pouvoir d'achat, les transports, l'essence. « Nous sommes les seuls à avoir un projet global pour la Corse et nous en sommes fiers. On peut affirmer qu'aujourd'hui le RN a des positions corsistes pour la Corse et qui ont été prises en compte par la population », s’est-il réjouit ce dimanche soir.
« Les électeurs n’élisent pas Bardella ou Mélenchon, ils élisent une voix de la Corse à Paris »
Malgré tout, le député sortant conserve les bastions nationalistes de l’Extrême-Sud. Il enregistre 38,1% des voix (contre 32,5% pour François Filoni) à Porto-Vecchio, dont le maire, Jean-Christophe Angelini, est l’un de ses plus fidèles soutiens. Il se place également en tête à Figari avec 39,2% des voix (contre 33,3% pour le candidat du RN), à Viggianello avec 36,9% des votes (contre 27% pour François Filoni) ou encore à Zonza – commune dont il est conseiller municipal – avec 48,1% des électeurs qui lui accordent leur confiance (contre 26,8% pour François Filoni). « Nous maintenons nos positions, on améliore même un petit peu notre nombre de voix en valeur absolue », souligne Paul-André Colombani en déplorant en parallèle : « Depuis le début de cette campagne qui a été très courte, le débat s’est très vite polarisé entre Bardella ou Mélenchon. On a eu énormément de mal à se faire entendre. Je veux simplement rappeler aux électeurs de la circonscription que dimanche, ils n’élisent pas Bardella ou Mélenchon, ils élisent une voix de la Corse à Paris ».
Valérie Bozzi ne parvient pas à se maintenir au second tour
Loin derrière lui, son opposante principale de 2022, Valérie Bozzi ne compte pour sa part que 6538 voix, soit 16,8% des scrutin. La maire de Grosseto-Prugna conserve cependant la confiance des électeurs de sa commune qui la placent en tête avec 45,4% des voix (contre 32,3% pour François Filoni). Se refusant à donner une quelconque consigne de vote à chaud, la co-président du groupe Un Soffiu Novu à l’Assemblée de Corse a indiqué vouloir se donner « du temps pour se concerter avec ses soutiens et prendre sa décision pour le deuxième tour ». « J’avais axé ma campagne sur mon expérience d’élue, sur mon travail de terrain et ma volonté d’apporter des réponses aux préoccupations du quotidien. Manifestement les arguments nationaux l’ont emporté sur les arguments locaux », a-t-elle débriefé par ailleurs.
Candidat pour la première fois aux législatives, le maire de Pietrosella, Jean-Baptiste Luccioni, échoue lui-aussi à se maintenir pour le second tour mais fait malgré tout une belle élection. Représentant du Nouveau Front Populaire dans la circonscription, il enregistre 4780 voix soit 12,3% des suffrages exprimés et, outre se placer en tête dans sa commune, parvient à convaincre 15,8% dans le VIème canton d’Ajaccio, montrant que la gauche insulaire existe encore. De son côté, le candidat de Core in Fronte, Jean-Baptiste Cucchi, collecte 2548 voix soit 6,5% des suffrages, tandis que le représentant du mouvement identitaire Mossa Palatina – parti qui candidatait pour la première fois à un scrutin -, Michel Chiocca, affiche 1055 voix (soit 2,7%).
Alors que la participation a affiché le chiffre record de 63,4 % (39 621 votants pour 62 493 inscrits) pour ce premier tour, la question est désormais de savoir si Paul-André Colombani sera en mesure de trouver suffisamment de voix pour battre François Filoni dimanche prochain. Gilles Simeoni lui a d’ores et déjà apporté son soutien ce dimanche soir afin de faire front contre la vague du RN qui menace d’emporter la circonscription.
Dans le VIème canton d’Ajaccio qui compte en son sein les quartiers populaires des Cannes, Salines et Vazzio, le délégué du RN fait carton plein avec 47,3% des voix, loin devant Paul-André Colombani qui peine à rassembler 16,8% des scrutins. François Filoni séduit aussi à l’intérieur des terres, et notamment à Sartène où il cumule 464 voix (33,2%) contre 262 pour Paul-André Colombani (18,7%). Le candidat du RN affiche également un score notable du côté de Cauro avec 47,8 % des suffrages exprimés, contre 18,4% pour Paul-André Colombani. La fièvre du RN touche d'autre part les communes du littoral à l’instar de Coti-Chiavari où le parti enregistre 42,8% des voix (contre 17,8% pour Paul-André Colombani), ou de Pianottoli-Caldarello où il finit avec 44,3% (contre 28,3% pour le candidat du PNC). Enfin, le RN gagne aussi deux grandes communes de la circonscription à commencer par Propriano avec 38,5%, suivie par Valérie Bozzi qui se place en deuxième position avec 25,9%. Paul-André Colombani n'y récupère que 14,8% des voix. Fief de Jean-Charles Orsucci, proche de la majorité présidentielle, Bonifacio bascule également et François Filoni y rassemble 36,1% des scrutins contre 24,6% pour Paul-André Colombani. Un tsunami historique, qui, selon François Filoni, vient récompenser le travail « entrepris depuis trois ans » par la délégation régionale du RN et « le fait d'aller à la rencontre des gens, et de leur expliquer nos propositions sur l'eau, le pouvoir d'achat, les transports, l'essence. « Nous sommes les seuls à avoir un projet global pour la Corse et nous en sommes fiers. On peut affirmer qu'aujourd'hui le RN a des positions corsistes pour la Corse et qui ont été prises en compte par la population », s’est-il réjouit ce dimanche soir.
« Les électeurs n’élisent pas Bardella ou Mélenchon, ils élisent une voix de la Corse à Paris »
Malgré tout, le député sortant conserve les bastions nationalistes de l’Extrême-Sud. Il enregistre 38,1% des voix (contre 32,5% pour François Filoni) à Porto-Vecchio, dont le maire, Jean-Christophe Angelini, est l’un de ses plus fidèles soutiens. Il se place également en tête à Figari avec 39,2% des voix (contre 33,3% pour le candidat du RN), à Viggianello avec 36,9% des votes (contre 27% pour François Filoni) ou encore à Zonza – commune dont il est conseiller municipal – avec 48,1% des électeurs qui lui accordent leur confiance (contre 26,8% pour François Filoni). « Nous maintenons nos positions, on améliore même un petit peu notre nombre de voix en valeur absolue », souligne Paul-André Colombani en déplorant en parallèle : « Depuis le début de cette campagne qui a été très courte, le débat s’est très vite polarisé entre Bardella ou Mélenchon. On a eu énormément de mal à se faire entendre. Je veux simplement rappeler aux électeurs de la circonscription que dimanche, ils n’élisent pas Bardella ou Mélenchon, ils élisent une voix de la Corse à Paris ».
Valérie Bozzi ne parvient pas à se maintenir au second tour
Loin derrière lui, son opposante principale de 2022, Valérie Bozzi ne compte pour sa part que 6538 voix, soit 16,8% des scrutin. La maire de Grosseto-Prugna conserve cependant la confiance des électeurs de sa commune qui la placent en tête avec 45,4% des voix (contre 32,3% pour François Filoni). Se refusant à donner une quelconque consigne de vote à chaud, la co-président du groupe Un Soffiu Novu à l’Assemblée de Corse a indiqué vouloir se donner « du temps pour se concerter avec ses soutiens et prendre sa décision pour le deuxième tour ». « J’avais axé ma campagne sur mon expérience d’élue, sur mon travail de terrain et ma volonté d’apporter des réponses aux préoccupations du quotidien. Manifestement les arguments nationaux l’ont emporté sur les arguments locaux », a-t-elle débriefé par ailleurs.
Candidat pour la première fois aux législatives, le maire de Pietrosella, Jean-Baptiste Luccioni, échoue lui-aussi à se maintenir pour le second tour mais fait malgré tout une belle élection. Représentant du Nouveau Front Populaire dans la circonscription, il enregistre 4780 voix soit 12,3% des suffrages exprimés et, outre se placer en tête dans sa commune, parvient à convaincre 15,8% dans le VIème canton d’Ajaccio, montrant que la gauche insulaire existe encore. De son côté, le candidat de Core in Fronte, Jean-Baptiste Cucchi, collecte 2548 voix soit 6,5% des suffrages, tandis que le représentant du mouvement identitaire Mossa Palatina – parti qui candidatait pour la première fois à un scrutin -, Michel Chiocca, affiche 1055 voix (soit 2,7%).
Alors que la participation a affiché le chiffre record de 63,4 % (39 621 votants pour 62 493 inscrits) pour ce premier tour, la question est désormais de savoir si Paul-André Colombani sera en mesure de trouver suffisamment de voix pour battre François Filoni dimanche prochain. Gilles Simeoni lui a d’ores et déjà apporté son soutien ce dimanche soir afin de faire front contre la vague du RN qui menace d’emporter la circonscription.