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Nautic 2016 : La Corse et ses potentialités en matière de nautisme et de plaisance


Jean-François Vinciguerra le Dimanche 11 Décembre 2016 à 21:25

Le Nautic de Paris est une grande vitrine en même temps qu’un immense événement du sport et de l’aventure maritime qui attire des centaines de milliers de visiteurs. C’est l’endroit où il faut être vu et entendu, le stand où tout se décide, le centre d’affaires de toutes les régions littorales qui possèdent une industrie nautique. La Corse en fait partie intégrante



Le salon de la Porte de Versailles rassemble tous les professionnels sur les tendances, les grands rendez-vous et donc les temps forts en même temps que les principales .animations qui font l’actualité maritime à tous les niveaux.
La Corse, présente au Nautic depuis des décennies, revient tous les ans avec un souffle nouveau, au beau milieu de l’hiver mais avec des pauses, des instants de détente,  qui ressemblent à des évasions vers la grande bleue. Et ça marche très fort comme nous avons pu le constater à travers les visites, les animations et autres conférences de presse.
Le stand CORSICA a de nouveau été pris d’assaut durant une dizaine de jours par une multitude de visiteurs, pour la plupart connaisseurs des choses de la mer mais pas seulement. Certains acteurs du nautisme insulaires avaient pris place chez la plupart des grands constructeurs de bateaux, de semi-rigides ou de motoristes et autres loueurs à grande échelle. Dans les trois grands halls, nos compatriotes étaient directement reliés au stand majeur représentant notre île. 


L’industrie nautique Corse, ça marche…
C’est dire si le nautisme corse fait sa mue et s’améliore au fil des années pour offrir le maximum de services à nos visiteurs. Avec plus de 8000 anneaux, l’île ne peut satisfaire toutes les demandes qui affluent de toutes parts, ni même la grande plaisance qui ne demande qu’à être accueillie dans nos eaux. Mais bon, si le développement des capacités d’accueil ne se développe pas sur un coup de baguette magique, on s’aperçoit que depuis une quinzaine d’années, de nombreux efforts ont été faits, de gros investissements ont vu le jour sur l’ensemble de notre littoral. Des ports nouveaux sont nés, les capacités d’accueil ont doublé, des mouillages organisés ont été mis en place autour de l’île et si l’on revient 10 ans en arrière, on se rappelle que le « plan nautique Corse » a été mis en place par la Collectivité Territoriale de Corse.
Aujourd’hui, le plaisancier qui aborde nos côtes sait qu’il pourra trouver chaussure à son pied, du nord au sud, de l’est à l’ouest, les structures d’accueil ont évolué, les ports disposent de matériels modernes qui facilitent l’accès et les plans d’actions développés au cours de ces dernières années ont permis de d’accueillir plus encore de monde, de nuitées, d’embarcations. Reste la grande plaisance à développer mais on y pense en haut lieu et le sujet est régulièrement évoqué pour ne pas s’abriter sous une couche de poussière. Loin s’en faut.


Le plan d’action et ses orientations
Il n’est que de se rappeler la création il y a quelques années du pôle d’Excellence Nautisme et Plaisance « CAP NAUTIC » initié pour un développement plus harmonieux de la filière nautique dont on ne peut nier la forte poussée sur notre littoral.  Plus près de nous, le nouveau plan d’action va permettre une politique plus ambitieuse encore, afin de donner à l’île sa plaine dimension, à savoir un territoire d’excellence en matière de nautisme et de plaisance. C’est ce que nous ont expliqué durant ce salon Jean-Christophe Angelini, président de l’ADEC et Nanette Maupertuis, président de l’ATC, présents sur le stand Corsica
Avec « Cap Nautic 2 » qui est un plan d’action ambitieux, la CTC entend soutenir la mise en œuvre de projets structurants généraux qui vont bénéficier à l’ensemble des acteurs de la filière. Il se décline en quatre axes d’orientation :
  • Le renforcement de la professionnalisation du secteur
  • Le développement de la compétitivité de ses entreprises 
  • La structuration et la promotion de l’offre nautique insulaire
  • Le développement des partenariats
« Il y a un sujet à réformer dans la durée qui est l’offre de nautisme et de plaisance à travers nos stratégies actualisées. Celle globale, qui est conduite par l’ATC et par l’ADEC dans le cadre du Cap Nautic, avec la volonté que l’on a d’une part de continuer à travailler en transversalité dans nos Offices et Agences et, de l’autre, en coordonnant toujours l’avantage des acteurs du domaine. Certains des acteurs se sont plaints de ne pas avoir été associés à la conduite d’une politique offensive en matière de nautisme et de plaisance. Nous avons donc travaillé avec eux, nous avons fait un certain nombre de préconisations qui vont être présentées à l’Assemblée la semaine prochaine et ensuite on va continuer avec à la fois, un niveau d’accompagnement technique et financier dans la mesure où l’ATC et l’ADEC, à travers l’appel à projet, libèrent des aides dimensionnées par rapport à l’enjeu. C’est ce que l’on fait, avec la volonté de maintenir un périmètre et de garder un niveau d’investissement financier au moins équivalent ou supérieur. Voilà qui marque déjà une volonté politique en matière de soutien nautisme et plaisance. »
Autre point important soulevé par Jean-Christophe Angelini et Nanette Maupertuis, la nouvelle donne, avec la future collectivité unique qui va faire évoluer considérablement la domanialité des infrastructures portuaires :
« Avec une gestion plus unifiée et plus globale, conjointement avec les Chambres de Commerce, on va pouvoir traiter les sujets de l’offre en matière de nautisme et de plaisance et faire en sorte que l’on ait un développement qui soit réel et qui soit durable. Le secteur est aujourd’hui soumis à une pression importante. »


Et la grande plaisance ?
Les plaisanciers qui naviguent autour de la Corse croisent souvent de grosses unités. De celles qui, de temps à autres, réussissent à obtenir quelques places dans nos ports d’Ajaccio, Bonifacio, Bastia ou Calvi, mais la plupart du temps, ces imposants yachts restent au grand large et se dirigent vers la Sardaigne ou la Côte d’Azur faute d’infrastructures, sans parler de ceux qui aimeraient avoir une place fixe à l’année dans l’une de nos structures. Mais comme chacun sait, c’est du domaine du rêve…
Il existe certes quelques projets de grands ports, comme par exemple le Fond de Baie à Ajaccio, mais voilà plusieurs années qu’il reste bien au chaud dans les tiroirs. La nouvelle mandature en place depuis bientôt deux ans a quelque fois évoqué ce dossier et pourrait bien le ressortir pour le rendre plus probable au cours des années à venir…C’est en tout cas dans l’air du temps.
« Il y a c’est vrai, le projet du fond de baie d’Ajaccio, celui également d’Aspretto, qui semble tout aussi abordable, où il est question potentiellement d’édifier un site qui pourrait être dédié à la grande voire à la très grande plaisance, dont nous avons été sollicités par la CCI et par la CAPA. Il y a aujourd’hui des possibilités et il faut les exploiter c’est vrai. Il y a des projets c’est vrai, mais ils vont tous sortir, vont faire l’objet d’études et d’expertises, certains seront validés et retenus parce que pertinents, d’autres seront clairement abandonnés. Nous n’allons pas agiter des projets sans être certain de pouvoir les réaliser.
Une chose est sûre, je m’aperçois que nous avons de plus en plus de dossiers qui arrivent dans nos services instructeurs qui sont liés à l’innovation et cela est très intéressant. J’ai appris il y a peu qu’une structure envisage de construire des semi-rigides en Corse, avec un projet pertinent, réalisable, des projets portuaires, sans parler d’autres projets qui me paraissent intéressants pour l’avenir de la filière. Il y a des dossiers qui méritent d’être étudiés notamment dans le cadre de notre partenariat stratégique avec la Sardaigne qui, de son côté, a pas mal évolué dans ce domaine. Des contacts sont noués, des acteurs du nautisme se rassemblent souvent pour en parler, nous allons vers un développement harmonieux de cette plaisance et tout ce qui va avec. Il y a de nombreuses potentialités à développer et nous allons nous y atteler car le secteur est créateur d’emplois, il ne faut pas l’oublier. La mise en synergie des infrastructures peut nous faire avancer dans ce domaine où nos 1000 kilomètres de côtes constituent un atout considérable. »
Propos recueillis par J.F.V.