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SC Bastia : le point avec Claude Ferrandi, Frédéric Antonetti et Benoit Tavenot


Philippe Jammes le Jeudi 8 Août 2024 à 18:34

Ce jeudi après-midi dans une salle de presse flambant neuf, le président Claude Ferrandi, le « coordinateur sportif » Frédéric Antonetti et l’entraîneur Benoît Tavenot ont brossé un large portrait de la situation au SC Bastia à quelques jours de la reprise du championnat.



Benoit Tavenot, Claude Ferrandi, Frédéric Antonetti
Benoit Tavenot, Claude Ferrandi, Frédéric Antonetti

Claude Ferrandi

SC Bastia : le point avec Claude Ferrandi, Frédéric Antonetti et Benoit Tavenot
« Je dois revenir avant tout sur notre passage devant la DNCG et le budget qu’on a proposé est sensiblement le même que celui de la saison passée. A l’heure actuelle il est de 10,5 millions d’€. Il faut savoir qu’on a eu droit à une coupe franche par rapport aux droits TV. Et cela va bien sûr impacter le club et amputer les recettes d’environ 2 millions d’euros. Il y a donc un manque à gagner et il va falloir y faire face et on fera face. On va travailler pour combler ce manque à gagner.
Je reviens aussi sur la reprogrammation du championnat (
ndlr : les rencontres auront lieu le vendredi soir au lieu du samedi). Ça nous impacte et ça pénalise bien sûr les supporters qui parfois viennent de loin et cela aussi aura un impact financier. A ce jour on a enregistré 4700 abonnements, on est sur un bon rythme mais on mise sur 8 000, le stade contient 10 500 places, avec de nouvelles formules, une offre élargie. Cette reprogrammation au vendredi aura un coût. Le club avait en effet déjà programmé ses déplacements en avion, ses hôtels et à 15 jours du début du championnat tout est remis en question. Ce changement de date représente un surcoût de 150 à 200 000 euros.
Enfin, on doit aussi tenir compte des travaux du stade. A ce jour, la seule réalisation terminée est la salle de presse. On travaille bien sûr main dans la main avec la CAB. Certes on va déplaire à certains mais ce sont des contraintes qu’on ne peut effacer.

En l’espace de deux mois, on a l’impression que le club a franchi un sacré palier…
- On avait programmé tout ça. On ne l’a pas décidé du jour au lendemain. Beaucoup de gens ont travaillé dans les bureaux pour faire avancer le club. Il y a eu un coup d’accélérateur c’est vrai. La philosophie du Sporting est que chaque personne qui arrive apporte sa pierre, ou 2 ou 3 et qu’il les laisse quand il part. Avec cette politique sportive mise en place, on a franchi un pas, c’est vrai.


- Le départ d’Alfarela que vous souhaitiez conserver ?
-L’affaire était compliquée. On aurait pu le garder. Le cas ne se représentera plus. On a fait preuve de bon sens car la situation était fermée. Mais cela ne se reproduira plus.   

​Frédéric Antonetti

SC Bastia : le point avec Claude Ferrandi, Frédéric Antonetti et Benoit Tavenot
« Je tiens à dire que je ne suis pas un directeur sportif classique, ni même un coordinateur sportif. Je suis surtout un ancien entraîneur et je suis venu dans le but de faire évoluer le club, entrer dans un nouveau cycle. Et pour cela on a mis au point une politique sportive bien définie.
Aujourd’hui pour un club comme le nôtre, il est très compliqué de faire signer des joueurs de 25 ou 27 ans. On travaille donc dans la post formation. On prend des jeunes de National, de N2, voire plus bas et le but est de les faire progresser, de les amener au plus haut niveau. En Corse, il y a un potentiel. On peut trouver 1 ou 2 joueurs par an qui peuvent prétendre à être pro. A nous de les aider.
Mais ça ne se fait pas en un jour. C’est important car cela permet de garder une identité. On est dans la post formation donc on recrute beaucoup de jeunes de 18 à 23 ans. Parmi eux il y a du talent. C’est jeune certes mais j’ai bon espoir que ça prenne.
Le but est de construire une équipe très compétitive, dans les six mois, dans un an, deux ans...
Le Sporting devrait être l'équipe à la moyenne d'âge la plus jeune du championnat de Ligue 2 cette saison.

Pour mener cette politique on a créé une cellule d’observation pour repérer de jeunes joueurs partout dans le monde, des bons joueurs il y en a de partout, des joueurs qui entrent bien sûr dans les possibilités financières du club. Ma réflexion est simple. Si vous prenez les 25 joueurs retenus par Didier Deschamps pour l’Euro, 9 n’ont pas eu un parcours linéaire. On veut être dans ce créneau. A l’intersaison 11 joueurs sont partis, 14 sont arrivés, dont 4 qui dans 1 ou 2 ans devraient faire partie de l’effectif. Car il faut parler aussi de la réserve et de son responsable Manu Giudicelli qui fait partie intégrante de cette politique. Quant à Benoit c’est un grand formateur et il est là pour les faire progresser.


- La venue du défenseur colombien Guevara, est le fait de la cellule d’observation ?
- On cherche de partout. On élargit les champs d’horizon avec l’aide de la DATA.* On fait le tri. On est tombé sur Guevara. On pense qu’il a les qualités mais il faut qu’il s’adapte. On a voulu commercer quelque chose de nouveau, on a surement pris un risque, on l’assume. C’est un joueur à faire progresser, il faut laisser le temps au temps. Dans notre budget on doit vendre 1 à 2 joueurs par an.


- Côté attaque ?
- Le recrutement est pratiquement bouclé. On a besoin d’un avant-centre, d’un joueur qui apporte. On a un bon profil, un joueur grand, costaud, doté d’un bon jeu de tête. On espère concrétiser.  Mais on peut aussi très bien fonctionner sans avant-centre mais sur la durée ça peut faire du bien d’avoir un axial. Un joueur au potentiel.


- Beaucoup de jeunes joueurs ...
- On a 7 ou 8 joueurs d’expérience sur lesquels on peut se reposer. On aimerait en avoir plus mais ce n’est pas possible. On regarde d’autres qualités. Les jeunes ont la fougue, la vitesse, l’enthousiasme, le culot et ça peut compenser le manque d’expérience et avec des qualités on avance vite.

​Benoit Tavenot

SC Bastia : le point avec Claude Ferrandi, Frédéric Antonetti et Benoit Tavenot
"C’est une grande responsabilité pour moi mais je suis là où je veux. Je suis très content d’être là, dans un club qui m’a fait grandir. Je reviens après 8 ans, plus fort, avec de l’expérience. On va faire avancer le club. Au Sporting il y a une force, une énergie qu’il faut canaliser. On a établi une politique claire. Avec comme le disait Fred, Manu au centre de formation. Depuis mon départ de Corse on a toujours eu des échanges, on a des relations proches et des idées communes sur la formation qui est un gros travail au club. Aujourd’hui on avance sur un bon rythme mais la vérité sera le championnat. On travaille beaucoup. On a des jeunes de qualité et ils peuvent progresser très vite.        


- A un peu plus d’une semaine de la reprise du championnat, un groupe se détache-t-il ?
- On a un groupe qui commence à se détacher. Les choix commencent à arriver. Mais il faut garder notre ligne de conduite sur le moyen terme.


- Il faudra être patient ?
- Je ne demande au public ni patience, ni complaisance. Qu’il reste comme il est, il est très bien. Qu’il fasse comme d’habitude. Le public a le droit de ne pas être content. Nous on a une ligne de conduite, on sait où on va.  

* Les recruteurs utilisent aujourd’hui un système « data », des données chiffrées qui permettent de mesurer les performances d'un sportif.