Aujourd'hui, si l'on peut se réjouir de l’officialisation d’une décision, revendiquée en mai 2016 lors de notre entrevue au ministère de l'Education Nationale à Paris, on ne peut pour autant oublier les chantiers sur lesquels il convient d’œuvrer sans attendre :
1) La question des écoles maternelles immersives : le rectorat doit annoncer des initiatives dans ce sens pour la rentrée prochaine, tant pour l’ouverture de sites que pour la formation des enseignants et des personnels non enseignants concernés.
2) Le développement des centres d’immersion bilingues : dans le cadre du dispositif île-montagne, au moins deux centres doivent être programmés, accompagnés par la mise à disposition de personnels enseignants.
3) Le problème de la continuité des cycles : la réforme du collège impose le principe de la continuité des cycles, donc celui des apprentissages en leur sein. Par conséquent on ne doit pas avoir à constater au mois de septembre prochain une perte de 8% d’effectifs en 6e comme en 4e. Ceci d’autant plus que l’article 7 de la convention Etat-CTC 2016-20121 stipule que « en classe de 5e, dans le cadre du nouveau cycle 4, l'enseignement de 2 heures et demie hebdomadaires de langue corse est intégré dans les emplois du temps des élèves qui ont opté pour une LV2 romane. » Et l’on sait que les langues massivement apprises en Corse en dehors de l’anglais sont l’italien et l’espagnol.
4) Les carences du bilinguisme dans le secondaire : 37% en primaire, 17% en collège, 1% en lycée, l’effet d’escalier est catastrophique ! Il justifie amplement un grand plan de formation des professeurs des Disciplines Non Linguistiques en collège et lycée, comme une refonte de la procédure d’habilitation.
5) Le renforcement de l’encadrement pédagogique : deux inspecteurs primaires en LCC, de façon à couvrir les besoins géographiques sont nécessaires. Pour l’enseignement bilingue dans le secondaire, il est urgent de développer les doubles inspections.
Voici l’ensemble des mesures que nous entendons défendre le 5 avril prochain à l’occasion de notre visite au ministère de l’Education nationale.
Tamanta strada depuis 50 ans, dans cette croisade pour la Langue Corse ! Elle est loin d'être finie, même si l’agrégation constitue une étape positive.
Notre engagement nous commande de tracer résolument, aujourd'hui plus qu'hier, un chemin dont nous n’ignorons ni la difficulté, ni l’intérêt pour l’identité et la vitalité de notre combat."