Pierre Savelli, maire nationaliste de Bastia.
- Quelle a été votre réaction aux évènements de Siscu ?
- Il était important de s’enquérir de l’état de santé des victimes, de comprendre ce qui s’était passé et de chercher immédiatement à canaliser la tension. C’est pourquoi j'ai rencontré, dans la nuit qui a suivi les faits, les victimes de ce qui a été une agression. J'ai rencontré, dimanche, certains habitants de Siscu, dont les enfants présents sur la plage, très choqués par cet épisode. Le même jour, j’ai également été à la rencontre des habitants des quartiers Sud de Bastia qui ont pu être heurtés, voire moralement affectés, par la manifestation de dimanche après-midi.
- Cette tension latente vous inquiète-t-elle ?
- Il faut remettre cet évènement à sa place, notamment en n’en faisant pas le symbole, l’artefact médiatique, de prétendues tensions communautaires ou religieuses. Surtout dans le contexte international de montée du terrorisme. Ce qui s’est passé à Siscu peut se passer partout ailleurs. Nous devons en tant qu’élus travailler à comprendre et agir pour prévenir ce type d’incident. Contrairement à ce qui a pu être dit ou écrit, aucun des membres de la famille à l’origine des troubles ne réside sur notre commune. Ces évènements trouvent leur origine dans la tentative de privatisation de la plage. Aucune place, donc, pour la radicalisation religieuse ou le racisme ! Cela doit être dit et répété. Pour le reste, je laisse, à ceux qui en ont la charge, les questions de sureté, mais j'attends de l'Etat qu'il nous informe, en permanence et de manière précise, sur les risques éventuels qui pèsent sur nos concitoyens.
- Que comptez-vous faire pour prévenir ce type d’incidents ?
- Pour nous qui sommes en charge de la politique de la ville, nous devons quotidiennement avec les habitants, comme avec les associations, faire tout ce qui est possible pour prévenir ce type de comportement. Je connais la capacité de notre ville à accueillir et à intégrer ceux qui font le choix de s’y installer, mais il faut que ceux-ci fassent l’effort de respecter les règles qui s’imposent à tous. Pour agir correctement, nous avons besoin de calme, de réflexion et de débat. Le problème de nombreux décideurs est de croire qu'ils détiennent, seuls et contre la population, toutes les bonnes décisions. Pour ma part, je n'ai pas cette prétention ! J'ai besoin, avant d'agir ou même de parler, d'écouter tout le monde, sans à priori, ni préjugés.
- Il était important de s’enquérir de l’état de santé des victimes, de comprendre ce qui s’était passé et de chercher immédiatement à canaliser la tension. C’est pourquoi j'ai rencontré, dans la nuit qui a suivi les faits, les victimes de ce qui a été une agression. J'ai rencontré, dimanche, certains habitants de Siscu, dont les enfants présents sur la plage, très choqués par cet épisode. Le même jour, j’ai également été à la rencontre des habitants des quartiers Sud de Bastia qui ont pu être heurtés, voire moralement affectés, par la manifestation de dimanche après-midi.
- Cette tension latente vous inquiète-t-elle ?
- Il faut remettre cet évènement à sa place, notamment en n’en faisant pas le symbole, l’artefact médiatique, de prétendues tensions communautaires ou religieuses. Surtout dans le contexte international de montée du terrorisme. Ce qui s’est passé à Siscu peut se passer partout ailleurs. Nous devons en tant qu’élus travailler à comprendre et agir pour prévenir ce type d’incident. Contrairement à ce qui a pu être dit ou écrit, aucun des membres de la famille à l’origine des troubles ne réside sur notre commune. Ces évènements trouvent leur origine dans la tentative de privatisation de la plage. Aucune place, donc, pour la radicalisation religieuse ou le racisme ! Cela doit être dit et répété. Pour le reste, je laisse, à ceux qui en ont la charge, les questions de sureté, mais j'attends de l'Etat qu'il nous informe, en permanence et de manière précise, sur les risques éventuels qui pèsent sur nos concitoyens.
- Que comptez-vous faire pour prévenir ce type d’incidents ?
- Pour nous qui sommes en charge de la politique de la ville, nous devons quotidiennement avec les habitants, comme avec les associations, faire tout ce qui est possible pour prévenir ce type de comportement. Je connais la capacité de notre ville à accueillir et à intégrer ceux qui font le choix de s’y installer, mais il faut que ceux-ci fassent l’effort de respecter les règles qui s’imposent à tous. Pour agir correctement, nous avons besoin de calme, de réflexion et de débat. Le problème de nombreux décideurs est de croire qu'ils détiennent, seuls et contre la population, toutes les bonnes décisions. Pour ma part, je n'ai pas cette prétention ! J'ai besoin, avant d'agir ou même de parler, d'écouter tout le monde, sans à priori, ni préjugés.
Pierre Savelli, maire nationaliste de Bastia, entouré de sa 1ère adjointe, la socialiste Emmanuelle de Gentili, et de son 2ème adjoint, le libéral Jean-Louis Milani.
- Pour revenir à des questions plus politiques, comment se porte la coalition municipale ?
- Très bien ! Nous avons, entre nous, des débats importants avec, bien évidemment, des désaccords. Pour ma part, j’aime la contradiction. Je pense qu’elle est nécessaire au sein d’un même parti, à fortiori au sein d’une majorité plurielle. Là où il n’y a pas de contradiction, il y a danger ! Ceci dit, nous discutons et nous arrivons toujours à trouver un terrain d’entente sur des positions qui respectent les tendances et les sensibilités des uns et des autres. Cette majorité est formée d’une coalition saine, de gens respectueux des valeurs de chacun. Nous avons eu la chance de nous séparer de gens qui ne l’étaient pas !
- Justement, quels sont vos rapports avec l’opposition ? Ne se sont-ils pas améliorés depuis le départ de Gilles Simeoni avec qui la tension était très forte ?
- Entre l’opposition initiale, celle qui a perdu les élections, et Gilles, notre leader charismatique, c’était, effectivement, un peu chaud ! La campagne électorale a été compliquée. Des propos, tenus alors, sont allés au-delà du tolérable. Gilles, avec sa finesse et son intelligence habituelle, a répondu comme il fallait répondre. Il n’a pas répondu à l’insulte par l’insulte. Et même si je me suis senti insulté de la même manière, j’ai eu la chance d’arriver après lui. Les rapports avec cette opposition initiale se sont, aujourd’hui, normalisés et sont empreints de respect. L’opposition joue son rôle. Elle est là pour critiquer et nous entendons ses critiques quand elles sont fondées. Ce sont, je le répète, des relations normales.
- N’est-ce pas le cas avec la nouvelle opposition, celle qui a gagné avec vous et qui a, ensuite, quitté la majorité ?
- Non ! Elle n’est pas du tout dans cette configuration-là ! Elle commet des actes de déloyauté et d’irrespect, que je continue encore de subir aujourd’hui ! Dans la vie politique, des tensions peuvent surgir quand il y a désaccord sur un dossier ou un projet parce que les orientations politiques sont différentes. Avec cette opposition déloyale, on n’est jamais sur ces bases-là ! Il est vrai que pour parler d’aspirations et de choix de vie, encore faut-il avoir un projet et un choix de vie ! Ce choix de vie, ça ne peut pas être sa pomme ! Sa propre promotion ou celle des siens ! L’opposition initiale se bat pour une certaine idée qu’elle se fait de la Corse, de la France et du monde ! Cette nouvelle opposition s’en fiche complètement ! Elle n’est guidée que par son autopromotion. Cela la conduit, et je le déplore, à des actes qui sont complètement répréhensibles. J’ai même été contraint d’alerter le préfet.
- C’est-à-dire ?
- Lors d’une commission d’attribution des logements, en tant que maire de Bastia, je me suis opposé à l’attribution d’un logement à un militant de mon propre mouvement politique, Inseme per Bastia. Le motif étant que les raisons invoquées par une élue, membre de la Commission et de cette nouvelle opposition, pour lui attribuer ce logement ne tenait pas la route. La Commission penchait, d’abord, dans le sens de cette élue, puis, après mon explication, est revenue sur sa décision et a attribué le logement à quelqu’un qui le méritait plus. Le lendemain, l’élue en question a prévenu la personne évincée que je m’y étais opposé. Cela vous paraît-il loyal ? Non ! J’ai alerté le préfet, le président du Conseil départemental et le président de l’Office HLM. Je n’ai pas donné de nom, mais je le ferai si besoin. On ne peut pas travailler avec ce genre de personnes quand on veut changer un pays, une ville, un cadre de vie et les mentalités !
- Très bien ! Nous avons, entre nous, des débats importants avec, bien évidemment, des désaccords. Pour ma part, j’aime la contradiction. Je pense qu’elle est nécessaire au sein d’un même parti, à fortiori au sein d’une majorité plurielle. Là où il n’y a pas de contradiction, il y a danger ! Ceci dit, nous discutons et nous arrivons toujours à trouver un terrain d’entente sur des positions qui respectent les tendances et les sensibilités des uns et des autres. Cette majorité est formée d’une coalition saine, de gens respectueux des valeurs de chacun. Nous avons eu la chance de nous séparer de gens qui ne l’étaient pas !
- Justement, quels sont vos rapports avec l’opposition ? Ne se sont-ils pas améliorés depuis le départ de Gilles Simeoni avec qui la tension était très forte ?
- Entre l’opposition initiale, celle qui a perdu les élections, et Gilles, notre leader charismatique, c’était, effectivement, un peu chaud ! La campagne électorale a été compliquée. Des propos, tenus alors, sont allés au-delà du tolérable. Gilles, avec sa finesse et son intelligence habituelle, a répondu comme il fallait répondre. Il n’a pas répondu à l’insulte par l’insulte. Et même si je me suis senti insulté de la même manière, j’ai eu la chance d’arriver après lui. Les rapports avec cette opposition initiale se sont, aujourd’hui, normalisés et sont empreints de respect. L’opposition joue son rôle. Elle est là pour critiquer et nous entendons ses critiques quand elles sont fondées. Ce sont, je le répète, des relations normales.
- N’est-ce pas le cas avec la nouvelle opposition, celle qui a gagné avec vous et qui a, ensuite, quitté la majorité ?
- Non ! Elle n’est pas du tout dans cette configuration-là ! Elle commet des actes de déloyauté et d’irrespect, que je continue encore de subir aujourd’hui ! Dans la vie politique, des tensions peuvent surgir quand il y a désaccord sur un dossier ou un projet parce que les orientations politiques sont différentes. Avec cette opposition déloyale, on n’est jamais sur ces bases-là ! Il est vrai que pour parler d’aspirations et de choix de vie, encore faut-il avoir un projet et un choix de vie ! Ce choix de vie, ça ne peut pas être sa pomme ! Sa propre promotion ou celle des siens ! L’opposition initiale se bat pour une certaine idée qu’elle se fait de la Corse, de la France et du monde ! Cette nouvelle opposition s’en fiche complètement ! Elle n’est guidée que par son autopromotion. Cela la conduit, et je le déplore, à des actes qui sont complètement répréhensibles. J’ai même été contraint d’alerter le préfet.
- C’est-à-dire ?
- Lors d’une commission d’attribution des logements, en tant que maire de Bastia, je me suis opposé à l’attribution d’un logement à un militant de mon propre mouvement politique, Inseme per Bastia. Le motif étant que les raisons invoquées par une élue, membre de la Commission et de cette nouvelle opposition, pour lui attribuer ce logement ne tenait pas la route. La Commission penchait, d’abord, dans le sens de cette élue, puis, après mon explication, est revenue sur sa décision et a attribué le logement à quelqu’un qui le méritait plus. Le lendemain, l’élue en question a prévenu la personne évincée que je m’y étais opposé. Cela vous paraît-il loyal ? Non ! J’ai alerté le préfet, le président du Conseil départemental et le président de l’Office HLM. Je n’ai pas donné de nom, mais je le ferai si besoin. On ne peut pas travailler avec ce genre de personnes quand on veut changer un pays, une ville, un cadre de vie et les mentalités !
- Où en sont vos relations avec la CAB (Communauté d’agglomération de Bastia) et son président François Tatti ?
- Nous avons réussi à changer le mode de fonctionnement. La plupart des vice-présidents ont récupéré leurs délégations et leurs signatures, même si d’autres délégations restent à valider. Nous essayons d’aller vers le mieux, nous y arriverons, mais c’est un travail de longue haleine. Nous devons lutter tous les jours avec des gens qui n’ont pas envie que ça aille bien ! Tout simplement parce que, je le répète, le bien commun leur importe peu ! Les salariés et les agents de la CAB sont des gens compétents, qui ont envie de travailler et de faire avancer les projets pour lesquels ils ont été mandatés, mais c’est compliqué pour eux. Ils se heurtent à une volonté qui ne veut pas que ces projets aboutissent !
- Cela porte-t-il préjudice à la CAB ?
- Les salariés sont en souffrance ! Cela porte préjudice à la réalisation des projets ! Le PGD (Plan global de déplacement) n’est toujours pas sorti ! Je ne parle même pas des déchets, ni de la collecte ! Le bilan est catastrophique ! Je ne dis pas que le nôtre est extraordinaire, mais nous ne sommes là que depuis deux ans, nous ne sommes pas président du Syvadec depuis 8 ans ! Nous essayons de travailler dans la transparence. Nous sommes dans la majorité et nous écoutons l’opposition. Il y a des gens qui sont dans la minorité et qui n’écoutent pas la majorité ! Ils sont toujours dans l’effet d’annonce et l’ébullition médiatique pour essayer d’exister ! C’est quand même une autre vision de la politique et de la vie publique !
- Le fait, pour vous, de ne pas siéger à la CAB est-il finalement pénalisant ?
- Il serait important que le maire de Bastia y siège, mais finalement, ce n’est pas une mauvaise chose que je n’y sois pas. On ne pourra pas dire que je ne défends que les intérêts de ma ville ou que je prends la suite de Gilles pour régler les comptes ! François Tatti a voulu instrumentaliser le conflit à la CAB et le réduire à un conflit entre lui et Gilles Simeoni, en se plaçant à égalité avec le maire de Bastia. Mais, il est loin du compte ! S’il y a bien quelqu’un qui fait l’unanimité dans les décisions qu’il prend, qui essaye de ne léser personne, de ne pas favoriser un camp plutôt qu’un autre et de discuter avec tout le monde, c’est bien Gilles Simeoni ! Un des reproches qu’on ne peut vraiment pas lui faire, c’est de travailler pour lui ou pour les siens au détriment des autres ! Le problème à la CAB est un problème de gouvernance, de transparence, de transmission des données, d’accessibilité avec les services… Le cabinet a mis un barrage entre les vice-présidents et les services. C’est un fonctionnement incroyable ! On ne peut pas travailler comme ça !
- Craignez-vous une nouvelle crise des déchets ?
- On la craint et on la redoute ! On hérite d’une situation catastrophique due aux carences, à l’absence de travail et de vision de gens qui avaient en charge la collecte et le traitement des déchets. L’Assemblée de Corse s’est emparée de la problématique. Sauf que sous l’ancienne mandature, la politique était : collecte-transport-enfouissement. Ce n’était pas anodin ! Aujourd’hui, Agnès Simonpietri, présidente de l’Office de l’environnement, change complètement de paradigme. Elle essaye d’avoir une réflexion plus globale : trier-collecter-recycler ce qui peut l’être, enfouir ce qu’il faut enfouir, et brûler si besoin. On ne peut pas négliger un pan de cet arsenal si on veut se débarrasser des déchets. A Bastia, il faut faire une vraie évaluation des besoins en réunissant les Conseils de quartier avant d’élaborer un projet de porte-à-porte. Les Bastiais, quand ils font l’effort de trier, doivent être certains que les déchets triés n’iront pas rejoindre ceux qui ne le sont pas !
- Nous avons réussi à changer le mode de fonctionnement. La plupart des vice-présidents ont récupéré leurs délégations et leurs signatures, même si d’autres délégations restent à valider. Nous essayons d’aller vers le mieux, nous y arriverons, mais c’est un travail de longue haleine. Nous devons lutter tous les jours avec des gens qui n’ont pas envie que ça aille bien ! Tout simplement parce que, je le répète, le bien commun leur importe peu ! Les salariés et les agents de la CAB sont des gens compétents, qui ont envie de travailler et de faire avancer les projets pour lesquels ils ont été mandatés, mais c’est compliqué pour eux. Ils se heurtent à une volonté qui ne veut pas que ces projets aboutissent !
- Cela porte-t-il préjudice à la CAB ?
- Les salariés sont en souffrance ! Cela porte préjudice à la réalisation des projets ! Le PGD (Plan global de déplacement) n’est toujours pas sorti ! Je ne parle même pas des déchets, ni de la collecte ! Le bilan est catastrophique ! Je ne dis pas que le nôtre est extraordinaire, mais nous ne sommes là que depuis deux ans, nous ne sommes pas président du Syvadec depuis 8 ans ! Nous essayons de travailler dans la transparence. Nous sommes dans la majorité et nous écoutons l’opposition. Il y a des gens qui sont dans la minorité et qui n’écoutent pas la majorité ! Ils sont toujours dans l’effet d’annonce et l’ébullition médiatique pour essayer d’exister ! C’est quand même une autre vision de la politique et de la vie publique !
- Le fait, pour vous, de ne pas siéger à la CAB est-il finalement pénalisant ?
- Il serait important que le maire de Bastia y siège, mais finalement, ce n’est pas une mauvaise chose que je n’y sois pas. On ne pourra pas dire que je ne défends que les intérêts de ma ville ou que je prends la suite de Gilles pour régler les comptes ! François Tatti a voulu instrumentaliser le conflit à la CAB et le réduire à un conflit entre lui et Gilles Simeoni, en se plaçant à égalité avec le maire de Bastia. Mais, il est loin du compte ! S’il y a bien quelqu’un qui fait l’unanimité dans les décisions qu’il prend, qui essaye de ne léser personne, de ne pas favoriser un camp plutôt qu’un autre et de discuter avec tout le monde, c’est bien Gilles Simeoni ! Un des reproches qu’on ne peut vraiment pas lui faire, c’est de travailler pour lui ou pour les siens au détriment des autres ! Le problème à la CAB est un problème de gouvernance, de transparence, de transmission des données, d’accessibilité avec les services… Le cabinet a mis un barrage entre les vice-présidents et les services. C’est un fonctionnement incroyable ! On ne peut pas travailler comme ça !
- Craignez-vous une nouvelle crise des déchets ?
- On la craint et on la redoute ! On hérite d’une situation catastrophique due aux carences, à l’absence de travail et de vision de gens qui avaient en charge la collecte et le traitement des déchets. L’Assemblée de Corse s’est emparée de la problématique. Sauf que sous l’ancienne mandature, la politique était : collecte-transport-enfouissement. Ce n’était pas anodin ! Aujourd’hui, Agnès Simonpietri, présidente de l’Office de l’environnement, change complètement de paradigme. Elle essaye d’avoir une réflexion plus globale : trier-collecter-recycler ce qui peut l’être, enfouir ce qu’il faut enfouir, et brûler si besoin. On ne peut pas négliger un pan de cet arsenal si on veut se débarrasser des déchets. A Bastia, il faut faire une vraie évaluation des besoins en réunissant les Conseils de quartier avant d’élaborer un projet de porte-à-porte. Les Bastiais, quand ils font l’effort de trier, doivent être certains que les déchets triés n’iront pas rejoindre ceux qui ne le sont pas !
- Début juillet, le 1er ministre Manuel Valls était à Bastia. Que retirez-vous de cette visite ?
- C’était une visite de courtoisie au cours de laquelle nous avons abordé des problématiques bastiaises. Je lui ai expliqué la situation de la ville en termes socio-économique, notamment le fait que Bastia représente 15% de la population de la Corse, mais concentre 40 % des logements sociaux, ce qui donne une idée du déséquilibre par rapport au reste de l’île. Le 1er ministre en est très conscient et a pris, avec Mr Baylet, un certain nombre d’engagements fermes en matière d’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) et de rénovation de la ville. Nous avons abordé la nécessité de ne pas oublier Bastia dans la future organisation territoriale. Il a été, là aussi, tout à fait à l’écoute.
- La visite semble satisfaisante au niveau bastiais. L’est-elle au niveau Corse ?
- Pour Bastia, nous avons eu des garanties. Pour la Corse, nous avons eu droit à des postures politiciennes nationales françaises en vue des échéances électorales de l’année prochaine, notamment les présidentielles et les législatives. Manuel Valls est venu en Corse plus pour parler à la population française qu’à la population de l’île. Concernant les avancées institutionnelles, je lui ai expliqué que la majorité municipale était tout à fait en cohérence avec la majorité territoriale autour d’un vrai projet d’autonomie et que les postures politiciennes françaises ne pouvaient pas se faire au détriment des avancées institutionnelles de la Corse. En France, on va d’une élection à l’autre sans que rien n’évolue parce qu’on dit aux Français, ce qu’ils ont envie d’entendre et non ce qui serait en cohérence avec les changements mondiaux que nous regardons sans y participer. Le gouvernement ne tient pas un discours de vérité. La France a l’obligation de changer. Les revendications corporatistes n’ont jamais fait avancer un pays. Il faut, aussi bien au niveau politique que socioéconomique, faire les réformes qui s’imposent. C’est encore plus vrai en Corse !
- Une autre visite ministérielle, celle de Ségolène Royal, a-t-elle été plus fructueuse ?
- Oui ! Beaucoup plus productive ! Nous voulons faire de Bastia une ville pilote, à la pointe du développement durable et de l’environnement. La ministre nous a donné de nombreux conseils pour faire avancer nos projets en ce sens et un certain nombre de garanties. Surtout, elle a pris en compte notre demande et signé la déclaration qui fait de Bastia la porte d’entrée du parc marin.
- Ce qui n’était pas gagné d’avance ?
- Non ! Lors des premières réunions sur le parc marin, Bastia n’apparaissait même pas ! Nous avions constaté avec effroi qu’il n’en était nullement question dans ce projet. Incroyable ! Nous étions ignorés ! Une ville de 45 000 habitants, frontalière du parc, avec la moitié du port de Toga, située sur la commune de Bastia, hors du parc marin, et l’autre moitié, située sur la commune de Ville-di-Pietrabugno, incluse et soumise aux contraintes d’un parc marin ! C’était un montage un peu bizarre ! L’intégration de Bastia avait été demandée par Gilles Simeoni, quand il est devenu maire, mais il était difficile, à cette époque-là, de travailler avec la CTC et l’Office de l’environnement. A partir du moment où la majorité territoriale a changé, nous avons commencé à y voir plus clair et à faire avancer le dossier. Les réunions, auxquelles nous participions, sont devenues nettement plus productives. L’avancée des statuts rendant compliquée l’intégration de Bastia, est née la notion inédite de « Bastia, porte d’entrée du parc marin ».
- Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?
- Nous siègerons au Conseil de gestion, ce qui n’était pas le cas avant. Bastia sera mentionnée dans les projets du parc qui auront pour but de sensibiliser la jeunesse, donc un rôle éducatif, et de faire appel aux socioprofessionnels, notamment les pêcheurs. Bastia est port de pêche et le siège du lycée maritime, que l’on va transformer en lycée maritime, aquacole et des métiers de la mer, ainsi que d’un certain nombre d’associations liées à la mer, notamment au niveau loisirs et sportif. Bastia fait objectivement, géographiquement, économiquement, culturellement et historiquement partie du Cap Corse ! Le premier rocher que l’on rencontre, quand on part de Solenzara pour aller à la pointe du Cap, c’est celui de la Citadelle. Sans parler du palais Fantauzzi, des établissements Mattei... 100 % des enfants du Cap Corse sont scolarisés au lycée à Bastia, plus d’un tiers le sont dès le collège.
- C’était une visite de courtoisie au cours de laquelle nous avons abordé des problématiques bastiaises. Je lui ai expliqué la situation de la ville en termes socio-économique, notamment le fait que Bastia représente 15% de la population de la Corse, mais concentre 40 % des logements sociaux, ce qui donne une idée du déséquilibre par rapport au reste de l’île. Le 1er ministre en est très conscient et a pris, avec Mr Baylet, un certain nombre d’engagements fermes en matière d’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine) et de rénovation de la ville. Nous avons abordé la nécessité de ne pas oublier Bastia dans la future organisation territoriale. Il a été, là aussi, tout à fait à l’écoute.
- La visite semble satisfaisante au niveau bastiais. L’est-elle au niveau Corse ?
- Pour Bastia, nous avons eu des garanties. Pour la Corse, nous avons eu droit à des postures politiciennes nationales françaises en vue des échéances électorales de l’année prochaine, notamment les présidentielles et les législatives. Manuel Valls est venu en Corse plus pour parler à la population française qu’à la population de l’île. Concernant les avancées institutionnelles, je lui ai expliqué que la majorité municipale était tout à fait en cohérence avec la majorité territoriale autour d’un vrai projet d’autonomie et que les postures politiciennes françaises ne pouvaient pas se faire au détriment des avancées institutionnelles de la Corse. En France, on va d’une élection à l’autre sans que rien n’évolue parce qu’on dit aux Français, ce qu’ils ont envie d’entendre et non ce qui serait en cohérence avec les changements mondiaux que nous regardons sans y participer. Le gouvernement ne tient pas un discours de vérité. La France a l’obligation de changer. Les revendications corporatistes n’ont jamais fait avancer un pays. Il faut, aussi bien au niveau politique que socioéconomique, faire les réformes qui s’imposent. C’est encore plus vrai en Corse !
- Une autre visite ministérielle, celle de Ségolène Royal, a-t-elle été plus fructueuse ?
- Oui ! Beaucoup plus productive ! Nous voulons faire de Bastia une ville pilote, à la pointe du développement durable et de l’environnement. La ministre nous a donné de nombreux conseils pour faire avancer nos projets en ce sens et un certain nombre de garanties. Surtout, elle a pris en compte notre demande et signé la déclaration qui fait de Bastia la porte d’entrée du parc marin.
- Ce qui n’était pas gagné d’avance ?
- Non ! Lors des premières réunions sur le parc marin, Bastia n’apparaissait même pas ! Nous avions constaté avec effroi qu’il n’en était nullement question dans ce projet. Incroyable ! Nous étions ignorés ! Une ville de 45 000 habitants, frontalière du parc, avec la moitié du port de Toga, située sur la commune de Bastia, hors du parc marin, et l’autre moitié, située sur la commune de Ville-di-Pietrabugno, incluse et soumise aux contraintes d’un parc marin ! C’était un montage un peu bizarre ! L’intégration de Bastia avait été demandée par Gilles Simeoni, quand il est devenu maire, mais il était difficile, à cette époque-là, de travailler avec la CTC et l’Office de l’environnement. A partir du moment où la majorité territoriale a changé, nous avons commencé à y voir plus clair et à faire avancer le dossier. Les réunions, auxquelles nous participions, sont devenues nettement plus productives. L’avancée des statuts rendant compliquée l’intégration de Bastia, est née la notion inédite de « Bastia, porte d’entrée du parc marin ».
- Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?
- Nous siègerons au Conseil de gestion, ce qui n’était pas le cas avant. Bastia sera mentionnée dans les projets du parc qui auront pour but de sensibiliser la jeunesse, donc un rôle éducatif, et de faire appel aux socioprofessionnels, notamment les pêcheurs. Bastia est port de pêche et le siège du lycée maritime, que l’on va transformer en lycée maritime, aquacole et des métiers de la mer, ainsi que d’un certain nombre d’associations liées à la mer, notamment au niveau loisirs et sportif. Bastia fait objectivement, géographiquement, économiquement, culturellement et historiquement partie du Cap Corse ! Le premier rocher que l’on rencontre, quand on part de Solenzara pour aller à la pointe du Cap, c’est celui de la Citadelle. Sans parler du palais Fantauzzi, des établissements Mattei... 100 % des enfants du Cap Corse sont scolarisés au lycée à Bastia, plus d’un tiers le sont dès le collège.
- Espérez-vous, un jour, intégrer le parc ?
- Oui ! Du moment que Bastia est mentionnée en tant que porte d’entrée, c’est possible. Le jour où la structure fonctionnera bien, que les réticences, les fantasmes ou les peurs, certaines compréhensibles, des élus des communes du Cap face au mastodonte bastiais, seront dissipées. Quand le projet du port de la Carbonite sera validé ou invalidé et que nous pourrons rentrer de manière plus sereine dans le parc, nous ferons la demande pour l’intégrer.
- L’opposition estime que le parc marin pose des contraintes et empêchera la construction du port de la Carbonite. Qu’en pensez-vous ?
- Elle prend le problème à l’envers ! Le projet du port de la Carbonite a motivé, sous l’ancienne mandature, l’absence de Bastia dans toutes les discussions d’intégration du parc marin. L’argument était que le parc marin serait un frein à la construction du port. C’est faux puisqu’on nous dit que ce port répond aux normes environnementales les plus exigeantes ! Dans ce cas, il peut être construit dans un parc marin, puisque certains parcs marins intègrent les villes avec des ports équivalents en termes de fret ! Maintenant, s’il est prouvé qu’il faut un port à la Carbonite, mais que ce port est un obstacle à l’intégration de Bastia dans le parc marin, alors il ne faut pas le faire ! N’oublions pas que le développement durable est une économie ! C’est l’enjeu principal. Faire partie d’un parc marin sera, aussi, un atout dans les discussions avec les compagnies maritimes qui travaillent dans le port de Bastia.
- Où en est ce projet de port à la Carbonite ? Quelle est votre position ?
- Je ne suis ni pour, ni contre ! Je demande que l’on lève toutes les hypothèques sur les incidences écologiques et environnementales. L’ancienne majorité, tant municipale que territoriale, nous dit que c’est fait. Je n’ai rien vu ! Aucune étude ne prouve qu’il n’y aura pas d’influence au niveau courantologie, ni que le cordon lagunaire de la Marana ne disparaîtra pas. Prenez l’exemple du port de Taverna et son influence sur le littoral entre le Golu et le Tavignano : c’est catastrophique ! Je n’aimerais pas que l’étang de Chiurlinu, véritable richesse environnementale du Grand Bastia, disparaisse ! C’est, à mon avis, la vraie hypothèque sur la faisabilité du port. Ensuite, j’imagine qu’un jour, le vrai port d’attache entre Bastia, premier port passager de Méditerranée et premier port de fret de Corse, et le Continent ne sera plus Marseille, peut-être même pas Nice, Toulon ou Gênes, mais Livourne.
- C’est-à-dire ?
- Le jour où Bastia tissera de vrais liens économiques avec la Toscane, l’Italie et l’Europe, un seul bateau pourra toucher trois fois Livourne dans la journée. Dans ce cas-là, le grand port, quelle serait sa raison d’être ? A part en faire un garage à bateaux bleus, jaunes ou rouges arrivant le matin à 7 heures et repartant le soir à 19 heures ! Quand il y aura trois rotations par jour sur Marseille, on aura, donc, trois bateaux dans le port toute la journée !
- Oui ! Du moment que Bastia est mentionnée en tant que porte d’entrée, c’est possible. Le jour où la structure fonctionnera bien, que les réticences, les fantasmes ou les peurs, certaines compréhensibles, des élus des communes du Cap face au mastodonte bastiais, seront dissipées. Quand le projet du port de la Carbonite sera validé ou invalidé et que nous pourrons rentrer de manière plus sereine dans le parc, nous ferons la demande pour l’intégrer.
- L’opposition estime que le parc marin pose des contraintes et empêchera la construction du port de la Carbonite. Qu’en pensez-vous ?
- Elle prend le problème à l’envers ! Le projet du port de la Carbonite a motivé, sous l’ancienne mandature, l’absence de Bastia dans toutes les discussions d’intégration du parc marin. L’argument était que le parc marin serait un frein à la construction du port. C’est faux puisqu’on nous dit que ce port répond aux normes environnementales les plus exigeantes ! Dans ce cas, il peut être construit dans un parc marin, puisque certains parcs marins intègrent les villes avec des ports équivalents en termes de fret ! Maintenant, s’il est prouvé qu’il faut un port à la Carbonite, mais que ce port est un obstacle à l’intégration de Bastia dans le parc marin, alors il ne faut pas le faire ! N’oublions pas que le développement durable est une économie ! C’est l’enjeu principal. Faire partie d’un parc marin sera, aussi, un atout dans les discussions avec les compagnies maritimes qui travaillent dans le port de Bastia.
- Où en est ce projet de port à la Carbonite ? Quelle est votre position ?
- Je ne suis ni pour, ni contre ! Je demande que l’on lève toutes les hypothèques sur les incidences écologiques et environnementales. L’ancienne majorité, tant municipale que territoriale, nous dit que c’est fait. Je n’ai rien vu ! Aucune étude ne prouve qu’il n’y aura pas d’influence au niveau courantologie, ni que le cordon lagunaire de la Marana ne disparaîtra pas. Prenez l’exemple du port de Taverna et son influence sur le littoral entre le Golu et le Tavignano : c’est catastrophique ! Je n’aimerais pas que l’étang de Chiurlinu, véritable richesse environnementale du Grand Bastia, disparaisse ! C’est, à mon avis, la vraie hypothèque sur la faisabilité du port. Ensuite, j’imagine qu’un jour, le vrai port d’attache entre Bastia, premier port passager de Méditerranée et premier port de fret de Corse, et le Continent ne sera plus Marseille, peut-être même pas Nice, Toulon ou Gênes, mais Livourne.
- C’est-à-dire ?
- Le jour où Bastia tissera de vrais liens économiques avec la Toscane, l’Italie et l’Europe, un seul bateau pourra toucher trois fois Livourne dans la journée. Dans ce cas-là, le grand port, quelle serait sa raison d’être ? A part en faire un garage à bateaux bleus, jaunes ou rouges arrivant le matin à 7 heures et repartant le soir à 19 heures ! Quand il y aura trois rotations par jour sur Marseille, on aura, donc, trois bateaux dans le port toute la journée !
- Que pensez-vous de la polémique autour de la future collectivité unique sur la répartition des services entre Bastia et Ajaccio ?
- Jean Zucarelli a été l’initiateur du débat et d’une première motion qui, pour nous, n’était pas acceptable. J’ai, alors, proposé de coécrire et de voter, tous ensemble, majorité et opposition, une nouvelle motion pour défendre les intérêts de Bastia. C’est ce que nous avons fait avec le groupe Zuccarelli. Etant contre la collectivité unique, le groupe communiste n’a pas participé. Le MCD n’a pas répondu à notre demande, n’est pas venu à la réunion, mais a voté la motion. Ceci dit, on ne peut rattraper, comme certains le disent, un retard historique qui n’existe pas ! On demande que Bastia soit traitée à égalité avec Ajaccio et prenne sa part du futur développement économique généré par l’installation des prochaines institutions.
- Craignez-vous que Bastia ne soit, encore une fois, lésée ?
- L’important, à mon avis, est la répartition en termes de personnels dans les administrations. L’ARS (Agence régionale de santé) compte 270 salariés en Corse, soit une cinquantaine en Haute-Corse dont même pas 10 à Bastia, 220 en Corse-du-Sud dont 200 à Ajaccio. Près de 80 % des salariés de la MSA (Mutualité sociale agricole) sont à Ajaccio alors que 70 % des agriculteurs sont en Haute-Corse… Je me pose des questions ! On ne peut pas accepter que les pouvoirs de décision et la masse des salariés ne soient pas équitablement répartis, que le SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) ou la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie) soient concentrés à Ajaccio. Idem pour le siège social de la future compagnie maritime corse. Ajaccio abrite déjà celui d’Air Corsica. Bastia est le premier port de Méditerranée en termes de passagers, il serait normal et équitable que le siège social de la nouvelle compagnie soit à Bastia.
- Finalement, succéder à Gilles Simeoni s’est-il avéré plus facile ou plus difficile que prévu ?
- Tout le monde connaît les liens qui m’unissent à Gilles. Nous cheminons côte à côte depuis longtemps. Etre maire n’est pas facile, c’est exaltant, mais compliqué ! La succession s’est déroulée de manière assez simple. Nous gardons avec Gilles des contacts très fréquents, nous travaillons ensemble. Depuis qu’il est à la tête de l’Exécutif territorial, Bastia, désormais, est défendu à égalité des autres villes de Corse, alors que, par le passé, elle a souvent été maltraitée parce que mal défendue ou pas défendue. Des élus bastiais ont même voté contre Bastia qui n’a hérité, de manière incompréhensible, que de deux offices ! Pour un maire, savoir que Gilles Simeoni, qui aime sa ville, défendra Bastia, c’est déjà une sécurité.
Propos recueillis par Nicole MARI.
Partie 1 : Pierre Savelli : "Mon action pour Bastia est sous-tendue par l'équité et la transparence"
http://www.corsenetinfos.corsica/Mon-action-pour-Bastia-est-sous-tendue-par-l-equite-et-la-transparence_a22761.html
"Mon action pour Bastia est sous-tendue par l’équité et la transparence" http://xfru.it/rjfBV5
- Jean Zucarelli a été l’initiateur du débat et d’une première motion qui, pour nous, n’était pas acceptable. J’ai, alors, proposé de coécrire et de voter, tous ensemble, majorité et opposition, une nouvelle motion pour défendre les intérêts de Bastia. C’est ce que nous avons fait avec le groupe Zuccarelli. Etant contre la collectivité unique, le groupe communiste n’a pas participé. Le MCD n’a pas répondu à notre demande, n’est pas venu à la réunion, mais a voté la motion. Ceci dit, on ne peut rattraper, comme certains le disent, un retard historique qui n’existe pas ! On demande que Bastia soit traitée à égalité avec Ajaccio et prenne sa part du futur développement économique généré par l’installation des prochaines institutions.
- Craignez-vous que Bastia ne soit, encore une fois, lésée ?
- L’important, à mon avis, est la répartition en termes de personnels dans les administrations. L’ARS (Agence régionale de santé) compte 270 salariés en Corse, soit une cinquantaine en Haute-Corse dont même pas 10 à Bastia, 220 en Corse-du-Sud dont 200 à Ajaccio. Près de 80 % des salariés de la MSA (Mutualité sociale agricole) sont à Ajaccio alors que 70 % des agriculteurs sont en Haute-Corse… Je me pose des questions ! On ne peut pas accepter que les pouvoirs de décision et la masse des salariés ne soient pas équitablement répartis, que le SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) ou la CPAM (Caisse primaire d’assurance maladie) soient concentrés à Ajaccio. Idem pour le siège social de la future compagnie maritime corse. Ajaccio abrite déjà celui d’Air Corsica. Bastia est le premier port de Méditerranée en termes de passagers, il serait normal et équitable que le siège social de la nouvelle compagnie soit à Bastia.
- Finalement, succéder à Gilles Simeoni s’est-il avéré plus facile ou plus difficile que prévu ?
- Tout le monde connaît les liens qui m’unissent à Gilles. Nous cheminons côte à côte depuis longtemps. Etre maire n’est pas facile, c’est exaltant, mais compliqué ! La succession s’est déroulée de manière assez simple. Nous gardons avec Gilles des contacts très fréquents, nous travaillons ensemble. Depuis qu’il est à la tête de l’Exécutif territorial, Bastia, désormais, est défendu à égalité des autres villes de Corse, alors que, par le passé, elle a souvent été maltraitée parce que mal défendue ou pas défendue. Des élus bastiais ont même voté contre Bastia qui n’a hérité, de manière incompréhensible, que de deux offices ! Pour un maire, savoir que Gilles Simeoni, qui aime sa ville, défendra Bastia, c’est déjà une sécurité.
Propos recueillis par Nicole MARI.
Partie 1 : Pierre Savelli : "Mon action pour Bastia est sous-tendue par l'équité et la transparence"
http://www.corsenetinfos.corsica/Mon-action-pour-Bastia-est-sous-tendue-par-l-equite-et-la-transparence_a22761.html
"Mon action pour Bastia est sous-tendue par l’équité et la transparence" http://xfru.it/rjfBV5