Socioprofessionnels et élus à Bastia.
Plutôt satisfaits. C’est dans cet état d’esprit que la délégation de socioprofessionnels corses est sortie après deux heures d’une réunion à l’Hôtel Matignon, qualifiée de « tendue ». La discussion fut serrée avec les conseillers du 1er ministre qui rechignaient sur la majeure partie des demandes. C’est l’arrivée de Manuel Valls, en 2ème heure de réunion, qui a débloqué la situation et généré un consensus. Les dix représentants des chambres consulaires, agricoles, des secteurs du BTP, des TPE-PME, des transporteurs routiers et du collectif Dumane da fà avaient maintenu leur voyage à Paris après l’arrêt de la grève pour demander réparation des préjudices subis dans l’économie insulaire par 17 jours de blocage de la desserte maritime publique. Pour eux, la responsabilité de l’Etat est totale puisque le préavis de grève ayant été déposé très tôt, il aurait pu anticiper, empêcher le conflit de prendre une telle tournure et éviter le blocage des navires et des ports au lieu de jouer la montre. Ils estiment, donc, que l’Etat doit réparer.
Une situation grave
« La Corse et particulièrement son économie ont souffert et vont continuer de souffrir durablement de cette longue grève, organisée et médiatisée, et c’est la première fois, à l’articulation de la saison touristique. Près de deux cent rotations maritimes annulées, 50 000 mètres linéaires de fret impactés, annulés ou retardés, la présidente de l’ATC (Agence de tourisme corse) annonce 230 000 touristes perdus… La situation économique est, d’ores et déjà, gravissime et le retour à la normale du trafic ne se fera pas en quelques jours », a expliqué Paul Trojani, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Haute-Corse (CCI 2B), à Manuel Valls. S’il est encore trop tôt pour chiffrer précisément les préjudices réellement subis, tant en termes financiers que d’impact sur l’image de la destination Corse, le manque à gagner se fait déjà cruellement sentir pour les entreprises qui réalisent la majeure partie de leur chiffre d’affaires pendant la saison estivale.
Des mesures immédiates
La délégation a, donc, demandé à Matignon d’acter le principe du préjudice et la nécessité d’y répondre, à la fois, par des mesures immédiates et un plan plus structuré de compensation à venir. « J’ai insisté pour une action à deux niveaux avec deux plans. Un plan immédiat avec des mesures d’urgence pour stopper l’hémorragie et sauver ce qui peut l’être. Je pense évidemment aux charges sociales et fiscales que ne pourront pas payer normalement les entreprises et les commerçants impactés. Un second plan de soutien et d’accompagnement pour sécuriser durablement notre économie des effets rémanents du conflit et de la dégradation de notre image. Ce plan de compensation de 3 à 5 ans peut et doit être travaillé et mis en œuvre pour réparer durablement les dégâts économiques. Il faut restaurer, pour le tourisme, l’image de la destination Corse et soutenir les entrepreneurs dans leurs efforts pour préserver les emplois et tout simplement leurs activités », a plaidé le Président Trojani.
Plutôt satisfaits !
Les socioprofessionnels disent avoir été entendus. Ils ont obtenu de Manuel Valls la mise en place d’un système d’indemnisation, l'étalement des charges patronales du deuxième trimestre et l'effacement de celles du troisième trimestre. Un expert sera chargé, à la fin de la saison estivale, d’évaluer le manque à gagner pour les entreprises insulaires et proposer des indemnisations au cas par cas. « Le 1er ministre nous a donné certains satisfactions importantes », commente Paul Trojani. « Le temps nous a manqué pour parler de la problématique de l’impact du conflit sur l’image de la Corse. Nous en reparlerons plus tard. C’est un travail que nous ferons à la fin de la saison. Il faut réfléchir à des plans de promotion sur trois ans pour essayer de corriger l’image désastreuse issue de ces 17 jours de grève », complète Jean-Marc Venturi, vice-président de la Chambre d’agriculture de Haute-Corse.
Une gestion désastreuse
Au-delà de l’aspect économique, l’entretien a pris un tour plus politique. Certains représentants insulaires n’ont pas manqué de critiquer la manière déplorable dont le Préfet de Haute-Corse a réglé, par la force brutale, l’occupation de la préfecture. Ils avaient, déjà, réclamé sa démission.
Au-delà de cet épisode bastiais, c’est toute la gestion de ce conflit par l’Etat qui a été, du 1er au dernier jour, désastreuse. Même jeudi après-midi, le gouvernement n’était pas prêt à accepter de prendre en compte sa responsabilité et les doléances des entreprises corses dont un certain nombre sont au bord de la faillite. Il aura fallu l’intervention de Manuel Valls pour débloquer la situation.
Le ton de l’entretien de Matignon reflète parfaitement les relations entre l’île et Paris : difficiles et tendues. Et, ce n’est pas les quelques avancées obtenues dans le dossier de la SNCM qui devraient les améliorer !
N.M.
Une situation grave
« La Corse et particulièrement son économie ont souffert et vont continuer de souffrir durablement de cette longue grève, organisée et médiatisée, et c’est la première fois, à l’articulation de la saison touristique. Près de deux cent rotations maritimes annulées, 50 000 mètres linéaires de fret impactés, annulés ou retardés, la présidente de l’ATC (Agence de tourisme corse) annonce 230 000 touristes perdus… La situation économique est, d’ores et déjà, gravissime et le retour à la normale du trafic ne se fera pas en quelques jours », a expliqué Paul Trojani, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Haute-Corse (CCI 2B), à Manuel Valls. S’il est encore trop tôt pour chiffrer précisément les préjudices réellement subis, tant en termes financiers que d’impact sur l’image de la destination Corse, le manque à gagner se fait déjà cruellement sentir pour les entreprises qui réalisent la majeure partie de leur chiffre d’affaires pendant la saison estivale.
Des mesures immédiates
La délégation a, donc, demandé à Matignon d’acter le principe du préjudice et la nécessité d’y répondre, à la fois, par des mesures immédiates et un plan plus structuré de compensation à venir. « J’ai insisté pour une action à deux niveaux avec deux plans. Un plan immédiat avec des mesures d’urgence pour stopper l’hémorragie et sauver ce qui peut l’être. Je pense évidemment aux charges sociales et fiscales que ne pourront pas payer normalement les entreprises et les commerçants impactés. Un second plan de soutien et d’accompagnement pour sécuriser durablement notre économie des effets rémanents du conflit et de la dégradation de notre image. Ce plan de compensation de 3 à 5 ans peut et doit être travaillé et mis en œuvre pour réparer durablement les dégâts économiques. Il faut restaurer, pour le tourisme, l’image de la destination Corse et soutenir les entrepreneurs dans leurs efforts pour préserver les emplois et tout simplement leurs activités », a plaidé le Président Trojani.
Plutôt satisfaits !
Les socioprofessionnels disent avoir été entendus. Ils ont obtenu de Manuel Valls la mise en place d’un système d’indemnisation, l'étalement des charges patronales du deuxième trimestre et l'effacement de celles du troisième trimestre. Un expert sera chargé, à la fin de la saison estivale, d’évaluer le manque à gagner pour les entreprises insulaires et proposer des indemnisations au cas par cas. « Le 1er ministre nous a donné certains satisfactions importantes », commente Paul Trojani. « Le temps nous a manqué pour parler de la problématique de l’impact du conflit sur l’image de la Corse. Nous en reparlerons plus tard. C’est un travail que nous ferons à la fin de la saison. Il faut réfléchir à des plans de promotion sur trois ans pour essayer de corriger l’image désastreuse issue de ces 17 jours de grève », complète Jean-Marc Venturi, vice-président de la Chambre d’agriculture de Haute-Corse.
Une gestion désastreuse
Au-delà de l’aspect économique, l’entretien a pris un tour plus politique. Certains représentants insulaires n’ont pas manqué de critiquer la manière déplorable dont le Préfet de Haute-Corse a réglé, par la force brutale, l’occupation de la préfecture. Ils avaient, déjà, réclamé sa démission.
Au-delà de cet épisode bastiais, c’est toute la gestion de ce conflit par l’Etat qui a été, du 1er au dernier jour, désastreuse. Même jeudi après-midi, le gouvernement n’était pas prêt à accepter de prendre en compte sa responsabilité et les doléances des entreprises corses dont un certain nombre sont au bord de la faillite. Il aura fallu l’intervention de Manuel Valls pour débloquer la situation.
Le ton de l’entretien de Matignon reflète parfaitement les relations entre l’île et Paris : difficiles et tendues. Et, ce n’est pas les quelques avancées obtenues dans le dossier de la SNCM qui devraient les améliorer !
N.M.