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Libération de la Corse à Bastia :" 200 élèves parqués et traités comme du bétail "


le Dimanche 6 Octobre 2013 à 17:08

Louis Luciani, professeur d'Histoire au lycée de Corte, n'en est pas encore revenu. Quelques jours après la célébration du 70ème anniversaire de la Libération de la Corse sur la place Saint-Nicolas de Bastia, en présence du président de la République, il n'a toujours pas digéré la façon dont 200 collégiens et lycéens - parmi lesquels tous les élèves ayant participé au concours national de la Résistance et de la déportation"', ont été "traités" lors de cette cérémonie.



" 200 élèves parqués et traités comme du bétail " lors de la célébration du 70ème anniversaire de la Libération de la Corse selon Louis Luciani
" 200 élèves parqués et traités comme du bétail " lors de la célébration du 70ème anniversaire de la Libération de la Corse selon Louis Luciani

"Arrivés vers 14h30 ces derniers ont été parqués ni plus ni moins comme du bétail et traités comme tel" ne décolère pas Louis Luciani. D'autant que la Corse  "et tout particulierement la Haute Corse est  le département français le mieux représenté à ce concours et ce depuis plusieurs années" avec depuis 2010 des lauriers pour le lycée Giocante de Casabianca, le collège du Cap corse et le lycée de Corte.

"Derrière cette réussite, il y a le travail bénévole des enseignants et la motivation des élèves" souligne encore le professeur d'histoire. 
"Quelle attention fut laissée à ces jeunes pendant et aprés la ceremonie ?" interroge Louis Luciani. 
"Aucune."

Le prof d'histoire, irrité par autant d'indifférence, montre, alors, du doigt un peu tout le monde

" Rien de la part des plus hautes autorités de l'Etat, encore moins de la part des associations d'anciens combattants toujours prompts à diffuser dans les écoles le message '' la mémoire se transmet, l'espoir se donne".

"Rien du tout de la part de certains des heritiers des grandes familles de résistants.

Et pas du tout de la part de la représentante de l'Education nationale (confortablement assise 1h30 avant l'arrivée du chef de l'Etat) et qui n'a bougé qu'une seule fois afin d'intimer à des élèves fatigués  l'ordre de libérer les places à un couple de commissires de police en uniforme visiblement très fatigués...."

Aucune convenance à l'égard de son personnel plaçé sous son autorité."

"Honneur, par contre, au colonel de gendarmerie resté debout tout au long de la cérémonie, et qui n'a pas hésiter à saluer et échanger quelques mots chaque fois qu'il croisait un de ses subordonnés du simple maréchal des logis au capitaine en passant par les deux gardes républicains.

Mais l'armée cultive encore des valeurs oubliées par l'administration.


"On a fait venir les élèves pour faire du nombre"

L'État à travers son représentant local en uniforme de céremonie présent bien avant l'arrivée du chef de l'Etat et qui a organisé la cérémonie, n'a pas été capable d'assurer sa mission."

Pourtant rappelle Louis Luciani " Le concours national de la Résistance et de la déportation (CNRD) vise à perpétuer chez les collégiens de troisième et les lycéens, la mémoire de la Résistance et de la déportation. La participation au concours permet aux élèves d'en tirer des leçons civiques dans leur vie d'aujourd'hui."

Et de rappeler : 

"En 1993, pour les 50 ans de la libération de la Corse, Vanina, une jeune lycéenne de Balagne avait lu devant le président François Mitterrand sa dissertation présentée au concours national."
Rien de tout cela place Saint-Nicolas.

"Comme lors de la remise des prix au mois de Juin dans les locaux de la préfecture de Bastia, aucun échange avec les anciens combattants et déportés, aucun remerciement, en clair une autre céremonie, une de plus, complètement désynchronisée de l'actualité et surtout de l'Histoire et de la Mémoire. 

On a tout simplement fait venir les élèves pour faire du nombre" regrette, aujourd'hui, Louis Luciani.

Et de conclure :  "Il y a fort à parier que le concours ne sera plus préparé en Haute-Corse."