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SNCM : La direction interpelle les députés


le Mardi 6 Mai 2014 à 17:46

Gérard Couturier, président du conseil de surveillance, et Marc Dufour, président du directoire de la SNCM, ont décidé d'interpeller directement les députés "parce que la survie de la compagnie maritime SNCM se joue dans les jours qui viennent" écrivent-ils notamment.



SNCM : La direction interpelle les députés

Notre entreprise s'est engagée dans un plan de transformation sans précédent à travers un projet industriel ambitieux qui s'appuie sur une stratégie d'investissement, une adaptation négociée des effectifs et surtout un refus catégorique des logiques de déclin.

Cette action de redressement ne doit pas être stoppée par des contentieux européens exigeant le remboursement à ('Etat français par l'entreprise d'un montant cumulé de 440 millions d'euros portant sur des périodes supérieures à 10 ans et sur des dispositifs en leurs temps validés par toutes les instances compétentes.

Une application dogmatique des jugements européens de première instance pourrait amener la SNCM à un dépôt de bilan aux conséquences sociales catastrophiques, alors que des solutions existent pour éviter ce drame.

La Commission des Affaires Européennes de l'Assemblée Nationale vient de produire un rapport précis qui propose des solutions concrètes conformes au Droit et respectueuses de l'entreprise. Cette première étape doit être concrétisée par la mobilisation de chacun d'entre vous afin que ces préconisations soient prises en compte par l'Etat et les actionnaires de la SNCM.

La nouvelle SNCM n'est plus l'entreprise dont parlent trop souvent ceux qui ne la connaissent pas. Elle intéresse des investisseurs européens de renom qui adhèrent au projet et qui ont besoin d'être rassurés sur le traitement des contentieux avec la Commission Européenne pour s'engager plus avant.

Notre mobilisation exprime une confiance dans notre capacité collective à résoudre une question moins compliquée qu'il n'y parait et qui ne nécessitera, en aucune manière, de mobiliser l'argent des contribuables.

La SNCM demande de la justice et elle remplira son devoir d-équilibre économique au service de la desserte de la Corse et des pays du Maghreb afin de démontrer qu'il existe une voie pour concrétiser une nouvelle manière d'entreprendre et de réussir dans le respect des personnes et des territoires.

Merci pour votre aide et votre soutien.


Paul Giacobbi : "Il est encore possible de préserver une part importante des emplois"

Dans le même temps Paul Giacobbi, député de la Haute-Corse, est intervenu lors de la séance de l'assemblée nationale consacrée aux questions au gouvernement.
Monsieur le Premier Ministre,
Après des années de gestion irresponsable et médiatique, la SNCM est à l’heure des comptes. Des décisions de justice confirmées et des éléments comptables irréfutables conduisent les commissaires aux comptes à exiger l’inscription de plus de 600 millions d’euros de provision pour certifier les résultats de l’exercice 2013.
Une presse incompétente et malveillante, confondant tout, s’imagine que l’Etat et la Collectivité territoriale de Corse pourraient financer 800 millions d’euros pour armer quatre nouveaux navires.
Mais ceci n’a rien à voir avec l’urgence du moment. Les collectivités publiques n’ont ni le droit, ni les moyens, ni même l’intention de faire perdurer artificiellement une exploitation aussi déséquilibrée alors même que le service public de la Corse peut être rentable sous pavillon français et dans le respect de nos lois comme le démontre la Compagnie Méridionale de Navigation.
Il est cependant encore possible, non pas de sauver l’entreprise telle qu’elle est mais de préserver une part importante des emplois et le service public maritime de la Corse dont la Commission de l’Union européenne a confirmé le caractère indispensable.
La SNCM devra se placer sous la protection du tribunal de commerce, opérer une restructuration des effectifs et des moyens sachant d’ailleurs que les partenaires sociaux ont d’ores et déjà accepté une importante diminution du nombre des postes. Le renouvellement de la flotte, rendu indispensable par la vétusté des navires, l’évolution des normes de pollution maritime et la recherche d’une meilleure productivité, devra enfin être organisé dans le cadre souhaité depuis longtemps par la Collectivité territoriale de Corse et enfin validé par vos conseils, c’est-à-dire celui d’une société d’économie mixte.
La mise en œuvre de ce plan prendra plusieurs mois et n’ira pas sans difficultés ni sans troubles mais si, comme j’en suis persuadé, l’Etat y est déterminé, il pourra, avec l’appui sans faille de la Collectivité territoriale de Corse, être mené à bien pour la pérennité du service public et la sauvegarde des emplois.    
  

Le point de vue des élus CFE-CGC au conseil de surveillance après les infos du Canard Enchaîné

Aujourd’hui, après fuites à la presse, un pré-rapport  confidentiel et intermédiaire sur les schémas de financement de navires donne lieu à une nouvelle campagne contre la SNCM et son projet.
 Ce document de travail, a été distribué pour la réunion du 29 avril 2014, il est encore à l’ordre du jour de la réunion prévue demain 07 mai à 10h00 au ministère avec les actionnaires salariés (Réunions prévues depuis le 31 mars mais retardées par la « vacance gouvernementale »…).
 Il n’y a, à cette heure aucune conclusion de l’Etat, du management et des actionnaires salariés sur la question des financements des navires, dans la perspective du Conseil de Surveillance du lundi 12 après midi au Parc Chanot à Marseille.
Ce pré-rapport ne correspond d’ailleurs pas à la commande annoncée par le gouvernement en janvier dernier car il ne correspond pas au projet industriel et au plan à long terme de la SNCM.
 L’hypothèse d’une société d’investissement publique un moment évoqué pour deux navires, entraine de facto l’annulation de la Délégation de Service Public Maritime signée le 24 septembre 2013 pour les dix ans à venir. C’est une aventure aux risques incalculables, pour la collectivité de Corse, pour les deux Compagnies SNCM et CMN et pour l’existence même de la concurrence.
La fuite à la presse de ce document, sorti d’un contexte de travail particulier donne lieu ce matin à une nouvelle manipulation du Canard Enchainé qui constitue pour la troisième fois sur le dossier SNCM une véritable entreprise de désinformation.
Dans les heures qui viennent, Manuel Valls, Ségolène Royal et Frédéric Cuvillier doivent impérativement reprendre la main sous l’arbitrage du président de la République pour le lancement effectif du projet industriel, porté par le Directoire actuel et l’immense majorité du corps social, toutes catégories confondues.
 A cette heure tout indique que les solutions de pérennité de la SNCM passent par un changement d’actionnariat. Dans son lancement, comme dans son exécution le projet de la SNCM ne sollicite pas le recours à l’argent public et aux contribuables.
Après les engagements répétés du Ministre des Transports, confirmés à plusieurs reprises par le Président de la République, la France ne peut se permettre un tel déni de la parole publique sur le dossier SNCM, fusse sous la pression d’actionnaires sortants hostiles et défaillants, au service d’une entente potentielle entre armateurs en Méditerranée!
 Avec le dossier de la SNCM, c’est l’ensemble des choix et structures de service public français qui sont dans le collimateur de la Commission Européenne en fin de mandat, bureaucratique et déficiente, n’hésitant pas à sacrifier, sur l’hôtel de la concurrence dérégulée, 4 000 emplois directs et induits.
Pour les bureaux et les élu(e)s CFE-CGC : Maurice PERRIN,  Pierre MAUPOINT de VANDEU, membres élus du Conseil de surveillance représentants les salariés et actionnaires salariés