« C’est un engagement politique fort du conseil exécutif qui est aujourd’hui en passe d’être tenu ». À l’occasion de la dernière session de l’Assemblée de Corse avant la coupure estivale, l’hémicycle s’est penché ce jeudi sur la réouverture des activités thermales de Petrapola. « Un rapport très attendu qui a fait l’objet de nombreux débats », souligne Julien Paolini, le président de l’Agence d’Aménagement Durable, d’Urbanisme et d’Énergie (AUE) de la Corse, en introduction. Dressant un rapide point historique, il rappelle que la Collectivité de Corse (CdC) n’est propriétaire de l’établissement que depuis la disparition des départements et de l’avènement de la collectivité unique en 2018. « Il a ouvert les deux premières années sous l’égide de la CdC, en 2018 et 2019, en régie, puis a fermé en 2019 en raison d’une pollution de la source à la légionnelle », indique-t-il en précisant que les bains de Petrapola ont alors dû cesser leur activité « à la fois pour sécuriser l’approvisionnement en eau puisque la contamination était dans les eaux thermales, puis pouvoir rouvrir l’établissement dans des conditions sécurisées ».
S’il affirme que la crise du Covid a entrainé un certain nombre de retards dans la réalisation de ces travaux, le président de l’AUE pointe une contrainte forte : la réouverture au plus tard 18 jours – durée moyenne d’une cure complète – avant le 19 septembre prochain, condition sine qua non pour garder l’agrément thermal. « Compte tenu des contraintes et des enjeux importants pour le Fiumorbu, une gouvernance tripartite a été mise en place, à la fois avec les élus du territoire, des membres du conseil scientifique, de l’ARS, des services de l’État, des services de la Collectivité de Corse, et des élus de l’Assemblée de Corse », déroule le conseiller exécutif en notant que cette gouvernance s’est organisée autour d’un comité de suivi qui s’est réuni en novembre 2021, en novembre 2023 et en juin 2024 afin de travailler à la réouverture des bains de Petrapola.
Un chalet thermal bientôt achevé
« Nous avons essayé de reprendre les choses dans l’ordre », pose Julien Paolini en glissant qu’avant sa reprise par la majorité territoriale, « ce dossier n’a pas toujours été mené de façon stratégique ». Et le premier point que vise le président de l’AUE est la sécurisation de l’état sanitaire de la source. « Les pollutions à légionnelle étaient récurrentes pendant des années », explique-t-il. « Des travaux lourds ont été engagés pour retrouver l’origine de la source et voir si cette pollution se trouvait à ce niveau. Le captage a été sécurisé, une campagne de surveillance a été lancée avec des analyses régulières pendant un an. Cela a permis de démontrer la conformité de la source, la température stable et surtout l’absence de contamination à la légionnelle », expose-t-il. Dès lors, la refonte de l’établissement et la reprise de l’activité a pu être envisagée. « Nous sommes parvenus à obtenir une autorisation d’exploiter début juin », dévoile Julien Paolini. Restait donc à pouvoir accueillir les curistes « dans un établissement récent et aux normes ». « Le choix a été fait de la construction d’un nouveau bâtiment, en l’occurrence un chalet thermal. Sa construction devrait prendre fin dans les prochaines semaines, aux alentours du 10 août », annonce-t-il. L’enveloppe financière dévolue à ces travaux est toutefois conséquente : « 2,1 millions d’euros HT pour le chalet, soit un coût total prévisionnel de travaux toutes dépenses confondues d’environ 3,2 millions d’euros HT et hors mobilier », dévoile le conseiller exécutif.
Il propose par ailleurs un choix d’exploitation en régie directe, avec un accompagnement de la CdC par deux prestataires : « un thermaliste spécialisé et un médecin conseil ». « La directrice a d’ores et déjà été recrutée, un médecin thermale vacataire, un infirmier et un agent techniques doivent encore être recrutés », précise-t-il encore. Si cette réouverture prochaine permettra de répondre à l’urgence et de garder l’agrément thermal pour les cinq prochaines années, Julien Paolini affirme enfin : « Nous aurons à réfléchir à l’avenir si c’est du ressort de la CdC de gérer un établissement thermal ».
Trouver un modèle économique
Ouvrant les débats, Marie-Anne Pieri rappelle que son groupe Un Soffiu Novu a interpellé sur la réouverture des bains de Petrapola depuis 2017. « Je dois dire que vous avez été assez autistes. Il a fallu attendre le delta du 18 septembre 2024 pour envisager une construction d’un chalet », tance-t-elle. « Il y a un mois nous nous sommes rendus sur le site avec le comité de suivi. Nous avons constaté que la construction prive les habitants d’un lavoir, puisque ce chalet est construit en limite d’une rivière donc les habitants d’Isolaccio sont un peu émus même si on comprend l’utilité de la construction de ce chalet qui a été fait dans l’urgence à un coût très important », regrette-t-elle par ailleurs en lançant : « Quid de l’hébergement ? Puisque le chalet servira uniquement à la cure ». Tout comme Josepha Giacometti-Piredda après elle, elle s’interroge également sur l’avenir du thermalisme en Corse, alors que « d’autres sources méritent une attention ». Paul-Félix Benedetti fustige pour sa part : « Il ne faut pas se laisser abuser par le prix qui est important. Le chalet ne fait que 200m2, et au final on a un dispositif qui ne peut accueillir que quatre curistes ». « On sera très loin de l’équilibre financier ne serait-ce qu’en exploitation courante », déplore-t-il encore.
En conclusion, Julien Paolini que tiendra à remettre en exergue que la majorité territoriale s’est déjà astreinte à travailler « sur le potentiel et les stratégies de développement du thermalisme » mais que cela prendra du temps. « Se posera aussi la question des moyens. Comment financer le développement du thermalisme ? », avertit-il. Il concède d’ailleurs que « l’équilibre économique du chalet est forcément très déficitaire ». « Il ne peut pas perdurer dans le temps avec un fonctionnement en régie directe, sauf à accepter des pertes annuelles relativement conséquentes et régulières. Il va falloir trouver un modèle économique », reconnait-il. En ce qui concerne les logements, le président de l’AUE relève qu’il existe déjà « un certain nombre d’acteurs privés sur le terrain qui proposent du logement pour accueillir les curistes » et note que c’est la solution qui a été privilégiée pendant des années. « Est-ce que nous avons vocation à investir dans un établissement qui accueillerait les curistes ? Je n’en suis pas persuadé, loin s’en faut », soutient-il. Le rapport sera dans la foulée adopté à l’unanimité.
S’il affirme que la crise du Covid a entrainé un certain nombre de retards dans la réalisation de ces travaux, le président de l’AUE pointe une contrainte forte : la réouverture au plus tard 18 jours – durée moyenne d’une cure complète – avant le 19 septembre prochain, condition sine qua non pour garder l’agrément thermal. « Compte tenu des contraintes et des enjeux importants pour le Fiumorbu, une gouvernance tripartite a été mise en place, à la fois avec les élus du territoire, des membres du conseil scientifique, de l’ARS, des services de l’État, des services de la Collectivité de Corse, et des élus de l’Assemblée de Corse », déroule le conseiller exécutif en notant que cette gouvernance s’est organisée autour d’un comité de suivi qui s’est réuni en novembre 2021, en novembre 2023 et en juin 2024 afin de travailler à la réouverture des bains de Petrapola.
Un chalet thermal bientôt achevé
« Nous avons essayé de reprendre les choses dans l’ordre », pose Julien Paolini en glissant qu’avant sa reprise par la majorité territoriale, « ce dossier n’a pas toujours été mené de façon stratégique ». Et le premier point que vise le président de l’AUE est la sécurisation de l’état sanitaire de la source. « Les pollutions à légionnelle étaient récurrentes pendant des années », explique-t-il. « Des travaux lourds ont été engagés pour retrouver l’origine de la source et voir si cette pollution se trouvait à ce niveau. Le captage a été sécurisé, une campagne de surveillance a été lancée avec des analyses régulières pendant un an. Cela a permis de démontrer la conformité de la source, la température stable et surtout l’absence de contamination à la légionnelle », expose-t-il. Dès lors, la refonte de l’établissement et la reprise de l’activité a pu être envisagée. « Nous sommes parvenus à obtenir une autorisation d’exploiter début juin », dévoile Julien Paolini. Restait donc à pouvoir accueillir les curistes « dans un établissement récent et aux normes ». « Le choix a été fait de la construction d’un nouveau bâtiment, en l’occurrence un chalet thermal. Sa construction devrait prendre fin dans les prochaines semaines, aux alentours du 10 août », annonce-t-il. L’enveloppe financière dévolue à ces travaux est toutefois conséquente : « 2,1 millions d’euros HT pour le chalet, soit un coût total prévisionnel de travaux toutes dépenses confondues d’environ 3,2 millions d’euros HT et hors mobilier », dévoile le conseiller exécutif.
Il propose par ailleurs un choix d’exploitation en régie directe, avec un accompagnement de la CdC par deux prestataires : « un thermaliste spécialisé et un médecin conseil ». « La directrice a d’ores et déjà été recrutée, un médecin thermale vacataire, un infirmier et un agent techniques doivent encore être recrutés », précise-t-il encore. Si cette réouverture prochaine permettra de répondre à l’urgence et de garder l’agrément thermal pour les cinq prochaines années, Julien Paolini affirme enfin : « Nous aurons à réfléchir à l’avenir si c’est du ressort de la CdC de gérer un établissement thermal ».
Trouver un modèle économique
Ouvrant les débats, Marie-Anne Pieri rappelle que son groupe Un Soffiu Novu a interpellé sur la réouverture des bains de Petrapola depuis 2017. « Je dois dire que vous avez été assez autistes. Il a fallu attendre le delta du 18 septembre 2024 pour envisager une construction d’un chalet », tance-t-elle. « Il y a un mois nous nous sommes rendus sur le site avec le comité de suivi. Nous avons constaté que la construction prive les habitants d’un lavoir, puisque ce chalet est construit en limite d’une rivière donc les habitants d’Isolaccio sont un peu émus même si on comprend l’utilité de la construction de ce chalet qui a été fait dans l’urgence à un coût très important », regrette-t-elle par ailleurs en lançant : « Quid de l’hébergement ? Puisque le chalet servira uniquement à la cure ». Tout comme Josepha Giacometti-Piredda après elle, elle s’interroge également sur l’avenir du thermalisme en Corse, alors que « d’autres sources méritent une attention ». Paul-Félix Benedetti fustige pour sa part : « Il ne faut pas se laisser abuser par le prix qui est important. Le chalet ne fait que 200m2, et au final on a un dispositif qui ne peut accueillir que quatre curistes ». « On sera très loin de l’équilibre financier ne serait-ce qu’en exploitation courante », déplore-t-il encore.
En conclusion, Julien Paolini que tiendra à remettre en exergue que la majorité territoriale s’est déjà astreinte à travailler « sur le potentiel et les stratégies de développement du thermalisme » mais que cela prendra du temps. « Se posera aussi la question des moyens. Comment financer le développement du thermalisme ? », avertit-il. Il concède d’ailleurs que « l’équilibre économique du chalet est forcément très déficitaire ». « Il ne peut pas perdurer dans le temps avec un fonctionnement en régie directe, sauf à accepter des pertes annuelles relativement conséquentes et régulières. Il va falloir trouver un modèle économique », reconnait-il. En ce qui concerne les logements, le président de l’AUE relève qu’il existe déjà « un certain nombre d’acteurs privés sur le terrain qui proposent du logement pour accueillir les curistes » et note que c’est la solution qui a été privilégiée pendant des années. « Est-ce que nous avons vocation à investir dans un établissement qui accueillerait les curistes ? Je n’en suis pas persuadé, loin s’en faut », soutient-il. Le rapport sera dans la foulée adopté à l’unanimité.