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Législatives. Valérie Bozzi candidate dans la 2ème circonscription de Corse-du-Sud


le Jeudi 13 Juin 2024 à 21:28

La maire de Grosseto-Prugna, présidente de la communauté des communes du Taravo-Ornano et co-présidente du groupe Un Soffiu Novu à l’Assemblée de Corse a officiellement annoncé sa candidature ce jeudi à Ajaccio. Comme en 2022, où elle avait échoué au deuxième tour face à Paul-André Colombani, elle aura comme suppléant le maire d'Aullène, Pierre Castellani. Pour cette campagne atypique, elle promet de mettre tous les sujets sur la table, sans tabou.



« Une candidature d’élus de terrain, qui connaissent bien les sujets du quotidien ». Ce jeudi après-midi à Ajaccio, Valérie Bozzi a officiellement annoncé se lancer dans la course des législatives des 30 juin et 7 juillet prochains pour la 2ème circonscription de Corse-du-Sud. La maire de Grosseto-Prugna, présidente de la communauté des communes du Taravo-Ornano et co-présidente du groupe Un Soffiu Novu à l’Assemblée de Corse, a une nouvelle fois décidé de se présenter sans étiquette dans « l’objectif de rassembler dans l’intérêt des Corses, pour une mandature forte ». Comme en 2022, elle pourra compter sur la présence à ses côtés d’un élu du rural : Pierre Castellani, le maire d’Aullène. Lors du précédent scrutin, le binôme avait échoué au second tour face à Paul-André Colombani avec un peu plus de 42% des voix. 
 
« Nous connaissons bien ce territoire rural que nous voulons défendre à l’Assemblée Nationale. Il est peu entendu, peu représenté dans les débats à Paris, et c’est important qu’il trouve une autre place », instille-t-elle en pointant que cette mandature aura à se pencher sur des « sujets déterminants pour les Corses, pour l’avenir, le bien-être de nos populations ». « La prorogation des arrêtés Miot nous tient à cœur et n’a pas été portée jusqu’à présent par le député sortant. Il faudra une proposition de loi pour maintenir cette spécificité locale », relève-t-elle notamment, en promettant par ailleurs de s’attaquer à la demande de création d’un CHU en Corse, « vieux serpent de mer » que le député sortant Paul-André Colombani avait réussi à porter jusqu’à Paris par le biais d’une proposition de loi qui aurait dû être étudiée ce jour si la dissolution de l’Assemblée nationale n’avait pas eu lieu. Sur le processus d’autonomie, signataire du projet d’écritures constitutionnelles à l’Assemblée de Corse, elle concède qu’il est nécessaire que l’État « tienne compte de nos spécificités ». « C’est une réalité, il y a des difficultés que l’on rencontre au quotidien en tant que maire que des maires du continent ne peuvent pas évaluer », souligne-t-elle en rappelant avoir œuvré avec d’autres pour trouver des « points d’équilibre » afin « qu’il y ait une autre vision de nos territoires et une autre vision de l’autonomie ». « Aujourd’hui, tout est remis sur la table et on repartira peut-être de zéro, il faudra aussi consulter les Corses si le processus doit se poursuivre », commente-t-elle en notant que « le sujet est important, mais pas essentiel ». « Il y a un contexte tellement tendu au niveau national et au niveau international que c’est un peu accessoire », souffle-t-elle. 

" La crainte de voir les difficultés qui existent sur le continent arriver ici en Corse"
 
Du vote majoritaire pour le Rassemblement National aux élections européennes de dimanche dernier qui a plongé la France dans une crise politique majeure, elle retient avant tout « l’expression d’une colère ». « Je la comprends, l’entends et la vois au quotidien. Les élus nationaux n’ont pas été attentifs à cela jusqu’à présent et le Président de la République l’a aussi négligé », regrette-t-elle. « Ce vote aux européennes, c’est aussi la crainte de voir les difficultés qui existent sur le continent arriver ici en Corse », relève-t-elle sur un plan plus local en martelant : « Je veux dire à ces électeurs qu’il y a une autre voie, c’est la nôtre ». Pour convaincre, elle entend mettre tous les sujets sur la table. « Sans tabou ». À commencer par la question des flux migratoires. « Il faut sécuriser notre île. Nous ferons des propositions dans ce sens durant cette campagne », annonce-t-elle. « Il est important de sécuriser les entrées de la Corse, les ports et aéroports. La qualité de vie des Corses peut être menacée, autant prendre les devants et se prémunir de l’arrivée de l’insécurité en Corse », développe-t-elle. « Il faut que la qualité de vie des Corses soit augmentée parce qu’elle se dégrade par la baisse du pouvoir d’achat. Il faut remettre les sujets économiques dans les discussions », lance-t-elle encore. Deux thèmes chers au Rassemblement National qu’elle devra d’ailleurs affronter dans cette circonscription où elle sera opposée à François Filoni, le délégué régional du parti. Elle fera aussi face au député sortant Paul-André Colombani à qui elle ne se prive pas d’adresser un tacle. « Le député actuel est très absent à l’Assemblée Nationale, il ne participe à quasiment aucun débat national. Cela nous porte préjudice pour notre circonscription et pour la Corse », estime-t-elle ainsi. Les hostilités sont bel et bien lancées.