La 2ème circonscription de Corse-du-Sud englobe 76 communes, dont la plus importante est Porto-Vecchio.
De Porto-Vecchio à Porticcio, en passant par le Sartenais et l’Alta Rocca ou encore le VIème canton d’Ajaccio composé des quartiers populaires des Cannes et des Salines et du Vazzio, la deuxième circonscription de Corse-du-Sud affiche des problématiques multiples et autant de défis pour celui qui devra porter sa voix au Palais Bourbon. Dans les 76 communes qui composent son territoire, les quelque 62 510 inscrits sur les listes électorales devront départager les six candidats qui se font face pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Lors du scrutin de 2022, Paul-André Colombani l’avait emporté avec 57,6% des suffrages (14 746 voix) contre Valérie Bozzi qui avait pour sa part enregistré un score de 42,3% (10 852 voix).
Le député sortant et candidat du PNC-Avanzemu, Paul-André Colombani, est candidat à sa propre succession.
Après un mandat de seulement deux ans, avorté du fait de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier, Paul-André Colombani espère à nouveau être plébiscité par les électeurs. D’autant plus que le député sortant devait présenter sa proposition de loi relative à la création d’un CHU en Corse le 13 juin. De quoi lui laisser un goût d’inachevé. Le candidat du PNC-Avanzemu souhaite en outre mettre l’accent sur l’importance de poursuivre le processus d’autonomie pour la Corse, tout en avertissant des conséquences que pourraient avoir une potentielle majorité du Rassemblement National à l’Assemblée nationale sur celui-ci.
Maire de Grosseto-Prugna et co-présidente du groupe Un Soffiu Novu à l'Assemblée de Corse, Valérie Bozzi, est à nouveau candidate sans étiquette à ce scrutin.
Face à lui, il retrouvera la maire de Grosseto-Prugna, Valérie Bozzi, qui, comme en 2022, à nouveau décidé de se présenter sans étiquette dans le cadre d’une démarche transpartisane. La co-présidente du groupe Un Soffiu Novu à l’Assemblée de Corse entend « apporter des réponses aux inquiétudes créées par la crise politique nationale » et souhaite mener campagne autour des principaux problèmes du quotidien avec la volonté de « représenter une autre voie pour la Corse à l’Assemblée nationale ».
Le délégué régional du Rassemblement National, François Filoni, est candidat dans la 2ème circonscription de Corse-du-Sud.
François Filoni, le délégué régional du Rassemblement National, est également à nouveau en course pour ce scrutin, et espère cette fois être 2ème tour et même pourquoi être pas « en position de gagner » après le récent succès du parti à la flamme aux élections européennes. Lors des législatives de 2022, il avait recueilli 3788 voix au premier tour soit 14,7% des suffrages exprimés. Pour tenter de séduire les électeurs, à l’instar de la ligne de son parti au niveau national, il aspire à s’appuyer sur les thèmes de l’immigration, de la sécurité et du pouvoir d’achat.
Le maire de Pietrosella, Jean-Baptiste Luccioni, sera pour sa part le représentant Nouveau Front Populaire dans cette circonscription. Militant du Parti Socialiste (PS), il veut défendre la voix de cette union des partis de gauche (PS, Parti Communiste Français, Europe Écologie Les Verts et La France Insoumise) en menant une campagne axée autour de la rupture écologique et de la rupture sociale et insiste sur le choix de société qui doit s’opérer à l’occasion de ces élections. En 2022, les différents candidats de gauche avaient au total rassemblé environ 12,5 % des suffrages exprimés sur la circonscription (PCF 4,3 %, Inseme a Manca 4 %, Ecologistes 2,8 %, PS 1,4 %).
Du côté des nationalistes, si Femu a Corsica a décidé de ne pas présenter de candidat afin de ne pas soutirer de voix au député sortant et représentant d’Avanzemu dans le cadre d’une sorte de pacte de non-agression, il n’en est pas de même du côté de Core in Fronte qui a investi Jean-Baptiste Cucchi. Après le refus de « la convergence patriotique » à laquelle avait appelé le mouvement indépendantiste, ce dernier a en effet souhaité positionner des candidats dans toutes les circonscriptions, en « prenant en considération l'urgence de la question sociale et sociétale, ainsi que l’émergence d'une Corse de plus en plus inégalitaire, paupérisée et destructurée ». Il souhaite ainsi « faire entendre et développer » des propositions qui replacent « la Corse et les Corses, au cœur des débats et des perspectives d’avenir ».
Michel Chiocca est pour sa part le candidat de Mossa Palatina dans cette circonscription. À l’instar de son jeune parti, ce Porto-Vecchiais de 47 ans exerçant dans le secteur touristique, se dit « déçu des négociations sur l’autonomie et de la tendance gauchisante de la majorité territoriale actuelle ». Il veut porter la voix d’un « nationalisme pragmatique ». Le mouvement identitaire qui se veut proche de Reconquête ! pourrait bénéficier des quelques 1202 voix qui avait été accordées à Olivier Battistini, le représentant du parti d’Éric Zemmour en 2022.
Enfin, il faudra également évidemment compter sur l’abstention qui pourrait une nouvelle fois faire figure de grande gagnante. Lors du premier tour des législatives de 2022, elle s’était établie à 57,1 % dans cette circonscription.
Enfin, il faudra également évidemment compter sur l’abstention qui pourrait une nouvelle fois faire figure de grande gagnante. Lors du premier tour des législatives de 2022, elle s’était établie à 57,1 % dans cette circonscription.