L'unique but du festival est l'échange. Le partage de différentes visions de phénomènes sociétaux mis en lumière le temps d'un long-métrage. Plusieurs "Regards sur le doc", finalement. "Un regard, c'est apporter son opinion en se servant de ces outils que sont ces films pour avoir un angle d'attaque particulier, décrit Michel Fazzini, président des Activités sociales de l'énergie en Corse, le comité d'entreprise d'EDF qui organise l'évènement. Chacun a son point de vue, nous ce qu'on propose, c'est de dézoomer et d'avoir un peu d'empathie sur ces thématiques."
Des sujets de fond, qui touchent le plus grand nombre de la population. "On est des syndicalistes donc les films sont souvent à caractère social, ironise Michel Fazzini. On a eu des films qui parlaient d'une usine, de l'hôpital public, des migrants... Ce sont des thèmes qui nous sont proches parce qu'on est des gens du peuple, de la société." Mettre en avant ceux qui galèrent par le prisme de l'humain. Le parti est pris de ne pas "faire de reportages sur des yachts de luxe ou Disneyland", selon la caricature du président.
Mais plutôt, de se pencher sur "la classe dominée pour avoir une vision micro, aidant à une meilleure mise en perspective du monde dans sa globalité", résume Joseph Gordillo, réalisateur de "La loi du plus faible", diffusé jeudi soir. Ce Franco-Espagnol, fils d'un père ouvrier et adepte de la thématique de la classe ouvrière, n'a eu besoin que de rencontrer un homme porteur de valeurs qu'il partage pour se lancer dans son long-métrage et "suivre un avocat de droit social pendant des mois lors d'un conflit social, d'un plan de sauvegarde de l'emploi."
Deux dernières projections ce vendredi soir
Pour ouvrir cette nouvelle édition du festival - qui fête son dixième anniversaire - lundi 18 octobre, un invité particulièrement concerné par le sujet avait été choisi. Le chanteur HK & Les Saltimbanks, connu notamment pour son titre "On lâche rien", dont la mélodie raisonne quasi systématiquement à l'occasion des mouvements sociaux, avait inauguré la semaine.
Le public a apprécié et répondu présent lors de certaines soirées de ce qui s'apparente à une extension du Festival International du Grand Reportage d'Actualité (FIGRA). "On essaie d'avoir le maximum d'intervenants et de diversité dans les prises de paroles, explique le président des Activités sociales de l'énergie. Notre but est de donner à comprendre, de permettre le débat autour de sujets de société. Au fond, on regarde ce que les réalisateurs ont à nous proposer pour que demain, ça puisse se passer mieux qu'aujourd'hui."
"Au total, sept films ont été sélectionnés, rappelle Michel Fazzini. Pour clôturer le festival, c'est une réalisatrice corse, Giulia Montineri, qui proposera son documentaire Zie Doyennes." Rendez-vous est pris ce vendredi soir à 20h45 dans la salle de spectacle René Le Guen de la CCAS Marinca. La soirée débutera dès 18h30, avec la projection de Wagner : l’armée de l’ombre de Poutine, qui a reçu le Prix du jury jeunes à l'occasion du FIGRA 2022.