Saveriu Luciani, conseiller exécutif en charge de la langue corse.
Voici le communiqué :
« La question linguistique dans l’Education en Corse : le temps de la poser est venu.
« Sò quì !
Cette expression est devenue en quelques jours virale.
L’incident qui a eu récemment lieu au lycée de Prunelli di Fiumorbu et les suites déplorables qu’il a générées n’auraient jamais dû avoir lieu.
Il pose pourtant une question de fond : la langue constitue-t-elle ou non un élément intégré et intégrateur au sein des établissements du second degré de l’Education nationale ?
Revenons à la situation initiale : le fait de dire « Sò quì » dans un cours autre que de corse, qui plus est de la part d’un élève issu du bilingue, peut-il être considéré en soi comme répréhensible ?
Pour compléter la réflexion, il faut verser au dossier l’article 225-1 du code pénal : celui-ci porte sur la discrimination linguistique, reconnue désormais passible de poursuites devant les tribunaux.
Mais la liste des interrogations ne s’arrête pas là :
- agrégation externe annoncée en début d’été, puis retirée
- recrutement massif de contractuels dans le 1er degré, qui plus est non corsophones
- 7 Etudiants-Fonctionnaires-Stagiaires de l’ESPE sur 13 associés dans leurs classes d’exercice à des contractuels fraîchement nommés et sans formation initiale digne de ce nom, qui plus est non bilingues
- filières bilingues menacées en collège et absentes en lycée
- objectifs de la convention 2016-2021 de plus en plus inatteignables
- absence de toute communication rectorale sur les résultats des élèves
- idem pour les résultats produits par le grand plan de formation des professeurs des écoles.
Tout ceci conduit à la situation délétère que nous connaissons à présent, où croît et gronde le mécontentement des usagers.
Le Conseil exécutif a tout fait pour tenter de calmer le jeu à Prunelli, mais on n’éteint pas un feu en jetant de l’huile sur les braises. Il demande pour cette raison une rencontre avec la rectrice et, dans un temps rapproché, au ministre auquel il vient d’écrire afin de mettre à plat les problèmes ici listés et tenter enfin une sortie par le haut, dans un contexte où, faut-il le rappeler, l’enseignement bilingue ouvert sur le plurilinguisme fait depuis longtemps consensus au sein de la classe politique et de l’opinion publique. Le vote par l’Assemblée de Corse, le 21 septembre 2018, de deux motions, l’une relative à la généralisation des filières bilingues en primaire, l’autre au respect des engagements de l’Etat en ce qui concerne l’agrégation, en témoigne à l’envi.
Le Conseil exécutif ne trahira ni le vote d’une majorité d’électeurs, ni la volonté politique massivement assumée à l’Assemblée dans le Plan Lingua 2020 mais aussi dans les votes qui viennent d’avoir lieu. Viaghjerà dirittu è diterminatu chì u corsu sia infine lingua di tutti, lingua per tutti ! ».
« La question linguistique dans l’Education en Corse : le temps de la poser est venu.
« Sò quì !
Cette expression est devenue en quelques jours virale.
L’incident qui a eu récemment lieu au lycée de Prunelli di Fiumorbu et les suites déplorables qu’il a générées n’auraient jamais dû avoir lieu.
Il pose pourtant une question de fond : la langue constitue-t-elle ou non un élément intégré et intégrateur au sein des établissements du second degré de l’Education nationale ?
Revenons à la situation initiale : le fait de dire « Sò quì » dans un cours autre que de corse, qui plus est de la part d’un élève issu du bilingue, peut-il être considéré en soi comme répréhensible ?
Pour compléter la réflexion, il faut verser au dossier l’article 225-1 du code pénal : celui-ci porte sur la discrimination linguistique, reconnue désormais passible de poursuites devant les tribunaux.
Mais la liste des interrogations ne s’arrête pas là :
- agrégation externe annoncée en début d’été, puis retirée
- recrutement massif de contractuels dans le 1er degré, qui plus est non corsophones
- 7 Etudiants-Fonctionnaires-Stagiaires de l’ESPE sur 13 associés dans leurs classes d’exercice à des contractuels fraîchement nommés et sans formation initiale digne de ce nom, qui plus est non bilingues
- filières bilingues menacées en collège et absentes en lycée
- objectifs de la convention 2016-2021 de plus en plus inatteignables
- absence de toute communication rectorale sur les résultats des élèves
- idem pour les résultats produits par le grand plan de formation des professeurs des écoles.
Tout ceci conduit à la situation délétère que nous connaissons à présent, où croît et gronde le mécontentement des usagers.
Le Conseil exécutif a tout fait pour tenter de calmer le jeu à Prunelli, mais on n’éteint pas un feu en jetant de l’huile sur les braises. Il demande pour cette raison une rencontre avec la rectrice et, dans un temps rapproché, au ministre auquel il vient d’écrire afin de mettre à plat les problèmes ici listés et tenter enfin une sortie par le haut, dans un contexte où, faut-il le rappeler, l’enseignement bilingue ouvert sur le plurilinguisme fait depuis longtemps consensus au sein de la classe politique et de l’opinion publique. Le vote par l’Assemblée de Corse, le 21 septembre 2018, de deux motions, l’une relative à la généralisation des filières bilingues en primaire, l’autre au respect des engagements de l’Etat en ce qui concerne l’agrégation, en témoigne à l’envi.
Le Conseil exécutif ne trahira ni le vote d’une majorité d’électeurs, ni la volonté politique massivement assumée à l’Assemblée dans le Plan Lingua 2020 mais aussi dans les votes qui viennent d’avoir lieu. Viaghjerà dirittu è diterminatu chì u corsu sia infine lingua di tutti, lingua per tutti ! ».