Ce dimanche matin, au lendemain du blocage national, une délégation du mouvement des gilets jaunes qui a pris un autre nom : « La Corse en colère » avait organisé une opération escargot au rond point du Géant de Porto-Vecchio : haut-parleur et drapeaux corses à la main, ils haranguaient les gens au passage pour leur donner rendez- vous ce lundi matin devant la mairie.
La cherté de la vie en Corse était le centre des conversations
Les gilets en colère, qui veulent étendre les revendications à toutes les taxes et les augmentations qui réduisent le pouvoir d’achat et pas seulement les tarifs du carburant, se sont présentés à 10 heures devant la mairie de Porto Vecchio où le maire Georges Mela les a reçus dans la salle de réception.
Le dialogue s’est déroulé de façon très cordiale et au terme de la rencontre le premier magistrat a déclaré qu’il s’engagera sans attendre à relayer l’inquiétude des gilets jaunes et leurs revendications aux autorités compétentes. « Ce mouvement, né au lendemain d’une nouvelle hausse nationale de la fiscalité sur les produits pétroliers, fait également écho à la question particulière du prix des carburants dans notre île. Un dernier point qui, parce qu’il touche à la question de notre insularité et à notre continuité territoriale, doit recevoir des réponses particulières. Le mouvement des gilets jaunes traduit une colère qui dépasse le seul problème du prix de l’essence et touche aux niveaux de la fiscalité en général. Il doit être entendu. ».
La délégation s’est estimée satisfaite d’avoir pu rencontrer le maire et lui avoir transmis son désir de faire de lui leur porte-parole. Satisfaction d’autant plus grande que celui-ci leur a donné l’autorisation de faire une réunion générale d’informations dans la salle municipale polyvalente ancienne caserne des pompiers) mercredi 21 novembre à 18 heures .
Par ailleurs,le mouvement a publié sur les réseaux sociaux une pétition dont chaque signature sera comptabilisée directement sur la boite mail de Gilles Simeoni. :
« Nous demandons à messieurs les Présidents de l’Assemblée de Corse de bien vouloir prendre en considération le problème majeur de l’insularité qui affecte la Corse. En effet, la Corse souffre d’une injustice sociale qui pèse sur les ménages modestes, aggravées par le détournement du dispositif fiscal de réfaction de 7 points de TVA sur le prix du carburant. Indépendamment de cette non répercussion de la TVA, il faut dénoncer d’une part la marge moyenne des distributeurs, plus élevée que sur le continent. En Corse en moyenne : 13 centimes pour le B7 (Diesel) et le E5 (Essence)
contre respectivement 7 à 8 centimes sur le continent. Et d’autre part, le quasi-monopole de Rubis qui confère à ce groupe une position de marché de premier plan en Corse. Nous souhaitons l’uniformité tarifaire dans l’ensemble des stations-services insulaires. Notre démarche consiste à exiger la répercussion
des avantages fiscaux dont la Corse bénéficie ainsi que l’ouverture à la concurrence pour le carburant ainsi que pour les produits de consommation. Nous ne disposons pas en Corse d’enseignes de Hard-Discount, telles que Lidl, qui s’appuient sur un concept minimaliste pour proposer des produits très bas. Nous demandons également la mise en œuvre d’un véritable
plan relatif aux transports, afin d’en réduire les coûts et d’enrayer l’impact de l’insularité sur leurs prix ».