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Pollution atmosphérique : pourquoi les épisodes deviennent-ils plus fréquents en Corse ?


Francesca-Orsula Angelini le Mardi 18 Juin 2024 à 17:11

Depuis le début de l'année, quatre épisodes de pollution atmosphérique aux particules fines et désertiques, dépassant le seuil d’alerte, ont touché la Corse. Ce phénomène est plus accentué qu’en 2023. Ce mardi 18 juin, le seuil d’alerte a été de nouveau franchi en Corse-du-Sud. Le changement climatique pourrait en être la raison, selon Qualit’air Corse.



Ces derniers temps, les épisodes de pollution atmosphérique aux particules fines et désertiques deviennent plus fréquents en Corse. Ils parviennent, le plus souvent, au printemps et en automne. Le dernier, date de ce mardi 18 juin. La Corse-du-Sud est en alerte et la situation devrait se généraliser sur l’ensemble de l’île ce mercredi. Les particules du Sahara arrivent par le sirocco en Corse et se mélangent aux particules émises localement. Elles restent en suspension dans l’air et touchent le sol avec la pluie.

L’association Qualit’air Corse, a observé une augmentation plus intense de ce type de pollution depuis trois ans. Pourquoi ce phénomène tend à se renfoncer ? Jean-Luc Savelli, directeur de Qualit’air Corse, suppose que le changement climatique peut développer ces circonstances : « Le réchauffement de la Méditerranée et l’avancée du Sahara contribuent sûrement à l’accroissement des épisodes ». Sur ce cycle de trois ans, de 2022 à 2024, 28 jours ont dépassé le seul réglementaire de 50 µg/m(masse de particules par mètre cube d’air), contre 22 jours sur la période de 2019 à 2021, selon les chiffres de l’association de surveillance de l’air. Le seuil d’alerte défini au niveau européen, s’établit à 80 µg/m3.

2024, vers une année de records

Quatre épisodes de pollution aux particules fines ont été recensés en 2024.  L’épisode du week-end de Pâques a été particulièrement virulent. « Nous avons atteint un record entre le 29 mars et le 1er avril, que nous n’avions jamais vu : 217 µg/m3 ont été mesurés dans l’air à Bastia, soit trois fois le seuil d’alerte. » Les intervalles de pic se rapprochent. « En ce moment, nous avons un épisode presque tous les deux mois. Et ce qui est plutôt inquiétant, ce sont leurs durées qui tendent vers quatre jours alors que la normale était d’un ou deux jours », pointe Jean-Luc Savelli. Actuellement, la durée maximale des épisodes s’étale sur 4 jours, soit 1 jour de plus qu’en 2023, alors que nous sommes à la moitié de l’année.

Se protéger contre la pollution


« Même si les poussières sont naturelles, le fait de s’exposer plus longtemps, peut avoir un impact sur la santé. Ces particules, d’origine minérale peuvent agglomérer d’autres polluants et par leur taille, pénétrer dans l’appareil respiratoire », rappelle le directeur de Qualit’air Corse, Jean-Luc Savelli.   Afin de limiter les effets de la pollution sur les personnes sensibles avec un système respiratoire vulnérable, les femmes enceintes, les jeunes enfants et les nourrissons, le ministère des Solidarités et de la Santé préconise plusieurs étapes à suivre. Il est déconseillé de pratiquer une activité sportive en intérieur ou en extérieur. Il faut maintenir les sorties, mais en limitant leur durée. De même, le ministère recommande de s’écarter des zones de fort trafic routier. En cas de gêne respiratoire évoquée par un sifflement, de l’asthme ou de l’essoufflement, il est recommandé de consulter un médecin.