« J’aime tellement les activités que je pourrais en faire tout le temps. Les intervenants ont de l’humour et je ne ressens pas de fatigue » confie Cassandre en classe de CE2. En ce jour de juin, les activités du jour sont les échecs, l’art plastique et l’informatique. Sur 180 enfants, 160 participants participent aux activités périscolaires « Il y a tellement de demandes que je l’on doit scinder le groupe en deux, on ne pensait pas que cela marcherait à ce point » s’étonnent Céline et Sandrine de l’association pour la jeunesse du Morianincu.
Site pilote pendant 10 ans, San Nicolao, est l’une des premières communes de Corse à s’être lancée dans l’aventure à Moriani-Plage. Marie-Thérèse Olivesi, qui a placé l’éducation au centre de sa campagne municipale, reconnait que l’organisation peut paraitre un peu complexe mais que les résultats escomptés sont en bonne voie «c'est pour les enfants une autre façon d'apprendre à travers des activités diverses auxquelles ils n'auraient peut être pas accès, et de faire vivre les associations locales». Grâce à des intervenants de qualité, tous diplômés, les activités font l’unanimité auprès des enfants qui restent les premiers acteurs concernés. Le but est de créer un lien entre l’école et les activités et que les effets se répercutent sur les enseignements traditionnels « les activités sont positives sur l’éveil des élèves mais nous ne pourrons observer les effets réels qu’à l’entrée du collège » précise la maire de la commune.
Mais combien tout cela coûte-t-il ?
95 euros par enfant et par an avec une aide de l’état qui a été mise en place à la rentrée 2013 et qui est déjà assurée jusqu’en 2016. C’est la commune de San-Nicolao qui en assure la gestion financière et administrative. L’état verse un fond d’amorçage auquel il faut ajouter des aides de la caisse d’allocations familiales si le Projet Educatif Territorial est signé "les communes peuvent avoir des difficultés d'ordre organisationnelles pour appliquer la réforme (problèmes de locaux, d'intervenants) mais c'est avant tout un choix politique de miser sur la réussite de tous nos enfants quelque en soit le prix" assure Marie Thérèse Olivesi.
Et les locaux pour pratiquer ces activités en toute sécurité ?
Les élèves sont répartis au sein de l’école pour les activités telles l’informatique ou les échecs, la mairie, le chalet des jeunes en ce qui concerne le sport et la nature corse pour la découverte de la flore et du patrimoine. Il suffit d’optimiser l’espace et de le rendre fonctionnel, pas besoin de se lancer dans des projets de construction démesurée pour mener à bien cette réforme, l’essentiel étant que l’enfant s’épanouisse et se sente à l’aise dans l’espace occupé.
D'après l'institut CSA, 69 % des Français et 67 % des parents d'élèves estiment que la concentration des enseignements le matin permet aux écoliers de bénéficier de bonnes conditions pour mieux apprendre.
A peine nommé ministre de l’éducation, Benoit Hamon entend bien imposer la réforme à toutes les communes de France dès la rentrée 2014 grâce à un assouplissement à marche forcée c’est-à-dire un aménagement de la loi. Il a donc proposé des expérimentations relatives à l’organisation des rythmes scolaires dans les écoles et amener ainsi les communes réfractaires à adopter la semaine de 4,5 jours.