Le Conseil de Surveillance a décidé de ne pas reconduire le président du directoire de la SNCM dans ses fonctions au-delà du 31 mai prochain, précise dans un communiqué de presse Transdev. L'actionnaire majoritaire de la compagnie, souligne aussi, qu'il fera connaître rapidement le nom du remplaçant qu'elle proposera.
Transdev demandera le moment venu au nouveau directoire d'engager un travail avec l'ensemble des parties prenantes afin de construire un projet industriel reposant sur un diagnostic réaliste de la situation économique et juridique de la compagnie et offrant une perspective crédible à ses salariés et à ses clients.
En l'état actuel de sa trésorerie, et compte-tenu des prévisions qui ont été communiquées, la question n’est pas de placer la SNCM en redressement judiciaire, mais de réunir l’ensemble des conditions qui lui permettront d’assurer son avenir.
« Nous souhaitons permettre à la SNCM de se construire un avenir, qui ne soit ni la liquidation, ni la fuite en avant. Nous allons donc désormais pouvoir travailler sereinement dans l'intérêt de la compagnie, de ses salariés et de ses clients » a déclaré"Jean-Marc Janaillac, PDG de Transdev.
Levée de boucliers
Marc Dufour, s'est dit, quant à lui, "inquiet sur l'avenir de la SNCM." Pour les syndicats, qui apportaient leur soutien à son plan de redressement, cette éviction est le signe d'une volonté de "démantèlement" de la compagnie de la part de l'Etat.
Pour Frédéric Alpozzo, délégué CGT-Marins c'est très clair : "C'est un choix politique et économique du gouvernement pour faire place libre à Corsica Ferries".
Et de rappeler que le conseil de surveillance n'a "pas proposé de solution de financement pour les bateaux ni de mise en œuvre du plan industriel à long terme". Or, pour lui, "l'Etat a toutes les clefs en main pour respecter ses engagements". La CGT a demandé un rendez-vous avec le Premier ministre et le secrétaire d'Etat aux Transports "dans les heures qui suivent".
"Nous mettrons tous les moyens pour qu'il n'y ait aucun licenciement, a-t-il ajouté, précisant que des "actions particulières seront décidées" en fonction de la réponse du gouvernement.
"Une trahison de l'Etat"
Maurice Perrin, de la CFE-CG, affirme que "le gouvernement va devoir rendre des comptes": l'Etat se déjuge au profit d'actionnaires qui veulent envoyer la SNCM et ses salariés au tribunal de commerce. Plus que jamais on va se mobiliser autour du projet", a t-il ajouté pendant que Pierre Maupoint de Vandeul, du même syndicat, affirmait : "c'est du gâchis, c'est une trahison de l'Etat".
Maurice Perrin montrait quant à lui du doigt le secrétaire d'Etat des Transports Frédéric Cuvillier, qui avait soutenu le projet de la direction et lancé les études de financement, en l'accusant de "dérobade".
Voilà qui ne va pas apaiser les tensions au sein de la compagnie où l'actionnaire majoritaire a entamé lundi à Marseille une très nette reprise en main…