Mais dès l'évocation du premier rapport on a vite compris que le ton n'avait guère changé 8 jours après.
C'est Guy Armanet le maire de Santa Maria di Lota qui, le premier, a mené la charge.
Guy Armanet intervenant après l'adoption du rapport sur l'attribution des marchés de fournitures de collecte des déchets n'a pas mâché ses mots envers le président de la CAB qui, imperturbable, a laissé le maire de Santa Maria s'exprimer sur sa délégation, les conditions dans lesquelles elle lui avait été confiée, sur la non anticipation du président de la CAB et du Syvadec dans la crise des déchets,sur le fait que les maires n'aient pas été consultés sur le service de la collecte minimum ou bien encore sur l'incapacité du président de CAB à travailler en collégialité.
Et pour finir : " Je ne crois pas à votre volonté de cohabitation. J'en rejette même l'idée. Nous allons reprendre le pouvoir en concertation avec les acteurs qui pèsent : la CTC, les communes et surtout la population" a lancé Guy Armanet.
François Tatti a encaissé. Et n'a opposé qu'une seule réponse à la charge du maire de Santa Maria di Lota : "Travaillons !"
Les reproches se sont poursuivis après le rapport de la mise en œuvre par la CAB de la collecte de la taxe de séjour. Après Jo Massoni, Michel Rossi a regretté, après avoir souhaité que la collectivité se penche rapidement sur la régie de l'eau, qu'il n'y ait pas eu de réunion depuis près de 3 mois ou bien d'avoir pris connaissance du nouvel organigramme de la communauté d'agglomération sur… Twitter ! "C'est déplacé et indécent" a lancé le maire de Ville-di-Pietrabugno, ce qui a amené François Tatti à rappeler aux intervenants que ce sont eux-mêmes qui avaient exprimé le désir de "ne plus avoir à faire" avec lui.
Est venu ensuite l'examen de la modification du règlement intérieur inhérente à la demande des 32 conseillers communautaires contestataires. Il fallu dès lors à l'assemblée se plonger sur le code général des collectivités et locales faire la part des choses entre les textes et les propositions, plutôt les mises en garde juridiques soulignées par François Tatti.
Première suspension de séance.
A la reprise des travaux Emmanuelle de Gentili est repartie à la charge. " Comme nous pouvions nous y attendre vous faites de l'entrave, vous excellez davantage pour opposer et pour détruire que pour construire et trouver les consensus . Soit vous avez fait des erreurs une nouvelle fois fois, et vous essayez de nous en faire porter la responsabilité , soit vous dépassez vos prérogatives en faisant, comme vous pouvez en avoir envie un contrôle de légalité avant l'heure. Nous allons donc corriger éventuellement vos erreurs et maintenir l'esprit de nos demandes. On ne peut pas se contenter d'une simple note qui interprète une communication téléphonique. Ce n'est pas sérieux. Soit vous auriez vérifier la conformité de vos propres actes, soit ne rien dire et ne pas faire ce cinéma alors que nous essayons de faire fonctionner cet outil malgré vos démarches chaque fois excessives en entière de communication. qui masquent votre envie de collaborer avec les communes qui vous ont mis à cette responsabilité."
Louis Pozzo di Borgo y est allé aussi de son couplet en rappelant que "la communication et la politique - référence faite à la dernière conférence de presse de François Tatti à propos du complexe sportif d'Erbajolo-Volpajo - ne doivent pas prendre le pas le travail initié par les services et les conseillers communautaires. Il est donc temps que le bureau prenne une place prépondérante dans les décisions de l'institution et vienne enterrer l'exercice solitaire du pouvoir…"
La réponse de François Tatti en vidéo.
"Une minorité ne peut pas diriger une communauté comme la nôtre"
Jacky Padovani a vite réagi au propos de François Tatti.
"Je ne suis pas un juriste très averti loin de là, mais vous et votre minorité absolue - et pas votre majorité relative - vous demandez de présenter des dossiers en bonne et due forme. Mais aujourd’hui je vous demande publiquement de demander à votre administration de travailler avec les vice-présidents comme elle travaille avec vous. Or vous ne l’utilisez que pour vous ."
L'administration travaille « sous l’autorité du président et sous sa responsabilité » a répliqué François Tatti alors que le maire de San Martino di Lota l'accusait de "noyer le poisson."
Bref pour Jacky Padovani "une minorité ne peut pas diriger une communauté comme la notre". Le débat s'est poursuivi un temps comme cela avec, très souvent à la clef, le mot respect - du président et de l'institution - évoqué par François Tatti et par Jacky Padovani pour lequel le respect doit être celui de "la démocratie, celle où le plus grand nombre décide !"
Puis l'assemblée est revenu à l'ordre avec un François Tatti qui a rappelé les points qui lui paraissaient illégaux dans le règlement intérieur que la majorité entendait modifier.
Après un bref échange avec Emmanuelle De Gentili qui estimait qu'il s'agissait "d'une interprétation personnelle "du président de la CAB auquel elle demandait de "laisser le contrôle de la légalité décider", nouvelle suspension de séance.
A la reprise la CAB adoptait la modification du règlement intérieur ainsi que la modification de la délibération du Conseil portant délégation de pouvoir au bureau. En revanche l'élection de 2 vice-présidents ainsi que l'élection du bureau, à partir du vote favorable pour le maintien des vice-présidents auxquels François Tatti a retiré les délégations, a été reporté à un prochain conseil communautaire qui se penchera, aussi, sur le souhait exprimé par la majorité de porter le nombre de vice-présidents de 10 à 12.
Le conseil a par ailleurs modifié la délibération du Conseil communautaire portant désignation des représentants de la CAB appelés à siéger à l’Office de tourisme : ce seront, bien sûr, les élus présentés par la majorité !
Le match continue donc de plus belle !
En fin de séance Francis Riolacci a ramené tout le monde un peu à la réalité en rappelant que la crise des déchets n'était pas terminée et que sans une prise de conscience générale - ou d'un examen du problème lors d'un prochain en conseil communautaire - elle pourrait rebondir dès l'été prochain avec d'autres conséquences plus graves !