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Marie-Antoinette Santoni-Brunelli : « Je regrette le manque d’unanimité »


Nicole Mari le Dimanche 19 Mai 2013 à 22:55

Seule élue du groupe de droite « Rassembler pour la Corse » à avoir voté le statut de coofficialité de la langue corse, Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, également membre d’Une Nouvelle Corse, livre, à Corse Net Infos, son sentiment et ses regrets du manque d’unanimité qui a prévalu.



Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, élue du groupe « Rassembler pour la Corse ».
Marie-Antoinette Santoni-Brunelli, élue du groupe « Rassembler pour la Corse ».
- Quelle est votre réaction au vote du statut de coofficialité ?
- Je pense que nous avons vécu un moment historique. Malheureusement, nous sommes loin de l’unanimité de 2007 qu’avait connu le vote du plan de développement de la langue corse. Je le regrette sincèrement.
 
- Pourquoi n’y-a-t-il pas eu, selon vous, unanimité, aujourd’hui ?
- Aujourd’hui, le mot coofficialité provoque, malheureusement, un certain nombre de crispations et de clivages, tant du côté de la droite que de la gauche. Néanmoins, il faut rester sur une note positive. Le rapport sur la coofficialité a réuni une majorité de votes favorables. C’est une bonne chose.
 
- Vous avez fait cavalier seul dans le groupe de droite. Cette position a-t-elle été difficile à tenir ?
- Bien sûr ! C’est toujours difficile d’être isolée dans un groupe. Néanmoins, mes collègues de la droite savent depuis le début de la mandature quelle est ma position sur le sujet. Je ne l’ai jamais cachée. Avec Jean-Martin Mondoloni, au sein d’Une Nouvelle Corse, nous avons défendu la sauvegarde de la langue et l’idée qu’il fallait aller vers la coofficialité. On savait tous, aussi, que cette question de la coofficialité se présenterait durant cette mandature.
 
- Que pensez-vous des positions de cette droite qui reste bloquée sur des archaïsmes ?
- Je respecte toutes les positions, à partir du moment où elles sont justifiées et argumentées. Mes collègues de droite ont argumenté leur position. Je ne la partage pas, mais je ne la juge pas.
 
- Regrettez-vous de n’avoir pas réussi à les convaincre ?
- Je regrette qu’il n’y ait pas eu plus d’adeptes au sein du groupe de la droite. Comme je regrette qu’il n’y ait pas eu non plus une unanimité à gauche.
 
- Qu’attendez-vous du gouvernement ?
- J’espère que le gouvernement sera réceptif à cette forte demande qui émane de la Collectivité territoriale de Corse parce que je suis persuadée que la coofficialité est le seul moyen de sauver notre langue.
 
Propos recueillis par Nicole MARI