Patrick Lagadec n’était pas seul pour aborder ce sujet majeur, bien au contraire, même si son intervention s’est avérée extrêmement claire et précise. L’objectif du Plan Communal de Sauvegarde est de mettre en œuvre une organisation prévue à l’avance au niveau communal (testée et améliorée régulièrement) en cas d'évènements graves afin de sauvegarder des vies humaines, diminuer les dégâts et protéger l'environnement. Il doit permettre la préparation des acteurs impliqués dans la gestion de l’événement et permettre une prise de décision adaptée au niveau de gravité de l'événement. Et ses acteurs étaient sur place jeudi soir. Tous se sont exprimés de manière précise, ce qui tend à prouver que la préparation qui s’est étalée sur une année a été sérieuse et surtout prise au sérieux.
Une nouvelle version plus affûtée intégrée au Plan
C’est Jean-Antoine Demedardi qui a présenté le débat avec la clairvoyance qu’on lui connaît : « Il faut savoir planifier les choses mais comme chacun sait, souvent, les aléas ne sont pas prévus. Dès lors, la mise en place d’une réponse adaptée en cas de pépin, suppose également d’intégrer une adaptabilité aux documents. » La Municipalité a été accompagnée par les bureaux d’études GRM et PM Environnement. Un comité de pilotage a été constitué afin d’assurer le suivi de la mission. Il est composé d’élus et de techniciens.
Consultant au sein de ce cabinet, Jean-Antoine Demedardi a ainsi versé une nouvelle version au Plan communal de Sauvegarde de la ville avec le partenariat de MM. Pietroni et Mondoloni. Il a peu après donné la parole aux différents intervenants à savoir Mme Leoni, de la préfecture, Eric Leoni de la faculté de Corte, MM. Reboulou ainsi que le maire, le docteur Simon Renucci et son premier adjoint Paul-Antoine Luciani.
Le Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs (D.I.C.R.I.M) a pour but d’informer les habitants sur les risques naturels et technologiques qui les concernent, sur les mesures de prévention, de protection et de sauvegarde mises en œuvre ainsi que sur les moyens d’alerte en cas de survenance d’un risque : « Notre premier Plan avait parfaitement fonctionné, notamment lors des inondations de 2008, mais nous l’avons peaufiné plusieurs mois durant pour le rendre plus complet, faire en sorte d’optimiser les systèmes existants en capitalisant les compétences devant être utilisées dans une logique intelligente » a ajouté Jean-Antoine Demedardi.
Le Plan Local d’Urbanisme de la Ville, arrêté le 28/06/12, montre que le territoire communal est actuellement concerné par 6 Plans de Prévention du Risque :
- Le Plan de Prévention du Risque Inondation (P.P.R.I.) de la « Gravona »
- Le Plan de Prévention du Risque Inondation (P.P.R.I.) de « Prunelli »
- Un Plan de Prévention Risque Feux de Forêt (P.P.R.I.F) prescrit par arrêté préfectoral
- Le Plan de Prévention du Risque Inondations de San Remedio- Arbitrone – Cannes – Salines
- Le Plan de Prévention du Risque Mouvement de Terrain et Ravinement
- Le futur Plan de Prévention du Risque Inondations Submersion Marine
Plans auxquels s’ajoutent des risques dits « industriels » (périmètres SEVESO, mouvement de terrain, exposition au bruit…)
Les conseils de Patrick Lagadec
Il y a beaucoup de travail à faire s’est exprimé Patrick Lagadec avant de poursuivre : « Je vais apporter un autre étage de la fusée. Aujourd’hui, avec un monde aussi complexe que le notre, ce qui va compter, c’est le tissu humain, la capacité à mettre de la confiance, de l’énergie, de se connecter les uns aux autres afin de faire passer la complexité. Une sorte d’union qui réclame des outils, mais les architectes, par derrière, sont à même de réagir face à l’inconnu. Synergie de mise et préparation doivent être de mise. On dit souvent, prévoir l’imprévisible. Ce n’est pas le principal
sujet. Le sujet c’est se préparer ensemble à être surpris. Je n’ai pas apporté ici des dizaines ou des centaines de pages de théories, mais surtout des témoignages. Il n’en manque pas. »
Et de citer l’exemple du 11 novembre 2001, les bateaux présents sur place ont permis de sauver des milliers de personnes, cela de manière spontanée : « Il s’agit de tabler sur cette intelligence collective d’intervention, de pouvoir compter sur la capacité d’initiative, d’invention et de coopération des uns et des autres. Aussi, les plans de sauvegarde sont particulièrement importants » a conclu Patrick Lagadec.
J. F.