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Législatives. Gilles Simeoni : "La démocratie implique des défaites électorales. Il faut savoir les accepter et en tirer les leçons"


VL le Dimanche 7 Juillet 2024 à 22:44

Ces législatives anticipées ont réservé des surprises et des défis pour les nationalistes corses. Gilles Simeoni, figure de proue des nationalistes de l'île, a perdu l'un de ses deux députés sortants, Jean-Félix Acquaviva, défait par François-Xavier Ceccoli. Au soir du deuxième tour, de président du conseil exécutif de Corse appelle à une réflexion profonde pour comprendre et intégrer le message des électeurs. Il aborde les implications nationales et locales des résultats, tout en soulignant l'importance de continuer à défendre les intérêts de la Corse et de son peuple.



Gilles Simeoni
Gilles Simeoni

Quelles sont vos premières réactions à l'issue de ce deuxième tour des législatives en Corse ?
D'abord je tiens à féliciter les quatre députés élus ce soir. Je suis particulièrement heureux pour Michel Castellani et Paul-André Colombani, les deux députés sortants nationalistes réélus. J'avais également appelé à voter pour Laurent Marcangeli contre la candidate du Rassemblement National, et je suis content qu'il ait gagné. Enfin, je félicite François-Xavier Ceccoli, même si je regrette la défaite de Jean-Félix Acquaviva, qui a été un très bon député. Mais c'est le suffrage universel qui a parlé, il faut le respecter.
 

Comment interprétez-vous cette première défaite pour votre majorité territoriale ?
La démocratie implique aussi des défaites électorales, et il faut savoir les accepter et en tirer les leçons. Dans cette élection, François-Xavier Ceccoli avait une avance de 2 500 voix et accepté et bénéficié du désistement des partis d'extrême droite, notamment le Rassemblement National. Ce report a très largement fonctionné ce qui a scellé le sort de l'élection. Mais au-delà de cela, il y a des leçons politiques importantes à tirer de l'ensemble du scrutin, et pas seulement de la deuxième circonscription.


Pensez-vous que les résultats de ce soir représentent un échec ou un recul pour les nationalistes ? 
Non, ce n'est ni un échec ni un recul. Deux nationalistes sur trois ont été réélus, ce qui est une victoire significative. La défaite dans la deuxième circonscription de Haute-Corse est douloureuse, notamment sur le plan humain, car Jean-Félix Acquaviva a toujours défendu les intérêts de la Corse avec passion. Cependant, il faut respecter le choix des électeurs. Nous devons tirer les leçons de cette défaite pour préparer les victoires futures, non seulement électorales mais surtout politiques, car notre combat pour la Corse et son peuple doit continuer.


Pensez-vous qu'il y a eu une forme de "dégagisme" parmi les électeurs ?
Il y a peut-être une forme de dégagisme, ou en tout cas un mécontentement par rapport à l'action du conseil exécutif de la collectivité de Corse. Le contexte national a aussi pesé lourdement sur le comportement des électeurs. Il y a également une évolution sociologique du corps électoral corse. Tous ces paramètres doivent être analysés pour en tirer les conséquences appropriées. Mais je le répète il faut prendre acte du résultat et respecter le suffrage universel.


Quel est votre avis sur le résultat national et ses implications pour la Corse ?
Le Rassemblement National, qui était largement favori a fini en troisième position et c'est important y compris pour la Corse car le RN est fermement opposé à un statut d'autonomie et à la notion même de peuple corse. En revanche, les deux blocs majoritaires, la majorité présidentielle et le Nouveau Front populaire, semblent favorables au processus et au statut d'autonomie. Cependant, beaucoup de questions demeurent sur la manière dont la France sera gouvernée dans les mois à venir. Les députés corse feront bien sur entendre la voix de de ka Corse et du peuple corse à Paris. 

Envisagez-vous un rapprochement avec Laurent Marcangeli à l'Assemblée nationale ?
Il est prématuré de le dire. Laurent Marcangeli est membre d'un groupe horizon, tandis que nos deux députés nationalistes sont dans un groupe indépendant. Il y aura des discussions au niveau national, mais il est également fondamental de mener un travail politique de fond ici en Corse pour intégrer le message des électeurs et en tirer des leçons.