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Nouvelle journée de tensions à Bastia : 66 blessés


La rédaction le Dimanche 13 Mars 2022 à 22:06

La manifestation de soutien à Yvan Colonna organisée dimanche 13 mars à Bastia a dégénéré. 66 personnes ont été blessées



Il est 15h07 quant le cortège, fort de plusieurs milliers de personnes, s'élance du palais de justice sous une pluie fine et froide. Le slogan "Statu Francese Assassinu", repris par les milliers de participants , 7 000 selon les autorités,12 000 selon les organisateurs, traduit cependant la tension qui monte dans l'île depuis l'agression d'Yvan Colonna à la centrale d'Arles, le 2 mars dernier.

 

Il est près de 16 heures lorsque le cortège arrive devant la préfecture. L'unique banderole rappelant "Statu Francesce assassinu" est accroché aux grilles. L'atmosphère, déjà lourde,  va vite se dégrader. A l'écart de la foule des manifestants un groupe cagoulé et masqué entre en scène sous les applaudissements de la foule.

Aux premiers jets de cocktails Molotov succède le canon a eau qui a pour effet de disperser la foule. Mais les cocktails Molotov volent à nouveau en direcrion des forces de l'orde qui se trouvent à distance des grilles de la préfecture. 
La réplique est immédiate. Une pluie de grenades lacrymogènes s'abat sur la place du maréchal Leclerc.

Cinq heures d'affrontements 

Pendant que les affrontements continuent aux abords et devant la préfecture de Haute-Corse au moins un millier de personnes reste sur place, avenue Sebastiani et rue Gabriel Peri. Elles observent le cours des événements. qui se déplacent rue Chanoine Colombani, rue Carnot depuis laquelle les hommes cagoulés veulent se rapprocher de la préfecture.
L'arrivée d'hommes, également cagoulés, est applaudie par les manifestants restés sur place et qui reçoivent des renforts
Pendant ce temps les échanges de jets de cocktails et de tirs  de lacrymogènes se poursuit et les heurts deviennent toujours plus virulents.


 

Puis vers 17h45, les CRS surgis du mur anti émeute ont entrepris de dégager les rues Colombani et Carnot, où des manifestants utilisent vraisemblablement des bombes agricoles et l'avenue Sebastiani où il y avait encore du monde. Leur intervention à coups de grenades lacrymogènes et bombes assourdissantes contribue à éclaircir les rangs des manifestants.



 

Une explosion a retenti peu avant 18 heures à proximité du square Saint-Victor. Elle provenait du centre des finances  publiques de Haute-Corse.  Les pompiers déployés en nombre ce dimanche en ville, arrivent rapidement sur place. Des flammes se développent à l'intérieur du bâtiment sur les murs duquel une seule inscription : "Liberta."  

 

La colère déborde toujours plus les attaques se poursuivent dans différents secteurs du centre-ville de Bastia, avec une violence extrême. De différents groupes composés à chaque fois d'une vingtaine de membres se séparent pour agir dans plusieurs lieux de la ville, devant une foule qui filme ces scènes de violence urbaine, comme si s’était un jeu vidéo.
Des manifestants, poubelle incendiées à la main, montent jusqu’à la Banque de France pour s’attaquer au bâtiment symbole de "l’Etat assassin" mais il doivent rapidement reculer à cause des gaz lacrymogènes envoyés par les policiers, déjà sur place, en riposte à l'attaque. 

Les affrontements prendront à 21h30 après un dernier salve de "projectiles". 

 

Malgré de nombreux appels au calme lancé par les élus et des personnalités insulaires, la découverte juste avant la manifestation d'un stock d'environ 300 cocktails molotov avait déjà indiqué l'ambiance.

A 22 heures le bilan fait état  ce dimanche de 66 blessés : 44 parmi les membres des forces de l'ordre, 22 chez les manifestants.


Les syndicats des forces de polices dénoncent une "journée de violences inacceptables" et demandent des renforts en Corse.