Liberté, fraternité. Deux mots comme réponse à l’inacceptable. Deux mots, symboles de valeurs qui ont conduit des millions de personnes à se rassembler en France, et en Europe. Deux mots inscrits au fronton d’un cortège de plus de 10 000 personnes, qui, parti de la gare ferroviaire, a rejoint l’hôtel de la Collectivité Territoriale de Corse, dimanche après-midi, à Ajaccio.
Une mobilisation sans précédent, résultat de l'appel des dignitaires catholiques, protestants, musulmans et juifs de Corse.
Et un point d’arrivée fort en symbolique : toute la Corse était mobilisée en ce jour.
Tout au long de la montée du cours Napoléon, en tête d’un cortège impressionnant, on remarquait côte à côte les dignitaires des différents cultes, ainsi que quelques élus et membres de la Ligue des Droits de l’Homme. Une belle unité, qui s’est fait écho dans les discours qui ont conclu la marche, devant l’hôtel de la CTC.
« Il faut continuer tous ensemble le combat. Continuer le rassemblement. Pour lutter contre l’obscurantisme. Contre l’amalgame. Pour les valeurs républicaines et pour la liberté d’expression », s’est ainsi exprimé Dominique Bucchini, président de l’Assemblée de Corse.
« Je n’ai pas de colère dans mon cœur, mais une très profonde tristesse, beaucoup de douleur, et de la révolte, ça oui ! J’ai mal à mon humanité. J’ai mal à ma foi. J’ai mal à mon espérance. Cependant partout je vois des lumières qui s’allument. Je vois des gens qui au lieu d’être anéantis se lèvent. La terreur ne gagnera pas. Les ténèbres ne souffleront pas la flamme qui brûle en l’humanité. Il est temps sans doute d’entrer en résistance. Résister absolument et sans transiger à la haine, aux amalgames, au découragement », a quant à elle lancé Marie-Odile Wilson, pasteur de l’Eglise Protestante Unie de Corse, reprenant des mots empruntés à ses collègues d’Alsace Lorraine.
Karim Aida, porte parole du conseil régional du culte Musulman, a, pour sa part, tenu un long discours appelant à ne pas faire d’amalgame : « Il est essentiel pour nous d’être là, présents aujourd’hui, unis autour de nos concitoyens afin de condamner fermement et sans équivoque le terrorisme et tout atteinte à la vie humaine. Nous avons été profondément choqués par ces actes d’une extrême violence, des actes démunis d’humanité. Au delà des débats d’idées, de nos confessions, de nos origines, de nos opinions politiques, nous sommes tous rassemblés en ce lieu afin de montrer l’unité de notre pays face à l’horreur et réaffirmer notre attachement aux valeurs humanistes universelles qui représentent notre socle commun. Nous tenons également à rappeler, en tant que citoyens musulmans, que l’Islam se désavoue de ces actes. Le terrorisme n’a pas de religion. Il n’est que haine, division, peur et chaos, alors que notre religion appelle à la tolérance, l’amour, le respect et la paix. Chaque citoyen de confession musulmane aspire à vivre en paix avec son prochain, sans craindre l’amalgame et le rejet. La communauté musulmane doit faire face ces temps-ci à un regain d’actes islamophobes, avec des tensions et des représailles au quotidien. Elle s’inquiète fortement de ce climat qui nuit fortement au vivre ensemble. Ne nous trompons pas d’ennemi ».
« Au-delà de nos différences religieuses, philosophiques ou politiques, nous devons nous rassembler pour défendre la liberté d’expression sans laquelle il n’y a pas de démocratie possible. Certains sont tentés par la violence ou la haine, à l’encontre de la communauté musulmane présente en Corse. Ne tombons pas dans ce piège : la violence surtout quand elle est injustice, engendre la violence et le chaos. Quelles que soient nos différences apprenons au contraire à dialoguer, à nous connaître, à vivre ensemble. Pour cela nous devons combattre le terrorisme, mais aussi la peur de violence, d’indifférence ou d’intolérance qui est en chacun d’entre nous. C’est de paix dont nous avons besoin. Construisons ensemble la fraternité que nous offrirons aux générations suivantes », a repris en écho Mgr Olivier de Germay, Evêque de Corse.
Enfin, André Paccou, de la LDH de Corse, a conclu le rassemblement en appelant à continuer de lutter pour préserver ces valeurs fondamentales de la République, condamnant fermement les tracts islamophobes distribués ces derniers jours, marque d’une « identité exclusive qui n’est pas la nôtre » : « Ces derniers jours ont été une épreuve pour nous qui sommes attachés aux principes de démocratie. Nous citoyens, nous ne devons pas oublier, lorsque l’émotion laissera sa place à une vie normale. Demain il nous faudra continuer à être vigilants. Nous citoyens, sommes les premiers garants de la liberté. Nous associons la liberté et la fraternité, pour dire non à la barbarie et faire barrage au racisme et à l’anti sémitisme. Ne laissons pas la haine prospérer sur le terreau de la barbarie ».
Manon PERELLI
Une mobilisation sans précédent, résultat de l'appel des dignitaires catholiques, protestants, musulmans et juifs de Corse.
Et un point d’arrivée fort en symbolique : toute la Corse était mobilisée en ce jour.
Tout au long de la montée du cours Napoléon, en tête d’un cortège impressionnant, on remarquait côte à côte les dignitaires des différents cultes, ainsi que quelques élus et membres de la Ligue des Droits de l’Homme. Une belle unité, qui s’est fait écho dans les discours qui ont conclu la marche, devant l’hôtel de la CTC.
« Il faut continuer tous ensemble le combat. Continuer le rassemblement. Pour lutter contre l’obscurantisme. Contre l’amalgame. Pour les valeurs républicaines et pour la liberté d’expression », s’est ainsi exprimé Dominique Bucchini, président de l’Assemblée de Corse.
« Je n’ai pas de colère dans mon cœur, mais une très profonde tristesse, beaucoup de douleur, et de la révolte, ça oui ! J’ai mal à mon humanité. J’ai mal à ma foi. J’ai mal à mon espérance. Cependant partout je vois des lumières qui s’allument. Je vois des gens qui au lieu d’être anéantis se lèvent. La terreur ne gagnera pas. Les ténèbres ne souffleront pas la flamme qui brûle en l’humanité. Il est temps sans doute d’entrer en résistance. Résister absolument et sans transiger à la haine, aux amalgames, au découragement », a quant à elle lancé Marie-Odile Wilson, pasteur de l’Eglise Protestante Unie de Corse, reprenant des mots empruntés à ses collègues d’Alsace Lorraine.
Karim Aida, porte parole du conseil régional du culte Musulman, a, pour sa part, tenu un long discours appelant à ne pas faire d’amalgame : « Il est essentiel pour nous d’être là, présents aujourd’hui, unis autour de nos concitoyens afin de condamner fermement et sans équivoque le terrorisme et tout atteinte à la vie humaine. Nous avons été profondément choqués par ces actes d’une extrême violence, des actes démunis d’humanité. Au delà des débats d’idées, de nos confessions, de nos origines, de nos opinions politiques, nous sommes tous rassemblés en ce lieu afin de montrer l’unité de notre pays face à l’horreur et réaffirmer notre attachement aux valeurs humanistes universelles qui représentent notre socle commun. Nous tenons également à rappeler, en tant que citoyens musulmans, que l’Islam se désavoue de ces actes. Le terrorisme n’a pas de religion. Il n’est que haine, division, peur et chaos, alors que notre religion appelle à la tolérance, l’amour, le respect et la paix. Chaque citoyen de confession musulmane aspire à vivre en paix avec son prochain, sans craindre l’amalgame et le rejet. La communauté musulmane doit faire face ces temps-ci à un regain d’actes islamophobes, avec des tensions et des représailles au quotidien. Elle s’inquiète fortement de ce climat qui nuit fortement au vivre ensemble. Ne nous trompons pas d’ennemi ».
« Au-delà de nos différences religieuses, philosophiques ou politiques, nous devons nous rassembler pour défendre la liberté d’expression sans laquelle il n’y a pas de démocratie possible. Certains sont tentés par la violence ou la haine, à l’encontre de la communauté musulmane présente en Corse. Ne tombons pas dans ce piège : la violence surtout quand elle est injustice, engendre la violence et le chaos. Quelles que soient nos différences apprenons au contraire à dialoguer, à nous connaître, à vivre ensemble. Pour cela nous devons combattre le terrorisme, mais aussi la peur de violence, d’indifférence ou d’intolérance qui est en chacun d’entre nous. C’est de paix dont nous avons besoin. Construisons ensemble la fraternité que nous offrirons aux générations suivantes », a repris en écho Mgr Olivier de Germay, Evêque de Corse.
Enfin, André Paccou, de la LDH de Corse, a conclu le rassemblement en appelant à continuer de lutter pour préserver ces valeurs fondamentales de la République, condamnant fermement les tracts islamophobes distribués ces derniers jours, marque d’une « identité exclusive qui n’est pas la nôtre » : « Ces derniers jours ont été une épreuve pour nous qui sommes attachés aux principes de démocratie. Nous citoyens, nous ne devons pas oublier, lorsque l’émotion laissera sa place à une vie normale. Demain il nous faudra continuer à être vigilants. Nous citoyens, sommes les premiers garants de la liberté. Nous associons la liberté et la fraternité, pour dire non à la barbarie et faire barrage au racisme et à l’anti sémitisme. Ne laissons pas la haine prospérer sur le terreau de la barbarie ».
Manon PERELLI